mercredi 22 avril 2015

La femme d'en haut de Claire Messud


Présentation (éditeur)
Nora ressemble à votre voisine du dessus, celle qui vous sourit chaleureusement dans l'escalier mais dont vous ignorez tout, car elle ne laisse paraître aucun désir, de peur de vous contrarier. Lorsque la belle Sirena, accompagnée de son mari et de son fils, fait irruption dans son existence d'institutrice dévouée, elle réveille un flot de sentiments longtemps réprimés. 
Au fil des mois, Nora réinvente sa vie et se réinvente elle-même, projetant sur chacun des membres de cette famille ses désirs inavoués : maternité, création artistique, sensualité. Mais échappe-t-on réellement au statut de femme de second plan? 

Ce que j’en pense
C’est N. qui m’a prêté ce roman il y a des semaines. Nous avions toutes les deux beaucoup aimé Les Enfants de l’empereur et je savais que je devais attendre le bon moment pour commencer ce nouvel opus de Claire Messud. Curieusement, son heure est venue un soir d’extrême fatigue où l’insomnie menaçait, et les premières pages m’ont « cueillie » et soulevée, offrant un troublant écho à l’état dans lequel je me trouvais ce soir-là: un mélange de rage et de lassitude intenses. Que je ne vive pas du tout ce que Nora vit n’avait aucune importance, son état émotionnel faisait écho au mien… J’ai lu un bon tiers du roman ce soir-là et je me suis endormie paisiblement: vertus de la littérature… 
J’avais hâte de revenir à ma lecture et pas une seconde je ne me suis ennuyée. Vers le milieu il me semble toutefois qu’il y a des longueurs, mais rien de vraiment décourageant. La fin boucle parfaitement le roman, et pourtant ce n’est pas ce qui m’a le plus convaincue, je trouve presque que ça manque de force par rapport au reste: je comprends l’indignation du personnage, qui se sent trahie, mais ce n’est pas ce qui a le plus d’intérêt à mes yeux. 
J’aime vraiment l’univers et l’écriture de Claire Messud, sa vision du monde. Au-delà de son personnage, Nora, et du regard qu’elle jette sur sa propre existence, la romancière contemple les Etats-Unis post-2001, mélange de violence réelle envers les personnes nées au Moyen-Orient et de cécité dramatique quant à ce qui se passe au-delà du continent nord-américain. J’ai aimé cette évocation du monde de l’art, la vie dans l’atelier, tout comme j’ai trouvé juste la façon d’évoquer les rapports de Nora à sa famille et à sa propre existence. 
Je pense que je penserai longtemps à ce roman. Merci N.!

Claire Messud, La Femme d’en haut (The Woman Upstairs) Gallimard, 2014. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par France Camus-Pichon. Publication originale: 2013.


lundi 20 avril 2015

Le Club Vesuvius de Mark Gatiss


Présentation
Lucifer Box est un portraitiste de talent mais il a du mal à faire reconnaître son art par les Britanniques de la bonne société edwardienne. Nous le découvrons en plein exercice de son art… qui pourrait bien être un art caché. 

Ce que j’en pense
J’avais gardé ce roman pour un séjour londonien, bref et de nature professionnelle: je l’ai dégusté au retour, dans le train qui me ramenait dans ma province. Il ne se passe pas tant que ça à Londres, sinon au début, mais tout est délicieusement british dans le ton et les personnages. Mark Gatiss a écrit ce premier opus il y a dix ans mais c’est dans l’édition française de 2015, chez Bragelonne, que j’ai découvert ce roman. 
Lucifer Box travaille pour les services secrets de Sa Majesté, et c’est un agent tout ce qu’il y a de plus britannique: flegmatique, pince-sans-rire et excentrique juste ce qu’il faut. Les premières pages sont un délice d’esprit caustique et une belle surprise, lorsque, comme moi, on ne sait à qui on a affaire. L’intrigue est dans son ensemble à la fois abracadabrante et bien ficelée. J’ai aimé le sens du rythme de ce roman loufoque, je ne me suis pas ennuyée une seconde et n’ai pas été effleurée par l’envie d’interrompre ma lecture durant le trajet. C’est assez rare pour être signalé. 
J’ai souvent souri, reconnaissant l’humour de Mark Gatiss, qui joue avec les conventions de la littérature populaire et les codes culturels britanniques, relisant de manière moderne les clichés de la bonne société edwardienne. Tout au plus pourrais-je lui reprocher de m’avoir mis sous le nez la figure de méchant de manière évidente, et de ne pas réussir à me faire croire que Lucifer Box pourrait ainsi se laisser abuser, mais bon… Roman d’aventures, roman steampunk, bonbon anglais, qu’importe?
Je crois qu’il faut prendre ce roman pour ce qu’il est : un plaisant divertissement, et rien de plus (mais rien de moins). Le Club Vesuvius n’a rien à dire sur le monde, c’est un roman délicieusement superficiel, et c’est très bien comme ça. 
Lirai-je le deuxième tome quand il sortira (je crois qu’il y en a trois)? Pas sûr tout de même, mais qui sait? En tout cas, si vous avez envie d’une révélation littéraire, ce livre n’est sans doute pas pour vous. Mais si vous appréciez Mark Gatiss et cherchez un livre léger comme une plume, n’hésitez pas une seconde!

