Présentation
Nous sommes à Gatlin, bourgade sans histoires du Sud des Etats-Unis, où
le souvenir de la Guerre de Sécession hante les esprits et où les âmes
puritaines gouvernent la ville. Ethan est un adolescent sans histoires, membre
de l’équipe de basket du lycée, qui a perdu sa mère dans un accident de voiture
et qui vit avec un père écrivain qu’il ne fait plus que croiser au sortir de
son bureau, et avec Amma, la gouvernante de la maison qui protège avec amour et
fermeté le jeune Ethan. La tranquillité de tous va être troublée par l’arrivée
d’une nouvelle élève au lycée : Lena est la nièce de l’étrange Macon
Ravenwood, qui vit reclus dans une maison historique et inquiétante. Elle n’a
rien des blondes et bronzées cheerleaders
du lycée, elle roule dans un corbillard, et comble de l’audace, elle est d’une
beauté, comment dire… surnaturelle. Ethan tombe éperdument amoureux, ce qui
n’est pas sans mettre en péril son intégration au lycée, d’autant que la belle
a un lourd secret… Hors normes par ce qu’elle est et par sa famille, Lena va
rapidement déchaîner les passions, tandis que des événements étranges se
déroulent : la chasse aux sorcières peut commencer.
Mon avis
J’ai passé un bon moment, sans plus, avec ce roman fantastique. Ma
principale réserve concerne le rythme du roman, qui fait ses 600 pages :
un peu longuet, un peu lent par moments, et par conséquent, je pense que pour
des ados qui ont un peu de mal avec la lecture, ce n’est pas un livre si
facile.
Par ailleurs, je sais que certains voient dans 16 Lunes une histoire très inspirée par la saga de Stephenie
Meyer : je comprends bien pourquoi, il y a un côté « amours
impossibles et terriblement romantiques » entre un mortel et un être
surnaturel, mais il faut alors considérer que S. Meyer a inventé la chose, et
ça, franchement, je ne suis pas d’accord. Disons que l’intrigue n’a rien
d’inattendu – tout comme celle de Twilight
– et cela m’a empêchée d’être emportée par l’histoire : toutes les étapes
y sont, assorties de quelques jolis rebondissements, sans plus. Je n’ai jamais
été surprise, mais là encore, il faut que je me souvienne que je ne suis pas
une lectrice adolescente : les ados seront peut-être plus facilement
séduits, et l’intrigue est tout de même moins simple que chez Meyer, l’univers
est assez foisonnant.
Surtout – et j’en viens à ce que j’ai aimé dans 16 Lunes – l’univers est ici beaucoup moins mièvre que celui de S.
Meyer… Nous ne sommes pas ici dans la communauté plutôt harmonieuse de Forks,
mais dans le Sud profond des Etats-Unis, dans une petite ville nommée Gatlin,
où le contrôle social est très fort, où le poids de la norme est considérable,
où les étrangers ne sont pas très bien vus. On est de Gatlin ou on ne l’est
pas, les conservateurs et les puritains sont légion, leur pouvoir est énorme.
Attention ! 16 Lunes n’est pas
un roman social, ni même réaliste, mais cette peinture d’une communauté plutôt
étriquée est intéressante, et elle donne sens à l’histoire : gare à ceux
qui, comme la jeune Lena, n’entrent pas dans le moule ! Ils sont inquiétants
et par conséquent exclus.
Un autre élément distinctif est l’humour : on ne se tient pas les
côtes à chaque page, mais on sourit souvent, avec une mention spéciale aux
trois Sœurs, farfelues à souhait.
Surtout, j’ai été conquise par l’atmosphère très sudiste, les superstitions
locales donnant un relief intéressant aux éléments fantastiques du roman, et
j’ai aimé les références à la guerre de Sécession, qui imprègnent toujours les
comportements et les modes de pensée des habitants de Gatlin.
Qu’en est-il des héros ? Le narrateur, Ethan, est un adolescent
attachant et intéressant, rapidement troublé par l’irruption de la belle mais
un peu « freaks » Lena. Lena est à mon sens bien plus intéressante
que cette pauvre Bella (qui m’exaspère), elle a de la personnalité, doit faire
des choix shakespeariens (je n’en dis pas plus), le tout en alliant beauté
extraordinaire et comportement hors normes. Une foule de personnages les
entoure, certains plus importants que d’autres, notamment Macon, oncle de Lena,
l’épouvantail de la ville, ambigu à souhait, tout comme Amma, qui s’occupe
d’Ethan, une figure du Sud, tout en amulettes et colifichets…
Le bilan de cette lecture est mitigé et j’ignore si je lirai la
suite. Le roman ne m’est pas tombé des mains, j’ai aimé l’atmosphère et les
personnages, le regard posé sur cette petite société, mais l’intrigue est tout
de même classique, pour ne pas dire convenue.
Mon avis n’étant peut-être pas très éclairant, vous pouvez consulter
quelques avis : celui de Lirado (assez proche du mien mais plus
convaincu), celui d’Adalana (également plus enthousiaste), et celui de Clarabel
qui, comme moi, a surtout aimé l’ambiance sudiste épaisse et trouble du roman.
Pour qui ?
Pour des ados bons lecteurs.
Le mot de la fin
Pourquoi pas ?
Kami Garcia, Margaret
Stohl, 16 Lunes (Beautiful Creatures), Le Livre de Poche Jeunesse, 2011. Traduit de
l’anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau. Première édition française :
Hachette/Black Moon, 2010. Publication originale: Little, Brown, 2009.
2 commentaires:
Je suis en train de le finir, mon avis rejoindrait assez le tien, une lecture sympa pour l'atmosphère sudiste et la magie, mais je ne sais pas si je lirais la suite (4 tomes quand même!)
Bonne semaine
Oui, 4 tomes, et il y a tant d'autres choses à lire!
Enregistrer un commentaire