vendredi 13 mai 2016

A vol d'oiseau de Craig Johnson


Présentation (éditeur)
Le shérif Walt Longmire doit mener à bien une affaire des plus importantes : marier sa fille unique, Cady. Mais pendant les préparatifs de la cérémonie Walt et son ami Henry Standing Bear sont les témoins d’un étrange suicide. Audrey Plain Feather s’est jetée de la falaise avec son fils dans les bras. Si l’enfant est miraculeusement sain et sauf, il apparaît rapidement que cette mort est un meurtre déguisé. Walt se retrouve aux prises avec la nouvelle chef de la police tribale, la très belle et très zélée Lolo Long, et pour compliquer encore leurs relations, le FBI débarque en force pour suivre l’affaire. Une chasse à l’homme s’engage, qui mènera le shérif au plus profond de la réserve indienne avec pour guides un mystérieux corbeau et la sagesse des anciens.

Ce que j’en pense
J’attendais cette parution avec impatience et c’est avec bonheur que j’ai plongé dans A vol d’oiseau. J’aime retrouver Walt Longmire et la Nation Cheyenne, Cady, même si dans cet opus, le bureau du sheriff est moins présent. Et pour cause, il va enquêter auprès de Lolo Long dans une juridiction qui n’est pas la sienne. C’est encore un beau portrait de femme qu’il nous offre, avec le Chef Long, loin des stéréotypes et des attendus. Il y a aussi en creux celui d’Audrey, la disparue. Et une fois de plus, Craig Johnson bouleverse par l’humanité de son regard sur les personnages, y compris ceux qui au premier abord pourraient sembler moins recommandables.
L’intrigue se déploie lentement et dans toute sa complexité, et cela m’a tenue en haleine jusqu’au bout. Craig Johnson parvient à se renouveler, et c’est un bonheur de le suivre.
A vol d’oiseau a comblé mes attentes : m’offrir un beau moment de détente, m’emporter dans des contrées lointaines et sauvages, me permettre de trouver un certain réconfort par son humanité.
Et c’est ainsi que Craig Johnson est grand…


Craig Johnson, A vol d’oiseau (As the Crow Flies), Gallmeister, 2016. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides. Publication originale : 2012. Disponible en ebook.

mardi 10 mai 2016

Treize façons de voir de Colum McCann


Présentation
Un vieil homme perd la vie, agressé dans une rue de Manhattan ; un jeune garçon disparaît lors d'une baignade en mer d'Irlande ; une religieuse reconnaît à la télé son tortionnaire ; un jeune homme à cheval vient chercher vengeance sur un chantier ; une jeune femme sergent dans l'US Army passe le réveillon du Nouvel An sur le front afghan.

Ce que j’en pense
Ce livre est tombé à point nommé. Il y a une dizaine de jours j’ai vécu un truc pas sympa et l’extrême stress qui s’en est suivi m’a rendu incapable de lire. Je venais de terminer Plateau. Plonger dans un polar ou du noir était impossible, quel qu’en soit le sujet, je ne pouvais supporter la violence que le genre charrie, ses atmosphères. Du côté du roman, point de salut non plus, car je n’avais pas sous la main de récit propre à m’emporter par sa force romanesque sans me ramener à mes angoisses. Les feel-good books n’étaient pas une option non plus : soit ils abordent un sujet qui m’était tout insupportable, soit leur légèreté était par trop décalée avec mon stress. Bref… j’ai dû commencer plus de dix livres, et y renoncer au bout de quelques pages, parfois quelques lignes. En même temps, j’avais envie/besoin de lire, de m’oublier dans un roman, des personnages, d’autres vies que la mienne ;-)
J’ai finalement opté pour Treize façons de voir, de Colum McCann : après tout, cela faisait un moment que je me promettais de lire cet auteur, et puis c’était un recueil de nouvelles. Bien m’en a pris, c’était le bon choix.
Le recueil s’ouvre sur une longue nouvelle, ce que l’on peut sans doute appeler une novella. Elle m’a tout de suite touchée : cet homme vieillissant, qui sent son corps le lâcher, qui va mourir violemment, je l’ai tout de suite aimé. Toutes ces nouvelles sont reliées par le thème de la violence (ça tombait très bien pour moi), sous diverses formes, imprimées à différentes existences. J’ai aimé les personnages, la façon dont Colum McCann leur confère une profondeur et une humanité bouleversantes. J’ai aimé sa façon de ne jamais tout dire, de laisser des fins en suspens, sans fermer les hypothèses, de ne pas tout expliciter.
Peut-être que ce livre tombait à pic pour moi, mais en tout cas, je l’ai dévoré et je l’ai trouvé maîtrisé de bout en bout. Et je suis reconnaissante à Colum McCann d’avoir renoué mon lien avec la lecture, rompu quelques jours seulement mais d’une manière très désagréable. Je peux maintenant me plonger dans des polars, comme avant…
                                        

Colum McCann, Treize façons de voir (Thirteen Ways of Looking), Belfond, 2016. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Luc Piningre. Publication originale : 2015.

samedi 7 mai 2016

Un bilan pour avril 2016

Image empruntée ici

Côté lectures, avril a démarré sur les chapeaux de roue et s'est terminé de manière bien plus ralentie. Que voulez-vous, il y a des mois comme ça, qui se terminent mal, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la lecture. 

Ce fut en tout cas un mois de lectures éclectiques. 
Côté romans, un roman japonais qui me laisse finalement peu de souvenirs, en tout cas j'y repense sans émotion particulière: Le restaurant de l'amour retrouvé n'a pas tenu ses promesses à mes yeux, pas jusqu'au bout en tout cas. 
J'ai glissé avec délice en revanche dans Un pélican à Blandings, du so british P.G. Wodehouse: humour loufoque, situations cocasses dans une atmosphère surannée à souhait, j'adore!

Côté récit, le somptueux Mémoire de fille d'Annie Ernaux est à coup sûr une des lectures les plus marquantes du mois. Il faut décidément que je plonge davantage dans l'oeuvre d'Annie Ernaux. 

Côté polar et noir, trois lectures en demi-teinte: Condor de Caryl Férey a été une  lecture plaisante mais pas le choc de Zulu; Plateau de Franck Bouysse m'a parfois irritée par son écriture trop chargée ; Lagos Lady de Leye Adenle m'a carrément déçue. 
Mais pour trois déceptions, trois hourras : Crocs de Patrick Dewdney, qui dégage une sacrée force ; The Whites de Richard Price qui m'a emportée après un début de lecture laborieux ; et surtout, Exil de Frédéric Jaccaud, magnifique, intelligent et fort. 

J'ai eu une semaine de passage à vide début mai, incapable pour des raisons personnelles de lire quoi que ce soit, incapable de me laisser emporter par la lecture. J'ai commencé et abandonné au bout de quelques pages, parfois de quelques lignes plus de dix livres. 
Le salut est venu de Colum McCann et de Treize façons de voir, recueil de nouvelles dont le souffle a réussi à me faire oublier mes soucis. Je l'ai presque terminé, je vous en reparle bientôt. J'attendais avec impatience le nouveau Craig Johnson, qui vient de rejoindre ma liseuse...
J'espère que mai, qui sera chargé côté travail, me procurera de beaux plaisirs de lecture, tout comme à vous...