dimanche 30 juin 2013

Un juin arc-en-ciel (bilan du mois de juin)


Bon, il m’est arrivé de voir un arc-en-ciel ici ou là durant ce pluvieux mois de juin mais si je suis honnête, j’ai surtout vu un ciel gris et pluvieux…
Cependant, l’idée de l’arc-en-ciel me plaît bien car dans mes lectures de juin, j’ai été aussi éclectique que le ciel a été changeant, avec quelques fulgurantes éclaircies.
J’ai renoué avec la bande dessinée : Lewis Trondheim avec son nouveau volume des Petits riens, Deux ou trois mois d’éternité, a ouvert le bal, aussitôt suivi du collectif L’atelier Mastodonte, deux grands moments de plaisir ; dans les tous derniers jours de juin j’ai lu le second tome d’Otaku Blue de Marazano et Kerfriden, intitulé Obsessions, qui suscite davantage de réserves de ma part (billet à venir).
J’ai lorgné du côté du roman contemporain avec Frances et Bernard de Carlene Bauer et avec Monsieur le Commandant de Romain Slocombe, ce dernier battant nettement le premier par sa force et sa maîtrise. 

Je finis le mois de juin en entamant la lecture du pavé de Philip Caputo, Clandestins, qui vient de sortir en poche, et le début m’enthousiasme (mais le roman sera sans doute à créditer sur le mois de juillet).
J’ai fait une incursion en jeunesse avec Qui se souvient de Paula ? de Romain Slocombe, certes pas aussi extraordinaire que Monsieur le commandant mais très au-dessus de la moyenne en jeunesse, à mon goût du moins (billet à venir). J’ai lu sans émotion particulière le deuxième tome de Hunger Games, L’embrasement, qui m’a moins passionnée que le premier opus, au point que je ne ferai pas de billet dessus (ou alors, quand j’aurai lu le volume qui clôt la trilogie, peut-être).
J’ai vibré, ri, tourné fébrilement les pages des tomes 2 et 3 des aventures d’Alexia Tarabotti, Le Protectorat de l’ombrelle. Sans honte et Sans forme m’ont tout autant emballée que le premier, Sans âme, et j’ai déjà hâte de lire la suite, qui attend sagement dans ma PAL. L’univers de Gail Carriger me plaît énormément. Les billets viendront, c’est certain.

C’est le polar qui est le délaissé de ce mois-ci, et pourtant ça avait commencé sur les chapeaux de roue avec Nous avons toujours vécu au château de Shirley Jackson. Toutefois, on peut se demander s’il est judicieux de considérer ce dernier comme un polar… 

J’ai commencé il y a quelques jours La nuit de Frédéric Jaccaud mais j’ai provisoirement renoncé, un peu rebutée par le début : ce n’est pas encore son heure et je suis certaine qu’il mérite d’être abordé au moment propice.
Il y a d’ailleurs eu quelques abandons ces derniers jours (petit passage à vide), également provisoires : Le chagrin du roi mort de Mourlevat (ben non, je ne l’ai jamais lu), mais c’est parce que je l’ai prêté à mon cher et tendre qui se trouvait démuni alors que nous étions loin de toute librairie (et de notre bibliothèque) ; l’interruption a été fatale à mon envie de poursuivre ma lecture. Et j’ai arrêté vers la page 130 Les dieux ne valent pas mieux de Marie Phillips, qui ne m’intéresse pas plus que ça, qui devrait me faire rire et me laisse de marbre… Une autre fois peut-être.
Il m’est bien difficile de dire quel livre l’emporte ce mois-ci, riche en lectures fortes et enthousiasmantes : j’ai du mal à départager les deux romans de Gail Carriger, le Romain Slocombe (Monsieur le Commandant)… Un tiercé gagnant, quoi… Trois coups de cœurs sur onze lectures, et deux petites déceptions (le mot est même trop fort). Un très bon mois, non ? Pour poursuivre, je me verrai bien comme ça, perchée sur un arbre, loin du monde, un peu comme le Baron perché...




mercredi 26 juin 2013

Richard Matheson 1926-2013


Richard Matheson est mort le 23 juin 2013. Je ne suis pas très familière de son œuvre mais j’ai adoré Je suis une légende, formidable roman que je conseille à ceux qui ne l’ont pas lu (je l’ai lu plusieurs fois). 


J’aime aussi beaucoup ses nouvelles, lues dans l’édition J’ai lu en deux tomes : elles oscillent entre SF, fantastique et horreur ; je ne sais d’ailleurs pas si le terme « horreur » convient, disons que certaines provoquent un curieux mélange d’angoisse, de malaise et de peur. 

