Présentation
Avec Chronique d’hiver, Paul
Auster délaisse une fois de plus la fiction pour effectuer un retour sur
lui-même : c’est un homme qui se sent vieillir qui écrit, s’adressant à
lui-même à la deuxième personne, évoquant son passé, son présent de sexagénaire,
son rapport à son corps, à ceux qui l’ont entouré, qu’il a aimés.
Mon avis
Je ne m’attendais pas à aimer autant ce texte.
Le texte est à la fois extrêmement fluide et construit par fragments.
Je pensais papillonner dans le texte mais en fait, j’ai eu du mal à interrompre
ma lecture, entraînée que j’étais par cette suite de souvenirs, d’analyses,
d’interrogations. J’ai trouvé le récit captivant, et pourtant il ne raconte
rien d’extraordinaire. J’ai aimé cette impression d’étrange proximité que le
texte crée avec qui est un peu familier de l’univers du romancier, de ses
romans ou précédents ouvrages autobiographiques aussi bien que de certains
éléments de sa vie ; je me demande en revanche comment un non-lecteur de
Paul Auster pourrait percevoir Chronique
d’hiver. Peut-être peut-on être tout simplement séduit par le propos comme
je l’ai été.
Certains épisodes sont bouleversants, touchants, parce qu’ils évoquent
des moments de l’enfance ou de la jeunesse qui font écho en chacun de nous,
parce qu’ils s’attardent sur les sensations, les émotions. J’ai adoré le long
passage où Paul Auster énumère tous les lieux où il a vécu et les souvenirs qui
leur sont attachés.
Les dernières lignes sont sobres, efficaces, saisissantes :
« Tu te demandes : combien de matins reste-t-il ?
Une porte s’est refermée. Une autre porte s’est ouverte.
Tu es entré dans l’hiver de ta vie. »
Je sais, ça a l’air plombant, comme ça, mais ça ne l’est pas. J’étais
un peu triste d’avoir fini le livre : j’ai passé un excellent moment avec Chronique d’hiver, j’ai eu envie de
replonger dans les romans de Paul Auster. Je vous conseille la promenade.
Merci à la Librairie Dialogues!!!
Merci à la Librairie Dialogues!!!
Paul Auster, Chronique d'hiver (Winter Journal), Actes Sud, 2013. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Furlan. Publication originale: Henry Holt & Co, 2012.
3 commentaires:
J'aime Auster, même s'il m'a déçue récemment, et honnêtement, comment résister à cette photo de couverture? ^_^
Je n'ai encore jamais lu Paul Auster, c'est un oubli qu'il faut que je répare.
@ Keisha : c'est vrai que les grands romans d'Auster ont déjà des années, mais pour ma part, il m'a moins déçue que John Irving (j'y pense parce que c'est la même génération). Et en effet, irrésistible photo!!!!
@ Shelbylee : moi j'avais commencé par Moon Palace, qu'est-ce que j'avais aimé!
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