mercredi 31 juillet 2013

Lectures estivales

Lisbonne

Un mois de juillet éclectique et fructueux… Absente une semaine pour cause de vacances, j’ai beaucoup de retard dans mes billets, alors que j’ai pas mal lu en vacances.
Quoi qu’il en soit, le bilan est le suivant, onze douze lectures, qui se répartissent ainsi:
- un peu de littérature jeunesse, en forme de grand écart, entre le noir Norlande de Jérôme Leroy et le très doux Cœur Cerise de Cathy Cassidy (dont je vous reparlerai).
- quelques romans et une nouvelle tout aussi éclectiques : La boîte noire de Jennifer Egan est une nouvelle très bien fichue, captivante, que je vous recommande si vous pouvez mettre la main dessus ; le flamboyant Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald ; le saisissant roman de Marc Dugain, La malédiction d’Edgar ; le romanesque et puissant Clandestin de Philip Caputo ; le best-seller Cinquante nuances de Grey de E.L. James, dont je vous reparlerai sans doute, lu par curiosité, sans déplaisir et sans passion.
- de la bit-lit avec Sans cœur de Gail Carriger, qui me charme toujours.
- du polar évidemment, avec quelques beaux moments : Boulevard de Bill Guttentag, Maigret et la jeune morte de Simenon, et La couleur de la peau de Ramon Diaz Eterovic.

EDIT de 22h: j'ai oublié, dans la rubrique polar, un roman que j'ai pourtant beaucoup aimé, L'énigme des Blancs-Manteaux de Jean-François Parot!

Entre découvertes et confirmations, ce fut un mois riche, varié, dont je ne parviens pas à dégager un coup de cœur même si tous ces livres ne m’ont pas enthousiasmée de la même façon.
Je commence août en relisant un classique, Au bonheur des dames d’Emile Zola, histoire de changer d’univers. J’ai bien des livres à lire, du temps pour le faire, bref, le bonheur. Je suis en revanche un peu paresseuse, j’ai du retard sur les billets des lectures de juillet, et je suis peu active sur vos blogs : pourtant, je les fréquente assidûment…

Et pour vous, cet été est-il propice à la lecture ?

dimanche 28 juillet 2013

Boulevard de Bill Guttentag


Présentation (quatrième de couverture)
À Hollywood, des gamins arrivent de tout le pays, à la poursuite d’un rêve. En plein cœur du mythe, l’hôtel Chateau Marmont domine Sunset Boulevard. On y croise les plus grandes stars, on se raconte sa légende. Mais que se passe-t-il plus bas, sur le Strip, une fois que les touristes ont fini leur pèlerinage à la dalle de ciment dans laquelle sont gravés les pas de Marilyn ? Le Boulevard, la nuit, devient un immense supermarché du sexe interdit, où s’offrent des adolescents qui n’ont plus que ce seul moyen de survie. C’est là que Casey, la jeune fugueuse, découvrira l’amour, l’amitié, la peur. C’est là que Jimmy, le flic, ne cesse de chercher son fils camé, qui est parti. C’est là que leurs histoires se croiseront. Boulevard donne une vision particulièrement violente de l’envers du décor hollywoodien. Mais une vision qui n’est pas d’une noirceur totale : Casey et ses amis, comme les enfants perdus de Peter Pan, constituent une véritable communauté soudée par le malheur et la tendresse.