Curieusement, je n’ai pas lu Les seins de glace, un roman noir, il faudra que je remédie à cela sans tarder.

Richard Matheson n’est plus : ça fait un excellent auteur de moins…
RIP

jeudi 20 juin 2013

Frances & Bernard de Carlene Bauer


Présentation
En 1957, dans un atelier d’écriture où le pédantisme le dispute au ridicule, Frances Reardon et Bernard Elliot se rencontrent. Ces deux jeunes écrivains américains commencent à correspondre, et leurs échanges amicaux se muent peu à peu en histoire d’amour. Cette histoire est inspirée par l’amitié amoureuse entre le poète Lowell et la romancière Flannery O’Connor.

Mon avis
J’avais lu une critique ou un billet sur ce roman épistolaire lors de sa sortie (je n’arrive pas à me souvenir où) et l’idée de lire la chronique épistolaire d’une amitié amoureuse m’avait séduite. En fait, il s’agit clairement d’une histoire d’amour, même si elle se nourrit d’un respect et d’une complicité qui sont aussi le socle de l’amitié des personnages. La forme épistolaire fonctionne dès la première lettre. Carlene Bauer donne une voix à ses personnages, et par cette voix, un corps, un regard sur le monde, un ton. Et j’ai aimé qu’elle joue sur cette forme épistolaire pour créer des silences, des non-dits, de même qu’elle utilise très bien les ellipses.
J’aime bien les personnages, Frances et Bernard, mais aussi Claire, John et Ted. J’ai eu un peu de mal, surtout au début, à apprécier le personnage de Claire, engoncée dans des considérations religieuses qui confinent à la bigoterie, mais elle se libère quelque peu, et je la comprends alors mieux. N’empêche que je préfère Bernard, séduisant, un peu (beaucoup) toqué, vif, drôle, tourmenté aussi.
Le seul bémol pour moi, c’est l’importance qu’a la foi chez ces deux-là, non qu’elle me gêne mais elle prend beaucoup de place, et j’ai du mal à adhérer à cela (impie que je suis !). J’en comprends la nécessité dans cette histoire, surtout pour Frances, mais leurs débats en la matière ne m’emballent pas.
Je ne sais ce qu’il me restera dans quelques semaines, dans quelques mois, de ce roman, mais j’ai apprécié cette lecture, rapide, séduisante, empreinte à la fois de légèreté et de gravité.

Pour qui ?
Pour tous ceux qui goûtent la forme épistolaire, maniée avec virtuosité ici.

Le mot de la fin
Les histoires d’amour finissent mal, en général.


Carlene Bauer, Frances & Bernard (Frances & Bernard), Calmann-Lévy, 2013. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marie-Odile Fortier-Masek. Publication originelle : Houghton Mifflin Harcourt Company, 2013.

lundi 17 juin 2013

L'atelier Mastodonte


Présentation
L’atelier Mastodonte est originellement un strip apparu durant l’été 2011 dans les pages du Journal de Spirou ; ce premier album réunit des dessinateurs tels que Trondheim, Pedrosa, Bianco, Neel et d’autres encore, tous étant les personnages de cette bande dessinée qui les voit partager un atelier, l’atelier Mastodonte. Chaque strip fait une demi-page et évoque avec humour le quotidien professionnel de ces dessinateurs fictivement réunis dans un atelier.

Mon avis
Voilà une BD que je n’aurais pas lue sans mon libraire, n’ayant même pas entendu parler de sa sortie. Et je serais passée à côté d’un excellent moment de lecture ! J’ai aimé cette logique de strip (j’aime beaucoup les strips), qui s’enchaînent et se répondent, livrant parfois des versions différentes du même événement. J’ai souvent ri, passant avec bonheur d’un dessinateur à l’autre, j’ai adoré leur auto-dérision (ils sont parfois teigneux, se moquant de leurs petits travers), leur humour qui fait mouche. Les collectionneurs, chasseurs de signatures même pas passionnés par la BD et profiteurs de tout poil en prennent pour leur grade au passage, c’est irrésistible. Et puis le casting est plus que séduisant, tous sont talentueux, leur trait est acéré, leur esprit aussi.
Et ça fait du bien de rire, non ?
C’est un bel album au format italien, avec un fourreau signé Bilal (et un gag dessiné par Trondheim au dos du fourreau, lié au dessin de Bilal, hilarant), excusez du peu !


Pour qui ?
Pour tous ceux qui aiment rire et qui aiment la BD (ça fait du monde).

Le mot de la fin

Très drôle.

Alfred, Bianco, Neel, Pedrosa, Tebo, Trondheim, Yoann, L'atelier Mastodonte, Dupuis, 2013.