Et tant que j'y suis, je trouve cette collection dédiée au steampunk magnifique (quoique chère dans sa version imprimée). Bravo aux éditions Bragelonne.


Mark Gatiss, Le Club Vesuvius (The Vesuvius Club), Bragelonne, 2015. Traduit de l’anglais par Laurence Boischot. Publication originale: 2004. Disponible en ebook. 

dimanche 19 avril 2015

Sunday Happiness

Image empruntée ici

Voilà pourquoi j'aime les dimanches...
Au programme:
- toujours Dune de Frank Herbert
- La femme d'en haut de Claire Messud
- un billet sur le Mark Gatiss

Bon dimanche à tous!


mercredi 15 avril 2015

Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux



Présentation
Nous sommes au tournant du siècle; l'Opéra est le lieu de mille intrigues, mais surtout, il est hanté par un curieux fantôme, qui régale les uns et asticote les autres de ses exigences farfelues... Pendant ce temps, Christine atteint au sublime en chantant Gounod, mais elle ne semble plus tout à fait s'appartenir. Mais qui est le Fantôme de l'Opéra? 

Ce que j'en pense
Je me demande bien comment j’avais pu arriver à mon âge vénérable sans avoir lu Le Fantôme de l’Opéra, et pour tout dire, je me demande aussi comment m’est venue, tout récemment, l’envie de plonger dans ce classique populaire. Des envies de retour aux sources dans la foulée de ma relecture de Jane Austen, je ne sais trop. Aussi différentes que soient ces deux oeuvres romanesques, par le genre, l’époque, le contexte, elles ont eu une chose en commun: m’emporter dans leur élan romanesque, m’enthousiasmer et m’émouvoir!
Je crois bien que j’avais oublié à quel point Gaston Leroux écrit bien: les premières pages qui évoquent la vie des coulisses de l’Opéra, les rats, les directeurs, les vanités, ah! c’est délicieux, piquant, caustique! Oui, Leroux a ce talent d’observateur et de portraitiste, il s’amuse et nous amuse, tout en posant avec soin son décor. 
Et il a bien raison d’intituler son roman Le fantôme de l’Opéra, car c’est bien lui le héros, celui pour lequel on vibre. J’aime bien Raoul, l’aristocrate énamouré, et j’aime bien Christine, la pure jeune fille au destin si particulier, objet d’amour, grâce absolue. Mais ils ont bien peu d’épaisseur par rapport à Erik, le sombre, cruel et tragique Erik, notre fantôme. Il est le vrai moteur du récit, il est la source des émotions les plus fortes du lecteur, qu’il s’agisse de faire frissonner ce dernier ou de l’émouvoir aux larmes. Il y a quelque chose de romantique après l’heure dans ce personnage, alliance tragique entre sublime et grotesque (comme chez Hugo), mais aussi quelque chose de grand-guignolesque. Erik semble sorti d’un film d’horreur autant que d’une histoire d’amour belle et triste… 
Enfin, j’admire le talent de conteur de Leroux. Son narrateur, qui entreprend de reconstituer les circonstances de ces tragiques et mystérieux évènements, mène la danse, recueille documents et témoignages, le tout donnant un récit rondement mené, avec des récits dans le récit, sans que jamais on se sente égaré en lisant. Bien plus, on ne s’ennuie pas une seconde, et on se laisse mener par le bout du nez avec plaisir. Tout est d’une diabolique simplicité, somme toute, et en même temps d’une efficace complexité. Je dois dire que jusqu’au bout, je me suis demandé si Leroux allait opter ou non pour le fantastique, tant l’atmosphère des dessous de l’Opéra est surréelle. Certains aspects m’ont fait penser à Fantômas, le recours à la « magie », aux trucs. Cela habite l’imaginaire romanesque de l’époque, sans aucun doute. 
L’ensemble n’est pas sans force, sans profondeur. L’amour, la séduction, la manipulation, la laideur, la beauté… Et je ne veux pas savoir ce qu’en ont fait les auteurs du « musical » anglo-saxon, aussi bien dans le propos (je crains la niaiserie suprême) que dans la musique, qui touche ici au sublime, forcément… 
C’était bon de plonger dans Leroux, de se laisser séduire par Le Fantôme de l’Opéra. Je relirai sans aucun doute ce beau roman. 