Mon avis
C’est un roman noir d’une facture assez classique, avec un vrai personnage de roman noir, un flic désabusé qui ne croit plus aux gens bien. Mais le roman est un peu choral, car si nous suivons ce personnage dans son enquête, nous suivons tout autant ces adolescents et ces très jeunes gens, en rupture familiale, attirés par les paillettes d’Hollywood et qui échouent dans la rue, tombant dans la dope, dans la prostitution.
Bill Guttentag happe son lecteur dès le début, et l’enchaîne à coups de chapitres courts, efficaces. L’enquête est sans surprise mais parvient à nous tenir en haleine. Elle n’est pas éclipsée par les personnages, même s’ils constituent à mon sens le principal intérêt du roman.
Bill Guttentag lève les jupons d’Hollywood, il n’est certes pas le premier à le faire mais cela reste fascinant de noirceur. Cependant, quelques lueurs subsistent : l’amour de Jimmy pour sa partenaire, le final qui laisse une ouverture à l’une de ces jeunes filles. Ce n’est pas un happy end : il est probable que Jimmy commet un suicide professionnel en agissant comme il le fait, et rien ne garantit que la jeune fille s’en sortira.
Ce n’est pas le roman noir du siècle mais cela a été un très bon moment de lecture, que je vous recommande.

Pour qui ?
Pour les amateurs de noir américain.

Le mot de la fin

L’envers du rêve hollywoodien.

Bill Guttentag, Boulevard (Boulevard), Gallimard/Série Noire, 2013. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier. Publication originale: Pegasus Books, 2010.

jeudi 25 juillet 2013

Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald


Présentation
Nous sommes sur la côte est, dans les années folles. Le narrateur a pour voisin Jay Gatsby, qui donne dans sa superbe maison de Long Island des fêtes éblouissantes où se presse toute la bonne société de New York. Pourtant, les rumeurs courent sur ce beau millionnaire, qui garde quant à lui les yeux rivés sur l’autre rive, là où vit la belle Daisy Buchanan.

Mon avis
J’ai lu Gatsby le magnifique lorsque j’avais 15 ans, autrement dit il y a longtemps. J’avais adoré. A ma grande surprise, j’ai eu un début laborieux pour cette relecture qui, des années après, était une redécouverte. Je trouvais ça lent, nécessaire, mais lent… Ensuite, j’ai dévoré le roman, heureusement. Mon enthousiasme est modéré, plus qu’à 15 ans (mais à l’époque j’aimais tout ce que je lisais), je ne sais pourquoi. A dire vrai, je crains que Francis Scott Fitzgerald n’y soit pas pour grand-chose : j’ai eu du mal à supporter la traduction, son usage du subjonctif imparfait et surtout, surtout, son abus de passé simple dans les dialogues… Il faudrait que je lise le texte en anglais, peut-être y trouverais-je une certaine affectation (quelqu’un a-t-il lu Gatsby en VO ?), mais une chose est certaine : le passé simple est de trop dans les dialogues. J’ai gardé ma vieille édition des années 1980, mais j’aurais peut-être dû acheter la récente et nouvelle traduction.
Reste la force des personnages, l’immense mélancolie qui se dégage de ce récit, la dimension tragique de Gatsby. Le moment le plus terrible pour moi est celui des funérailles, lorsque toute la solitude du personnage éclate, toute l’hypocrisie d’une classe sociale aussi.

Francis Scott Fitzgerald, Gatsby le magnifique (The Great Gatsby), Livre de Poche, 1985. Publication originale : 1925.

J’ai laissé le volume dans la maison familiale sans avoir pris la précaution de noter le nom de traducteur… désolée !

