Présentation
Dave Robicheaux est contacté par Sonny Marsallus, qui lui remet son
journal intime ; aussitôt après, sa petite amie est torturée et tuée. Dans
le même temps, Moleen et Julia Bertrand, riches propriétaires, veulent expulser
de leurs terres d’anciens métayers, les Fontenot, qui soutiennent pourtant
qu’on leur a donné le lopin sur lequel ils vivent.
Lors de ses investigations, Dave Robicheaux, sa co-équipière Helen
Soileaux et son ancien acolyte Clete Purcell vont voir les menaces s’amonceler,
tandis que la vérité, horrible et tragique, se dérobe sous leurs pieds et se
précise tout à la fois.
Mon avis
Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas lu de
« Robicheaux », série que j’aime pourtant énormément. Le Brasier de l’ange m’a énormément plu,
même si j’ai mis un peu de temps à le lire. Il est vrai que le rythme, pendant
la première moitié du roman, est assez lent, ce qui me semble assez
caractéristique de l’auteur. Cette lenteur permet à l’auteur de mettre en place
tous les protagonistes et tous les fils de l’intrigue, comme toujours assez
complexe sous le dehors d’une affaire ordinaire. On est très loin du rythme du
thriller (tant mieux !), et l’univers selon Robicheaux n’est ni tout blanc
ni tout noir, on prend le temps d’explorer la complexité des choses et des
êtres. Retours en arrière (sur certaines guerres bien sales menées par les
Etats-Unis), longs dialogues toujours étranges entre Robicheaux et ses
interlocuteurs, somptueuses descriptions : on prend son temps, et c’est
beau. Je ne connais personne qui décrive avec autant d’intensité la beauté des
ciels de Louisiane (que je n’ai jamais vus, soit dit en passant), les orages
qui déchirent la nuit, la pluie qui tombe avec force.
La deuxième moitié du roman est plus rapide, la tension est plus forte,
et si le dénouement n’est pas totalement sombre, il reste tragique : c’est
du roman noir, évidemment.
Ce sont ces qualités que j’affectionne, comme toujours, chez James Lee
Burke. Qu’ai-je aimé d’autre dans Le
Brasier de l’ange ?
J’ai aimé le propos du roman, social, racial mais aussi écologique et
économique (celui-ci s’affirmant surtout vers la fin du roman). Les amours
entre Moleen et Ruthie sont déchirantes et tragiques, portant un propos autant
racial que social, car c’est peut-être avant tout un problème de classe qui se
pose ici.
Et puis j’ai retrouvé ici une des qualités fondamentales du plus connu
des Robicheaux, Dans la brume électrique
avec les morts confédérés : un léger recours au fantastique.
Robicheaux est hanté par les morts, et cela donne aux derniers chapitres une
beauté et une intensité remarquables, un caractère bouleversant. Nul autre que
James Lee Burke ne le fait de la sorte, du moins à mes yeux.
Une fois de plus, il me semble nécessaire de remarquer l’excellente
traduction de Freddy Michalsky, qui s’efforce de rendre compte de la langue à
la fois des blancs et des noirs de Louisiane, tout en restant compréhensible.
James Lee Burke doit être redoutable à traduire.
Pour qui ?
Pour ceux qui aiment James Lee Burke, qui ont envie de découvrir une
Louisiane qui n’a rien d’une riante carte postale, ou qui ont envie d’un bon
roman noir.
Je précise que s’il est préférable de lire les romans dans le bon
ordre, ce n’est pas impératif : j’ai découvert la série, comme beaucoup,
par Dans la brume électrique avec les
morts confédérés, et cela ne m’a pas posé de problème. Ensuite, j’ai repris
la série dans l’ordre.
Le mot de la fin
Lancinant.
James Lee Burke, Le Brasier de
l’ange (Burning Angel),
Rivages/Noir, 2002. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalsky.
Première parution en français : Rivages, 1998. Publication
originale : Hyperion, 1995.
Et hop! un autre livre pour le challenge Louisiane/Nouvelle-Orléans de Myrtille!
Et hop! un autre livre pour le challenge Louisiane/Nouvelle-Orléans de Myrtille!
3 commentaires:
Je ne connais pas du tout cet auteur, mais je vais me pencher sur la question. De plus, j'adore les séries. Tu saurais me dire de tête quel est le titre du premier ? Sinon je chercherai.
Le premier est La Pluie de néon, mais pour moi, la série ne décolle qu'avec Prisonniers du ciel. Dispo chez Rivages/Noir. Si tu veux avoir une idée de son univers, il y a aussi la très bonne adaptation de Tavernier, Dans la brume électrique (adapté de Dans la brume électrique avec les morts confédérés).
Merci pour ta participation ^^
J'aime moi aussi cette lenteur chez James Lee Burke, ça colle bien à l'atmosphère !
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