Gaston Leroux, Le Fantôme de l’Opéra, 1910. Lu dans la très bonne édition électronique de la Bibliothèque électronique du Québec (une fois de plus!): allez sur la bibliothèque Gaston Leroux ici (clic)


A lire en écoutant: 

samedi 11 avril 2015

Aristotle and Dante Discover the Secrets of the Universe de Benjamin Alire Saenz


Présentation
Ari est le plus jeune d’une famille nombreuse: il a quinze ans, deux soeurs et un frère, mais de ce dernier on ne parle jamais, car il est en prison et Ari n’en sait pas plus. Adolescent solitaire, il considère sa vie avec une certaine drôlerie mais souffre des secrets familiaux. Il fait la connaissance d’un adolescent singulier, Dante: une belle amitié commence. 

Ce que j’en pense
Je ne sais plus très bien où j’ai lu, pour la première fois, un avis - très élogieux - sur ce roman Young Adult. Je sais en revanche que j’ai été séduite par la couverture et par ce que suggérait le titre. C’est avec un grand plaisir que j’ai plongé dans ce récit calme et passionnant. J’ai tout de suite aimé Ari, j’ai comme lui été séduite par Dante. Le plus étonnant, c’est que jusqu’au bout, je n’ai pas su à quoi m’attendre, non parce que les rebondissements étaient inattendus ou l’intrigue échevelée, mais parce que je ne pouvais déterminer si je devais m’attendre à une fin réconfortante ou à une tragédie. C’est que le drame n’est jamais loin, et même il advient, mais on est toujours sur le fil. Le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce roman est « doux »: ce qui ne veut rien dire, je sais. Nos personnages vivent des choses intenses, Ari grandit et ce n’est pas toujours sans souffrance, mais il y a quelque chose d’apaisé et d’apaisant dans la façon dont l’auteur traite le récit et ses personnages. Ces personnages, Ari et Dante, j’aimerais les connaître, tout comme je fréquenterais volontiers leurs parents. 
Je suis ressortie émue, touchée, songeuse, au terme de ma lecture, et je compte bien voir ce que l’auteur a publié par ailleurs. Je crois que le roman est annoncé en français chez PKJ pour juin 2015.

A écouter : Bruce Springsteen, Bobby Jean.

Benjamin Alire Saenz, Aristotle and Dante Discover the Secrets of the Universe, Simon & Schuster, 2014 (reprint). 


jeudi 9 avril 2015

Orgueil et préjugés de Jane Austen (relecture)

