Présentation
(quatrième de couverture)
Nick Monday est détective privé. Il est dix
heures du soir, et il se trouve au bord du toit d’un grand hôtel de San
Francisco, entouré par les caméras de CBS et menacé par une femme nue qui
brandit un couteau de boucher.
La journée avait pourtant bien
commencé : la belle Tuesday Night était venue lui confier une affaire. Une
affaire toute simple : retrouver la chance volée à son père, le maire de
la ville, qui traverse une mauvaise passe.
Le problème, c’est que la chance du maire
lui a été subtilisée, d’une simple poignée de mains, par Nick Monday en
personne. Et entre-temps, il l’a revendue.
Les choses se compliquent encore lorsque le
seigneur de la Mafia chinoise et le patron du FBI cherchent tous deux à
s’attacher ses services.
Ce roman noir loufoque et déjanté nous
apprend tout sur l’existence périlleuse des « braconneurs » de
chance…
Mon
avis
J’ai eu beaucoup de mal à aller au bout de
ce roman. Je l’ai acheté en espérant passer un bon moment, puisque l’on me promettait
une bonne dose de loufoquerie. L’argument était original et j’imaginais un
roman noir ultra-référencé et savoureux.
J’ai aimé les fréquentes anecdotes, en
ouverture des chapitres, sur des personnages chanceux à l’extrême. Pour le
reste…
Le problème est que, aussi loufoque soit un
polar, il rate sa cible s’il n’a rien à dire. A mes yeux, Heureux veinard est dénué de tout propos et tourne à vide. L’auteur
vient apparemment du milieu du cinéma ou de la télé à Hollywood. De fait, il
multiplie dans ce roman les références, par exemple à Bogart, comme il se doit.
Mais cela n’a aucun intérêt. Quant à la loufoquerie et à l’humour, ils ne m’ont
pas du tout touchée ; j’ai souri quelquefois, soupiré souvent devant les
saillies du narrateur… Quelques personnages sont intéressants (l’acolyte du
narrateur, Doug, par exemple), mais la plupart sont caricaturaux, prévisibles
et n’ont aucune épaisseur. Les situations sont téléphonées et sans saveur, et
le dénouement a un côté « tout est bien qui finit bien » qui, sous
couvert d’amoralisme, est en réalité terriblement consensuel et une fois de
plus, prévisible. Tout ça serait acceptable sans ce ton qui se veut distancié,
cet humour un peu « second degré », décalé, qui m’a donné
l’impression que l’auteur jouait toujours au malin, « regardez comme je
suis drôle et brillant »…
Je suis allée jusqu’au bout, mais je crois
bien que c’était pour vérifier que mes craintes allaient se confirmer.
J’aurais sans doute dû, pour me détendre un
peu, aller voir du côté de Westlake ou Dorsey, qui l’un et l’autre peuvent me
faire pleurer de rire, ou relire un Lansdale (un Hap et Leonard) qui réussit si
bien à allier noirceur absolue et humour irrésistible.
Pour
qui ?
Ben, j’en sais rien… Mais je n’ai peut-être
pas compris la subtilité du roman, me direz-vous. Je prends volontiers des avis
différents sur ce roman.
Le
mot de la fin
Sans intérêt (à mes yeux).
S.G. Browne, Heureux veinard (Lucky
Bastard), Gallimard/Série Noire, 2012. Traduit de l’anglais (USA) par
Christophe Mercier. Publication originale : 2012.
4 commentaires:
C'est rageant quand on est déçu à ce point-là!
Oui, moi qui me régalais d'avance... raté!
j'ai craqué bien avant la fin, ayant trouvé ses explications répétées, et répétées et répétées ... sur la chance et les voleurs de chance bien lourdingues.
Ouais, lourdingue, c'est le mot. J'ai tenu jusqu'à la fin, mais en mode un peu accéléré, et juste pour voir à quel point c'était mauvais (j'ai mauvais esprit).
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