jeudi 8 mars 2018

Les chiens de chasse de JØRN LIER HORST


Présentation (éditeur)
Dix-sept ans après son incarcération pour l’enlèvement et le meurtre de la jeune Cecilia Linde, Rudolf Haglund retrouve la liberté… Et son nouvel avocat affirme être en mesure de démontrer que Haglund a été condamné sur la base de preuves falsifiées. 
William Wisting, à l’époque jeune policier en charge de l’enquête, est devenu une figure exemplaire et respectée, incarnant l’intégrité et les valeurs d’une institution souvent mise à mal dans l’opinion publique. 
Au cœur d’un scandale médiatique et judiciaire, suspendu de ses fonctions, Wisting décide de reprendre un à un les éléments du dossier. Les policiers auraient-ils succombé au syndrome des «chiens de chasse», suivant la première piste que leur indique leur instinct, au risque d’en négliger d’autres, et s’acharnant à étayer leurs soupçons pour prouver la culpabilité supposée de leur «proie»? Ou l’enquête aurait-elle été manipulée? Mais par qui, et dans quel but?


Ce que j'en pense
Je dois le reconnaître, la vogue du polar scandinave me laisse un peu de marbre : j'ai aimé les premiers Mankell publiés en France (mais me suis vite lassée), les premiers Indridason, mais je n'ai jamais accroché à Stieg Larsson, Camilla Läckberg me déplaît et Jo Nesbo ne me passionne pas au point que j'aie envie de dévorer tous ses polars (j'en ai lu deux)... Bref, je ne retiendrai que Sjöwall et Wahlöö. C'est vous dire si j'abordais avec scepticisme Les chiens de chasse de Jorn Lier Host. Rien que de très classique dans ce polar, où nous suivons deux personnages, Wisting, officier de police vite suspendu car suspecté d'avoir introduit de fausses preuves dans une affaire vieille de 17 ans, et sa fille Line, journaliste qui n'a pas froid aux yeux. Une vieille enquête dont les conclusions sont remises en question alors que le coupable vient d'être remis en liberté, une nouvelle disparition, rien de bien neuf, me direz-vous. C'est vrai. Mais j'ai marché. Le roman, composé de courts chapitres qui alternent les points de vue de Line et de son père, est étrangement addictif, et quand je reprenais le volume après une interruption, c'était avec un grand plaisir et même une certaine impatience. C'est efficace, sans temps mort, on suit avec intérêt les étapes des deux enquêtes, celle qui doit permettre à Wisting de se disculper, celle qui porte sur la nouvelle disparition. Je me suis rapidement intéressée, et même attachée, aux personnages, bien dessinés et cohérents, y compris les plus rapidement évoqués. J'ai aimé aussi que l'auteur se défie du pathos, ou de la dramatisation à outrance. Enfin, si j'ai aimé l'efficacité et la relative rapidité du récit, j'ai aimé aussi que l'auteur ne joue pas la carte du thriller à tout crin, du suspense à fond les ballons. Non, il y a quelque chose de calme dans Les chiens de chasse, de non-trépidant, si je puis dire, et ça m'a plu. D'ailleurs, c'est bien simple, j'ai déjà acheté Fermé pour l'hiver, précédent opus de l'auteur. 

HORST JØRN LIER, Les chiens de chasse (Jakthundene), Gallimard Série Noire, 2018. Traduit du norvégien par Hélène Hervieu. Disponible en ebook.