Présentation (quatrième de
couverture)
Saturnia en Toscane, ses
sources d’eau chaude et soufrée, ses thermes, ses curistes... et son tueur.
L’homme qui a abattu trois femmes au bord d’une piscine a-t-il tiré au hasard
ou connaissait-il ses victimes ? Est-ce un terroriste lié à al-Qaïda, un
tueur de la mafia ou un mercenaire au service de l’État ? L’ouverture du
G8 à L’Aquila peut-elle expliquer ce carnage ? Dépêchée sur place, la
célèbre commissaire antimafia, Simona Tavianello, doit répondre à toutes ces questions
et à bien d’autres encore. Car pour mener à son terme cette enquête foisonnante
et complexe, la commissaire doit ménager les intérêts de tous sans perdre de
vue son but : la vérité.
Mon avis
Entendre Serge Quadruppani parler de son héroïne, Simona Tavianello, à
Toulouse Polars du Sud, en octobre dernier, m’a donné envie de la
« connaître ». Ma pile à lire a grandi, les mois ont passé, et c’est
en ce début avril que j’ai enfin lu Saturne,
premier opus faisant apparaître Simona.
Je commence par une légère réserve : j’ai eu du mal à accrocher,
au tout début, car Serge Quadruppani met en place une foule de personnages et
tout va très vite. Mais au bout d’une trentaine de pages, tout était en place
et clair pour moi, il n’y a donc pas de quoi en faire une histoire. Dire que
j’ai dévoré ce roman serait exagéré, toutefois j’ai vraiment aimé, et comme
j’ai tardé à rédiger le billet, j’ai un recul suffisant pour dire que je lirai
les volumes suivants, car je repense à Saturne…
Il est de ces romans qu’on ne trouve pas capitaux sur le moment mais auxquels
on repense, qui laissent une empreinte tenace.
J’aime beaucoup le personnage de Simona, même si je trouve qu’on la
voit trop peu dans ce premier opus (j’ignore si Serge Quadruppani avait prévu
de reprendre ce personnage). C’est une héroïne comme je les aime, qui n’a plus
vingt ans, un peu râleuse et qui s’emporte facilement, qui doute, qui aime la
vie (et les bons petits plats de son mari).
L’intrigue est noire à souhait, politique et bien tordue :
intérêts financiers, corruption, criminalité organisée au sommet de l’état,
tout y est, sans manichéisme, sans facilités, et sans pesanteur didactique. Contrairement
à nombre de polars politiques, Serge Quadruppani ne se meut pas que dans les
hautes sphères, il reste aussi et avant tout à hauteur des victimes, ceux d’en
bas, victimes désignées, voire dommages collatéraux de peu d’importance, mais
qui grippent parfois la belle mécanique.
Saturne, c’est une intrigue complexe, menée avec une grande maîtrise et un
sens du rythme évident sur quelques centaines de pages seulement. C’est aussi
un roman noir humain, qui n’oublie jamais la vie, la sensualité.
L’avis de Jean-Marc Laherrère est ici.
Pour qui ?
Pour ceux qui aiment les romans noirs engagés mais pas lourds.
Le mot de la fin
Viva Simona !
Deux autres romans mettent en scène Simona :
La disparition soudaine des
ouvrières, Le Masque, 2011.
Madame Courage, Le Masque, 2012.
Serge Quadruppani, Saturne,
Le Masque, 2010. Réédition Gallimard/Folio, 2012.
3 commentaires:
Oui, Quadruppani, il faut y entrer, mais une fois que c'est fait, on se régale. Je te conseille, si je puis me permettre, le très beau "Colchique dans les prés", en Babel Noir.
On s'est peut-être croisés à Toulouse!
J'avais lu quelques Quadruppani plus anciens, mais je ne crois pas avoir lu celui-ci! Je note, merci!
Et j'oubliais : oui, on s'est sans doute croisés à Toulouse, et je compte bien aller à la prochaine édition!
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