Présentation
Hazel Grace est atteinte d’un cancer incurable mais bénéficie d’un
répit grâce à un médicament salutaire. Dans un groupe de soutien, elle
rencontre Augustus, en rémission complète mais qui a perdu une jambe, touché
par un ostéosarcome. Ces deux-là tombent amoureux, tandis que leur ami Isaac
subit une opération qui lui sauve la vie mais le prive définitivement de la
vue. Lucides mais terriblement vivants, ils mènent leur vie d’ados, entre
amitié et éducation sentimentale, avec une conscience aigüe du prix de la vie,
de poids de la mort, mais toujours avec humour.
Mon avis
Trois moments dans la lecture, trois ressentis différents, et au final,
un bilan mitigé pour moi. Comme je lisais des avis très enthousiastes ici et
là, j’ai eu envie de lire ce roman pour adolescents. Je précise que je n’avais
rien lu de l’auteur, et pourtant j’avais tentée par Le théorème des Katherine. Les premières pages ont été violentes
pour moi, le sujet me terrifie et en dépit de l’humour, j’ai pensé ne pas pouvoir
continuer. J’ai tenté de me raisonner et j’ai poursuivi ma lecture, peu à peu
conquise par les personnages, ces adolescents pleins d’auto-dérision, par les
dialogues percutants. Jusqu’au voyage en Hollande, j’ai marché à fond. Puis, je
ne sais pourquoi, j’ai été moins convaincue, et le revirement ne m’a pas
beaucoup plu (chut !). Il est certain qu’avec un tel sujet, le roman ne
peut se terminer bien, et John Green ne nous laisse aucune illusion, dès le
départ il est clair qu’il n’y aura pas de miracle. Cependant, j’aurais aimé
qu’il s’en tienne à ce qu’on attendait, c’est déjà bien assez lourd comme ça.
Et puis, oserai-je le dire ? En dépit d’un maniement expert des
émotions, John Green ne m’a pas réellement touchée, mais ça, je pense que ce
n’est pas imputable au roman mais à moi. Peut-être parce que le sujet me
terrifie, peut-être aussi parce que j’ai toujours du mal à me laisser aller à
ce genre d’émotions (je suis du genre à ne pas ciller quand le chasseur tue la
mère de Bambi, appelez-moi cœur de pierre), je suis restée en retrait pendant
ma lecture, en particulier pendant le dénouement, pourtant un tire-larmes pour
toute personne normalement constituée.
Je suis pourtant convaincue de la grande qualité du roman, qui ne cède jamais
à la facilité, qui est d’une drôlerie salutaire (mention à Isaac, pour moi le
plus émouvant et le plus drôle), et qui aborde avec délicatesse un sujet
horrible. Je pense que ce roman bouleversera bien des lecteurs, en particulier
parmi les ados, mais il me semble que nombre d’adultes seront émus eux aussi.
C’est sans conteste de l’excellente littérature de jeunesse.
Pour qui ?
Pour les amateurs de récit poignant mais pas pathos.
Le mot de la fin
Il ne me vient que des mots affreux (humour douteux), donc je
m’abstiens.
John Green, Nos étoiles
contraires (The Fault in Our Stars),
Nathan, 2013. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Catherine Gibert.
Publication originale : Dutton Children Books, 2012.
10 commentaires:
Je le vois partout celui-ci, ta critique vient se rajouter à tous les avis positifs que j'avais déjà lu. Je dois le recevoir bientôt, j'ai hâte!
On avait beaucoup parlé de "Qui es-tu Alaska ?" il y a quelques années et j'avais fini par le lire. Tu verras (http://brize.vefblog.net/6.html#Qui_estu_Alaska__John_GREEN) que cette lecture m'avait laissée pour le moins dubitative...
Je ne récidiverai donc pas avec celui-ci, en gros, je pense que je n'ai pas l'âge requis.
Il n'en va pas de même pour ma fille cadette, qui a découvert tout récemment "Qui es-tu Alaska" en VO et à laquelle (dans ma grande bonté... mais je suis faible quand elle a envie d'un livre ;) ) je vais offrir celui que tu chroniques, en VO aussi (elle s'y met, à lire en anglais, et elle apprécie).
Tu me diras ce qu'elle en pense? Je viens de lire ton billet sur Qui es-tu Alaska? et je crois que je partage souvent ton sentiment à propos de la littérature pour ados, du moins celle qui s'inscrit dans cette veine. Je me demande si cela plaît aux ados, si j'aurais aimé à leur âge. Bref, il y a des livres pour ados qui me plaisent, notamment dans les mauvais genres, mais je suis restée un peu en dehors de celui-ci, tout en étant consciente qu'il offre de grandes qualités. Déconcertant... Et félicite ta fille de lire en anglais, je suis moi-même trop paresseuse pour le faire régulièrement, mais je pense que c'est un vrai plaisir d'entrer dans un roman dans sa langue (quelle formulation horrible!).
@ Deuzenn : avis positif, même si je n'ai pas adoré. Tu me diras ce que tu en penses, je me demande si je suis passée à côté à cause du roman lui-même ou à cause de mes humeurs et états d'âme!
Moi, je verse des larmes pour la mère de Bambi...mais je suis fière de dire que là j'ai tenu bon, cependant ma gorge me faisait un mal de chien! J'ai adoré ce bouquin et l'ai bien défendu auprès de jeunes lecteurs...le personnage de l'écrivain hollandais m'a assez curieusement touchée et puis j'ai aimé Augustus...c'est un de mes coups de coeur de 2013!
Je suis un coeur de pierre, c'est un fait! Je me disais bien que c'était moi... En tout cas, je suis convaincue que c'est un bon roman!
J'ai fini ce roman (obtenu grâce à la générosité de ma très chère mère, Brize) il y a quelques jours, après avoir été emballée par "Looking for Alaska", et j'ai tout simplement adoré. J'étais au départ un peu sceptique quant à l'héroïne, mais, finalement, je me suis rapidement attachée à Augustus et à la touchante relation qu'ils entretiennent. J'avoue avoir versé une larme (oui, pas plus, mascara oblige). Cela fait quelques temps que j'ai délaissé la littérature jeunesse, mais les oeuvres de John Green m'y ramènent avec plaisir ! Je pense qu'une des particularités de ses livres est qu'ils s'inscrivent de façon très marquée dans leur époque : ils symbolisent parfaitement la génération adolescente actuelle, ce qui peut, sans doute, éloigner un public plus âgé, tandis que ce n'est pas le cas de beaucoup d'autres romans. En tout cas, ce fut une très belle expérience de lecture pour moi !
Je suis ravie d'avoir l'avis d'une très jeune lectrice, forcément mon regard est faussé par mon grand âge! Je comprends ce que tu veux dire par cet ancrage dans l'époque, et je pense aussi que cet auteur ne fait pas des caricatures d'ados, ce qui est appréciable. En tout cas, il t'embarque, et c'est l'essentiel!
j'aime bien l'auteur, je ne louperai pas ce titre.
Il semble qu'il soit à la hauteur des attentes des amateurs de l'auteur. Comme c'est mon premier John Green, je t'avoue que je manque de repères!
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