lundi 22 juillet 2013

Kobo Mini


Il y a un an et demi, j’ai commencé à lire des livres numériques sur ma liseuse, un Sony Reader PRS-650 et depuis, supports numériques et livres papier coexistent harmonieusement. Quoique très contente de cette liseuse, j’ai acheté début juillet un Kobo Mini, profitant de l’opération de liquidation du modèle (probablement avant la sortie d’une nouveauté dans les mois à venir) : 40€, soit moitié prix. Cela me semblait parfait pour tester une nouvelle liseuse, plus petite, entièrement tactile, dans une marque qui a des modèles avec éclairage intégré (seule lacune à mes yeux de la gamme Sony).
Trois livres plus tard, je suis entièrement convaincue : l’objet est agréable à tenir, à regarder, il est intuitif, simple, efficace. La petitesse de l’écran ne me gêne pas (même au bout de deux heures de lecture), le Kobo Mini tient dans une poche, encombre peu mon sac. J’y ai mis tous les livres précédemment achetés et j’ai fureté sur la Bibliothèque électronique du Québec. J’ai bien sûr fait quelques achats avant de partir en vacances : je me suis jetée sur l’offre Folio, en achetant La malédiction d’Edgar, de Marc Dugain, Les démons de Paris de Jean-Philippe Depotte, Quatre jours en mars de Jens Christian Grøndhal. J’ai profité d’une promo pour acheter Maigret et la jeune morte de Simenon, ainsi que Cœur Cerise, le premier volume de la série jeunesse Les filles au chocolat de Cathy Cassidy. Tous ces titres s’ajoutent à quelques acquisitions de ces derniers mois, parfois au gré de promotions aussi.
J’aime assez les petits messages qui me sont adressés de temps à autre, me félicitant pour mon temps de lecture, c’est amusant et pas envahissant. Bref, l’expérience Kobo est concluante.
Merci au blog Aldus qui m’a permis de connaître cette opération « Kobo à moitié prix » et qui est au quotidien une source d’informations très précieuses sur le livre numérique.




vendredi 19 juillet 2013

Maigret et la jeune morte de Simenon


Présentation
Une jeune femme en robe de soirée bleue est retrouvée assassinée square Vintimille, une nuit, et nul ne sait qui elle est. Maigret va patiemment retrouver son identité, reconstituer sa trajectoire, de son arrivée à Paris à cette nuit fatale, en collectant témoignages, données de tous ordres, patiemment, méticuleusement.

Mon avis
Figurez-vous que je n’avais jamais lu Simenon et par conséquent, jamais lu Maigret. Etrange quand on sait que j’aime le roman policier et que j’adore les Maigret incarnés par Bruno Cremer. C’est une promotion sur la versionnumérique de Maigret et la jeune morte qui m’a fait sauter le pas.
J’ai d’abord été déconcertée. J’ai l’habitude de l’incarnation forte de Bruno Cremer, incarnation sans doute fidèle mais à laquelle le comédien apporte sa présence physique, sa voix. Il habite le personnage, le remplit. Or, Maigret est un héros qui n’a pas les caractéristiques habituelles du… héros. Il observe, il écoute, il n’impose pas de présence charismatique, il se fond dans le décor. Je le perçois quand je regarde la série télé, mais c’est beaucoup plus frappant dans le roman. Il a donc fallu que je me fasse à ce personnage sans épaisseur (je le dis sans nuance péjorative).
Mais le charme a malgré tout opéré. J’aime l’empathie de Maigret, ici pour une victime d’abord sans identité, dont il va reconstituer la trajectoire, la pauvre existence. J’aime déambuler, à pied ou en voiture, dans Paris, aux cotés de Maigret, humer ces atmosphères, croiser ces personnages secondaires ou ces petits rôles, pourtant indispensables. J’ai été touchée par cette « jeune morte » mais aussi par Lognon, l’inspecteur triste et acharné, qui ont en commun, dans des proportions différentes, d’être l’un et l’autre des perdants, des éternels seconds.
J’ai retrouvé ici ce que je sais de la méthode Maigret, un peu en raccourci (le roman est très court) : observer, écouter, humer l’atmosphère des lieux, ce qu’ils racontent ; peu à peu reconstituer ce qui fait une vie et ce qui a amené à la mort, tragique et un peu dérisoire.
Une dernière remarque, un détail : je n’ai pas fait attention à la tabagie de Maigret dans ce volume, en revanche, j’ai trouvé qu’il piccolait beaucoup, à toute heure, notre commissaire…
Sans doute n’ai-je pas une envie irrépressible de lire immédiatement d’autres Maigret (quoique), cependant je sais que Maigret et la jeune morte est ma première rencontre avec Maigret, pas la dernière.

Pour qui ?
Pour tous ceux qui ont envie de romans policiers calmes, d’atmosphère.

Le mot de la fin
Une découverte.


Simenon, Maigret et la jeune morte, Omnibus, version numérique, 2012. Première édition : 1954.