Présentation (quatrième de
couverture)
« Je ne sais rien de mes
origines. Je suis né à Paris de mère inconnue et mon père photographiait les
héroïnes. Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un
baiser de cinéma. » Photographe de plateau, le père de Gilles Hector a le don
de pressentir chez les comédiens leurs moments d'abandon. Il sait saisir sur
leurs visages une défaillance, une colère muette, la trace infime d'un incident
de tournage. Après sa mort, Gilles hérite de sa sensibilité à la lumière, mais
aussi de questions sans réponse. C'est alors qu'il retrouve Mayliss, croisée le
jour de la mort de son père deux ans auparavant. Petit à petit, leur relation
prend forme et Gilles vit à l'envers de sa vie... Éric Fottorino offre à son
huitième roman des mots doux, presque fragiles, pour rendre hommage au cinéma,
pour raconter un temps où l'amour peut encore apparaître comme un jeu risqué.
Mon avis
J’ai cédé aux sirènes du marketing : Folio permettait il y a
quelques jours de découvrir une poignée de titres de son catalogue en numérique
à un prix imbattable, je me suis donc laissé tenter, créature faible que je
suis, par un roman d’Eric Fottorino, Baisers
de cinéma. Finalement, je suis très partagée sur ce roman. D’un côté j’ai
aimé la manière dont le narrateur parle du cinéma, du travail de directeur de
la photographie effectué par son père disparu sur les tournages des grands
films des années 50 et 60, de cet hommage rendu aux comédiennes. D’un autre
côté je n’ai pas été passionnée par cette histoire d’amour adultère, doublée d’une
quête des origines maternelles pour le narrateur. Il y a quelque chose de
modianesque dans ces déambulations parisiennes, dans le mystère des ces êtres
croisés et/ou aimés, mais n’est pas Modiano qui veut… Je suis peut-être
injuste, j’ignore si Fottorino accepterait cette comparaison, mais c’est
l’impression que j’ai eue. Cette femme fardée a quelque chose de fantasmatique,
comme ces apparitions féminines sur pellicule, et si cet aspect me semble tout
à fait volontaire, il m’a un peu irritée, sans doute parce que la jeune femme
est une sorte de projection, de fantasme, auquel je ne crois pas.
J’avais envie de plonger dans un roman nostalgique, mélancolique, doux,
et j’ai finalement trouvé l’ambiance un peu glauque, je suis ressortie de ma
lecture décontenancée (mais ça c’est une bonne chose, souvent) et un peu mal à
l’aise, ce qui est bien la dernière chose que je recherchais.
Bon, un rendez-vous manqué, mais au moins j’aurai découvert un auteur que
je ne connaissais pas et dont je lirai peut-être autre chose, car Eric
Fottorino écrit fort bien, et ce n’est pas parce que je ne suis pas conquise
par ce roman que je n’apprécierai pas un autre titre de ce romancier (si vous
avez des titres à me suggérer, n’hésitez pas).
Pour qui ?
Pour les amateurs de créatures mystérieuses et cinégéniques.
Le mot de la fin
Déconcertant.
Eric Fottorino, Baisers de cinéma,
Gallimard, 2007 (Prix Fémina 2007). Disponible en Folio. Lu en e-book.
2 commentaires:
J'avais lu pour le Prix ELLE L'homme qui m'aimait tout bas qui avait au final reçu le prix du documentaire. Perso, j'avais moyennement aimé mais il y a avait un petit quelque chose qui me donnait envie de relire cet auteur, un peu comme toi avec ce roman. Je pensais justement poursuivre ma route avec Baisers de cinéma mais ton billet me fait hésiter. A voir...
Ce que tu dis ne m'incite pas trop à en lire un autre, finalement... Mais c'est étrange, cette envie de poursuivre en dépit du fait qu'on n'aime pas trop.
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