L'actuelle édition de 10/18
10/18 : la couverture que j'avais



J’ai lu quelques romans de Jane Austen il y a fort longtemps, et je gardais un très bon souvenir de Raisons et sentiments, Emma ou Orgueil et préjugés. C’est en étant intriguée par le phénomène des réécritures austeniennes que j’ai eu envie de relire Orgueil et préjugés. Coup de chance, j’ai trouvé sur la Bibliothèque électronique du Québec l’édition électronique qui avait la mienne en version papier jadis. J’en profite pour signaler que cette version numérique est impeccable, merci à la BeQ!
Ma relecture m’a emportée dès les premières pages, et tout en connaissant l’issue du roman, j’étais captivée par les rebondissements. Je n’avais pas le souvenir de la bêtise de Mrs Bennett et j’avais oublié la tête à claques qu’est Lydia. J’ai vibré avec Lizzie, je suis tombée amoureuse de Darcy… Ah! Darcy… Dans mon casting idéal, je me permettrais de croiser deux adaptations: je retiens (comme tout le monde, non?) Colin Firth dans le rôle de Darcy et Keira Knightley dans celui de Lizzie. 
Les personnages prennent vie avec une rapidité étonnante sous la plume de Jane Austen, c’est un fait, et on achève le roman sans avoir la moindre envie de les abandonner. Tous sont croqués avec vivacité, de l’horripilant Collins au nuisible Wickham, en passant par lady Catherine… 
Je comprends mieux pourquoi Jane Austen est considérée comme une figure tutélaire du roman sentimental. Tout est là, tout est en place dans cette romance passionnante, les élans, les mouvements mystérieux du coeur, les réactions du corps, qui devancent celles de l’esprit. C’est subtil, c’est beau, c’est passionnant. Pas de coup de foudre en revanche, pas de ceux dont on nous nourrit dans nos fictions contemporaines, comme un passage obligé de la romance. Jane Austen est bien plus fine que ça… Il n’y a que Lydia pour s’emballer au premier regard, et l’on voit ce que ça donne…
Et puis il y a la peinture psychologique et sociale, le démontage des us et coutumes de cette micro-société, une communauté fortement hiérarchisée socialement, impitoyable, superficielle souvent dans ses rapports sociaux, rigide, extrêmement codifiée. Je me suis régalée des remarques malicieuses, ironiques de Jane Austen. On sourit souvent des travers des uns et des autres, enchaînés aux conventions sociales et au sens de leurs intérêts. Pourtant, Jane Austen n’est jamais inutilement bavarde, encore moins sentencieuse. Elle a au contraire le sens de la scène piquante, qui en dit long. 
M’étant passionnée pour Orgueil et préjugés, j’ai voulu enchaîner avec Le Journal de Mr. Darcy d’Amanda Grange (Milady). Cruelle erreur. D’abord je pense que pour trouver le moindre plaisir à lire cet ouvrage, il faut laisser passer un peu de temps. Ensuite, le roman souffre de gros défauts. La forme du journal n’est pas utilisée de manière crédible, offrant un hybride entre narration romanesque classique et journal intime: comment croire que M. Darcy, dans une forme aussi subjective et commentative que le journal, rapporterait aussi scrupuleusement et aussi longuement les dialogues des personnages? Et surtout, Amanda Grange échoue là où brille Jane Austen: quand cette dernière montre le trouble des élans de nos protagonistes, l’ambivalence des sentiments, la révélation qui vient par le trouble du corps et de l’esprit, Amanda Grange assène au lecteur une forme de coup de coeur de Darcy pour Lizzie: immédiatement séduit, il commente à l’envi ses sentiments naissants. On peut aimer cela, j’y vois une aberration par rapport à l’esprit de Jane Austen. 
Ce n’est pas bien grave, et je conçois qu’on trouve du plaisir dans ces réécritures: je n’abandonne d’ailleurs pas, j’en essaierai d’autres. 
Mais pour le moment, je vais rester sur le bonheur d’avoir relu Orgueil et préjugés

Jane Austen, Orgueil et préjugés (Pride & Prejudice), édition électronique BeQ d'après l'édition de 1932. Traduit de l'anglais par V. Leconte et Ch. Pressoir. Disponible en 10/18. 



mardi 7 avril 2015

Reading Challenge 2015

Par Jie Ma (à voir ici)

Je n'aime guère les challenges : à part celui de Brize, le Pavé de l'été, qui nous laisse une grande liberté, je ne participe à aucun, car au début de mes activités sur ce blog, j'ai fait une ou deux tentatives sans m'y tenir. Je comprends l'intérêt que l'on peut y trouver, notamment en termes de partage, mais si j'ai ouvert ce blog, c'est précisément pour cultiver le plaisir de la lecture, plaisir qui passe par moi par l'absence de contrainte dans mes choix de livres. Je suis très versatile en la matière, je peux changer d'envie d'une heure sur l'autre. 
Bref... 
En faisant un tour chez Miss Alfie, j'ai lu avec intérêt son billet sur le Reading Challenge 2015, et j'ai suivi le lien vers Popsugar. Je me suis amusée à remplir les cases (16/50) et me suis dit pourquoi pas? J'avoue, si certains items du défi restent vides, je m'en fiche. Donc ce n'est pas tout à fait un défi, plutôt une manière de voir si je "colle" naturellement au défi. Je mets le défi à l'épreuve de mes pratiques, en quelque sorte! Mais je promets de faire un effort pour certaines rubriques.
D'ores et déjà, je pourrais remplir certaines rubriques avec plusieurs titres. 
Rendez-vous dans 3 mois, pour faire le point!


