Présentation
Une jeune femme en robe de soirée bleue est retrouvée assassinée square
Vintimille, une nuit, et nul ne sait qui elle est. Maigret va patiemment
retrouver son identité, reconstituer sa trajectoire, de son arrivée à Paris à
cette nuit fatale, en collectant témoignages, données de tous ordres,
patiemment, méticuleusement.
Mon avis
Figurez-vous que je n’avais jamais lu Simenon et par conséquent, jamais
lu Maigret. Etrange quand on sait que j’aime le roman policier et que j’adore
les Maigret incarnés par Bruno Cremer. C’est une promotion sur la versionnumérique de Maigret et la jeune morte qui m’a fait sauter le pas.
J’ai d’abord été déconcertée. J’ai l’habitude de l’incarnation forte de
Bruno Cremer, incarnation sans doute fidèle mais à laquelle le comédien apporte
sa présence physique, sa voix. Il habite le personnage, le remplit. Or, Maigret
est un héros qui n’a pas les caractéristiques habituelles du… héros. Il
observe, il écoute, il n’impose pas de présence charismatique, il se fond dans
le décor. Je le perçois quand je regarde la série télé, mais c’est beaucoup
plus frappant dans le roman. Il a donc fallu que je me fasse à ce personnage
sans épaisseur (je le dis sans nuance péjorative).
Mais le charme a malgré tout opéré. J’aime l’empathie de Maigret, ici
pour une victime d’abord sans identité, dont il va reconstituer la trajectoire,
la pauvre existence. J’aime déambuler, à pied ou en voiture, dans Paris, aux
cotés de Maigret, humer ces atmosphères, croiser ces personnages secondaires ou
ces petits rôles, pourtant indispensables. J’ai été touchée par cette
« jeune morte » mais aussi par Lognon, l’inspecteur triste et acharné,
qui ont en commun, dans des proportions différentes, d’être l’un et l’autre des
perdants, des éternels seconds.
J’ai retrouvé ici ce que je sais de la méthode Maigret, un peu en
raccourci (le roman est très court) : observer, écouter, humer
l’atmosphère des lieux, ce qu’ils racontent ; peu à peu reconstituer ce
qui fait une vie et ce qui a amené à la mort, tragique et un peu dérisoire.
Une dernière remarque, un détail : je n’ai pas fait attention à la
tabagie de Maigret dans ce volume, en revanche, j’ai trouvé qu’il piccolait
beaucoup, à toute heure, notre commissaire…
Sans doute n’ai-je pas une envie irrépressible de lire immédiatement
d’autres Maigret (quoique), cependant je sais que Maigret et la jeune morte est ma première rencontre avec Maigret,
pas la dernière.
Pour qui ?
Pour tous ceux qui ont envie de romans policiers calmes, d’atmosphère.
Le mot de la fin
Une découverte.
Simenon, Maigret et la jeune
morte, Omnibus, version numérique, 2012. Première édition : 1954.
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