Présentation
Mary Barsad était mariée à une belle ordure, qui a fini par mettre le
feu aux écuries où se trouvaient les chevaux chéris de sa femme : c’en
était trop, elle lui colle six balles dans la tête puis attend la police,
pendant que le feu des écuries se propage à la maison. Comme la prison du comté
est pleine comme un œuf, on transfère Mary dans la cellule du bureau du shérif
à Absaroka, et ce n’est pas tout à fait un hasard… Si tout est clair pour à peu
près tout le monde, la suspecte ayant avoué, Walt Longmire ne se satisfait pas
de cette version des faits : instinct de shérif. Comme l’affaire ne dépend
pas de sa juridiction, il se rend sur place sous couverture et se rend vite
compte que la victime était une pourriture hors du commun que bien des gens voulaient
voir mourir.
Mon avis
A chaque nouveau volume de la série des Walt Longmire, c’est le même
sentiment mêlé de crainte (d’être déçue) et d’impatience. Une fois de plus,
Craig Johnson m’a enchantée, j’ai même l’impression d’avoir été encore plus
convaincue que dans les précédents romans. Il y a bien sûr cette familiarité
très agréable avec l’univers de Craig Johnson : retrouver les personnages
– même si Henry Standing Bear est cette fois en léger retrait – et les paysages
du Wyoming, être surprise par l’intrigue, me délecter des dialogues qui sonnent
toujours juste et de la pointe d’humour qu’il y a dans la série, être émue par
le puissant sentiment d’humanité qui se dégage de l’univers de Craig Johnson.
Mais dans ce volume, il y a aussi la construction qui suit deux moments
différents de l’enquête, très proches dans le temps, qui s’éclairent l’un
l’autre. Il y a le déplacement géographique – modeste – de Walt Longmire qui
officie dans un autre comté que le sien et sous couverture, dans une petite
ville paumée sur laquelle il jette un regard tendre quoique sans concession. Il
y a quelques beaux personnages féminins, Mary et Juana, et des personnages
masculins attachants ou bouleversants, le petit Benjamin et le vieil Herschel.
L’intrigue m’a réservée de grosses surprises (il n’y a qu’une révélation que
j’ai vue venir sur la fin, celle qui concerne Cliff Cly), j’ai vibré, j’ai humé
l’air du Wyoming, j’ai été bouleversée par Mary, par Wahoo Sue, par Herschel.
Craig Johnson, pour moi, c’est l’équilibre parfait entre la sobriété de
l’écriture et la puissance du romanesque. Il m’émeut et me ravit, et c’est du
noir.
J’aimerais enfin saluer le travail de l’éditeur et de la
traductrice : c’est de la belle ouvrage, comme d’habitude, et le seul fait
de voir le volume est un ravissement.
Bref, je suis fan !
Pour qui ?
Pour tous les amateurs de grands espaces et de romans noirs, pour tous
ceux qui aiment les héros subtils qu’on jurerait connaître tant l’auteur les
fait exister.
Le mot de la fin
Addictif.
Craig Johnson, Dark Horse (The Dark Horse), Gallmeister, 2013.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides. Publication
originale : 2009.
12 commentaires:
j'adore ton billet! Un des meilleurs de la série du Craigounet, n'est ce pas? (j'avoue avoir déjà lu les deux suivants en VO, patience patience ils vont arriver!)
Merci! Oui, je suis d'accord, c'est un des meilleurs de la série! Je comprends que tu aies craqué et lu les suivants en VO, moi je n'ose pas me lancer. Du coup, c'est dur de passer à autre chose, en tout cas à un autre polar.
Il me semble que j'avais eu une de ses nouvelles offertes dans une promo. En tout cas, ce que tu écris me donne fortement envie de découvrir la série !
Je te la recommande, pour moi c'est un enchantement, du polar comme je l'adore.
Je n'ai lu que le premier, dont j'ai un très bon souvenir !
Il vaut mieux les lire dans l'ordre ou ça n'a pas trop d'importance ?
A mon sens, c'est possible de les lire dans le désordre. Certes, il y a quelques éléments qui changent dans la vie de Walt Longmire (relatifs à sa fille surtout), mais rien qui entrave la lecture.
un des meilleurs ? Une tuerie cette série.
Ouais, une tuerie!!! Bon dimanche!
Voilà un auteur que j'ai très envie de découvrir depuis longtemps... Et j'adore les éditions Gallmeister, avec eux on est certain d'y trouver l'évasion et le dépaysement recherché
J'espère que tu aimeras. Je suis d'accord, Gallmeister est un éditeur chez qui on trouve le dépaysement, et leurs livres sont superbes. Je pense aussi que les traductions sont de qualité (et ça compte).
Bonsoir, c'est le premier Craig Johnson que je lisais et j'y ai pris un grand plaisir. Il prend son temps pour faire son récit et c'est bien reposant. Bonne soirée.
Tu as bien de la chance de découvrir la série, il te reste plein de volumes à lire! Oui, c'est vrai, il y a une manière de prendre le temps qui est apaisante.
Enregistrer un commentaire