1) Un livre de plus de 500 pages : Le noeud de la sorcière de Deborah Harkness

2) Un livre devenu un film : 

3) Un livre publié cette année : Temps glaciaires de Fred Vargas

4) Un livre avec un nombre dans le titre : Au bord de la 6ème tombe de Darynda Jones

5) Un livre écrit par un auteur de moins de 30 ans : 

6) Un livre avec des personnages non humains : Les liens du sang de Patricia Briggs

7) Un livre drôle : Vampire et célibataire de MaryJanice Davidson

8) Un livre écrit par une femme : J’ai l’embarras du choix, alors citons Vernon Subutex de Virginie Despentes.

9) Un livre noir ou un thriller : Les initiés de Thomas Bronnec

10) Un livre dont le titre est un mot unique : Soumission de Michel Houellebecq

11) Un recueil de nouvelles :

12) Un livre qui se déroule dans un autre pays : 

13) Un ouvrage hors fiction : Les étrangers sont nuls de Pierre Desproges

14) Le premier roman d'un auteur populaire : 

15) Un livre d'un auteur que j'aime et que je n'ai pas encore lu : 

16) Un livre recommandé par un ami : 

17) Un livre ayant reçu le prix Pullitzer - ou un prix français, soyons francophile ! - :

18) Un livre à partir d'une histoire vraie : 

19) Un livre en tête de liste à lire :

20) Un livre que ma mère aime : Impossible… désolée. 

21) Un livre qui effraie : 

22) Un livre de plus de 100 ans : Orgueil et préjugés de Jane Austen

23) Un livre choisi à partir de sa couverture :

24) Un livre que j'aurais dû lire à l'école et que je n'ai pas lu :

25) Des mémoires :

26) Un livre achevé en une journée : 

27) Un livre avec des antonymes dans le titre :

28) Un livre se déroulant dans un lieu que j'ai toujours voulu visiter : 

29) Un livre publié l'année de ma naissance :

30) Un livre ayant reçu de mauvaises critiques : La gaieté de Justine Lévy

31) Une trilogie : 

32) Un livre de mon enfance : 

33) Un livre avec un triangle amoureux : 

34) Un livre se déroulant dans le futur :

35) Un livre se déroulant dans un établissement scolaire :

36) Un livre avec une couleur dans le titre :

37) Un livre qui fait pleurer : Nos faces cachées de Amy Harmon

38) Un livre avec de la magie : Les deux premiers tomes des aventures de Rachel Morgan de Kim Harrison.

39) Un roman graphique : Petites coupures à Shioguni de Florent Chavouet

40) Un livre d'un auteur que je n'avais jamais lu auparavant : 

41) Un livre que j'ai mais que je n'ai pas encore lu :

42) Un livre qui se déroule dans ma ville de naissance : Euh, ça je préfère éviter, j’ai déjà donné, stop! (mais promis, j'essaierai de me sacrifier pour le challenge)

43) Un livre publié initialement dans une autre langue : 

44) Un livre dont l'action se déroule pendant les fêtes de Noël :

45) Un livre écrit par un auteur qui a les mêmes initiales que moi : 

46) Une pièce de théâtre : 

47) Un livre interdit :

48) Un livre inspiré ou qui a inspiré une série télévisée :

49) Un livre que j'ai commencé et que je n'avais jamais terminé : 


50) Une romance classique

dimanche 5 avril 2015

Poison City de Tetsuya Tsutsui


Présentation (éditeur)
Tokyo, 2019. À moins d'un an de l'ouverture des Jeux Olympiques, le Japon est bien décidé à faire place nette avant de recevoir les athlètes du monde entier. Une vague de puritanisme exacerbé s'abat dans tout le pays, cristallisée par la multiplication de mouvements auto-proclamés de vigilance citoyenne. Littérature, cinéma, jeu vidéo, bande dessinée : aucun mode d'expression n'est épargné. C'est dans ce climat suffocant que Mikio Hibino, jeune auteur de 32 ans, se lance un peu naïvement dans la publication d'un manga d'horreur ultra réaliste, Dark Walker. Une démarche aux conséquences funestes qui va précipiter l'auteur et son éditeur dans l'oeil du cyclone...

Ce que j’en pense
Cela faisait une éternité que je n’avais pas lu de manga. La visite au Salon du Livre de Paris m’a rappelé que j’avais lu des avis élogieux sur Poison City de Tetsuya Tsutsui: le stand de l’éditeur Ki-Oon était bien visible de loin, avec de grandes bannières pour le nouveau manga de leur invité phare. De plus, la disponibilité en « grand » format était séduisante pour moi: en dépit du prix élevé, j’ai donc craqué, mais vous pouvez considérer que c’est un achat impulsif. 
Vive les achats impulsifs car j’ai dévoré ce tome et suis désormais impatiente de lire la suite! Je crois que le manga est prévu en deux tomes seulement, ce qui me ravit. 
Il y a un côté dystopique dans ce manga, mais nous nous projetons dans un futur si proche qu’il est pour ainsi dire notre présent. Dans le Japon de 2019, les censeurs ont gagné : là où la censure était présente (est présente en 2015) à un niveau régional, elle règne désormais au niveau national par l’entremise d’un comité qui examine les nouvelles publications. L’objectif est double: protéger la jeunesse japonaise d’oeuvres inappropriées, qui pourraient l’entraîner vers la violence ou le désespoir; soigner l’image du Japon à l’étranger, pour véhiculer une « coolture » de bon aloi, alors que le pays inonde le monde de ses produits culturels. 
Poison City s’impose avant tout par la force de son propos, offre des échos troublants avec ce que nous observons. En France, la censure n’a jamais désarmé, qu’on songe seulement à la loi de 1949, et les USA ou le Japon ne sont pas épargnés non plus. L’intérêt est que Tetsuya Tsutsui n’assène rien. S’il est clairement opposé à la censure, il n’en montre pas moins des personnages troublés par certains faits tragiques, par leur possible responsabilité. Ce faisant, il questionne le lecteur au lieu de le manipuler sottement. Mais le récit porte l’idée que la censure n’est pas seulement un étouffoir pour la création, pour la singularité des auteurs et dessinateurs, c’est également une réaction inappropriée, fondée sur des préjugés et des explications pseudo-scientifiques douteuses, qui masquent mal des positions idéologiques. Passionnant, le récit l’est aussi parce qu’il nous montre le parcours semé d’embûches d’un jeune mangaka qui doit toujours en rabattre, victime de la censure, tout en nous donnant à lire les planches de son manga. La construction de ce manga force le respect et captive. Le dessin est lumineux, tout en mouvement, en dynamisme, et d’une clarté époustouflante. Tetsuya Tsutsui ne cherche pas les effets de manche, il est efficace, simple. 
Les dernières pages du volume relatent comme le mangaka (le vrai, Tetsuya Tsutsui) en est venu à écrire ce manga. Cela éclaire différemment le propos du manga: la dystopie, c’est pour aujourd’hui. 
Vite, lisons, tant que c’est possible!

A lire en écoutant Boris, Attention Please.


  Tetsuya Tsutsui, Poison City, volume 1, Ki-Oon, 2015. Traduit du japonais par David Le Quere. Un petit format broché est disponible pour environ 8 euros, et un grand format relié est disponible pour environ 15 euros. 


samedi 4 avril 2015

Bon week-end de Pâques!

Je vous souhaite à tous un très bon week-end de Pâques: lundi, un peu de rab' pour lire... Et un temps à ne pas mettre un livre dehors...
Rien à voir avec cette image, mais elle me décrit assez bien en ce samedi matin.
Une image repérée ici

vendredi 3 avril 2015

Temps glaciaires de Fred Vargas


Présentation
Voilà qui est étrange: on appelle Adamsberg pour ce qui a bien l’air d’être un suicide. Mais il y a près de la victime un curieux signe, une sorte de H, qui va mener le « pelleteur de nuages » aux marges de l’Islande et de la Révolution française, aux limites de l’implosion de son équipe, et aux portes de la mort. Ce n’est qu’un début…

Ce que j’en pense
Bon, je suis bien embêtée. D’abord, il faut que je vous dise: j’ai commencé à lire Vargas il y a longtemps, avant qu’elle ne devienne un phénomène éditorial, et j’adorais ses romans. J’ai beaucoup aimé Adamsberg, qui dans ma tête avait les traits de Jacques Gamblin, et je raffolais des Trois Evangélistes. 
Depuis deux ou trois romans cependant, ma passion faiblissait. J’aimais toujours autant retrouver Adamsberg, et surtout Retancourt et Danglard, mais les intrigues me décevaient. Moi qui me laisse berner facilement, je comprenais qui avait tué, avouez que c’est désolant et que ça gâche le plaisir. 
J’ai donc abordé Temps glaciaires avec circonspection, mais encouragée par l’avis de deux amies (Miss Cornelia et Katya, enthousiastes). Mais alors que jusqu’à ce roman, j’avais toujours été séduite dès les premières pages par l’univers de Vargas, son écriture, à défaut de l’être par l’intrigue, j’ai eu beaucoup de mal cette fois-ci à succomber au charme vargassien. Disons-le tout net, je m’ennuyais ferme, incapable de m’intéresser à cette histoire de touristes coincés sur une île au large de l’Islande, ou un peu après à ces histoires de Robespierre & Co nous rejouant la Terreur. Je me désintéressais totalement de l’histoire et je ne subissais pas le charme des personnages, qu’il s’agisse de la tribu Adamsberg ou des protagonistes de passage. J’aurais pu abandonner mille fois, mais je me suis accrochée. 
Le charme a fini par opérer, mais TRES TARD dans le roman, quand Adamsberg part en Islande pour savoir ce qui le gratte (comprenne qui pourra). Là je retrouve le brin de folie de l’auteure, je vibre, enfin! Et j’ai du mal à lâcher le roman. Mais franchement, il était temps. 
Par ailleurs, deux choses positives méritent d’être notées: je n’ai rien deviné du tout, et on se préoccupe moins que dans les derniers de la vie privée des héros récurrents. Tant mieux, ce n’était pas ce que je préférais. 
Mon avis est donc très mesuré. Tout laisse à penser que je me suis lassée de Vargas, hélas! (punaise la belle allitération en s que voilà!) Je ne regrette pas d’avoir lu Temps glaciaires, mais le charme n’a pas complètement opéré. 

A écouter en lisant : Sigur Ros, Stormur.



Fred Vargas, Temps glaciaires, Flammarion, 2015.

mercredi 1 avril 2015

Un bilan pour avril 2015

Image prise ici

Un tout petit bilan pour mars… 5 romans seulement, et un manga. Je ne m’explique pas vraiment ce piètre rythme de lecture, sinon par une fatigue intense et des journées très remplies. 
Bon, ce qui compte, c’est que le bilan est malgré tout positif, pas de réelle déception ce mois-ci.
Un très beau roman Young Adult, Nos faces cachées de Amy Harmon, sans doute la plus belle surprise du mois. 

Un roman français plus agréable que ne le laissaient prévoir les critiques assassines, La gaieté de Justine Lévy. Une nouvelle découvert enthousiasmante en bit-lit, la série de Kim Harrison consacrée à Rachel Morgan, avec les deux premiers volumes enchaînés: Sorcière pour l’échafaud et Le bon, la brute et le mort-vivant. Un manga fort et passionnant, dont j’attends avec impatience le second volume, Poison city de Tetsuya Tsutsui. Et Temps glaciaires de Fred Vargas, sans doute ma lecture la moins enthousiasmante du mois, qui en tout cas a mis BEAUCOUP de temps à m’emporter. 
Je fais la transition entre mars et avril avec une relecture, Orgueil et préjugés de Jane Austen, et j’ai quelques belles lectures de prévues: Havrefer de Richard Ford, Le Club Vesuvius de Mark Gatiss, Le chemin s’arrêtera là de Pascal Dessaint, le dernier Craig Johnson, One Tiny Lie de K.A. Tucker qui devrait arriver sur ma liseuse d’ici deux jours. Je ne mentionne ici que les parutions récentes…

Mais le mois d’avril sera monstrueux côté travail, donc j’ignore si je pourrai satisfaire mes envies de lecture. J’espère que oui!