vendredi 8 mai 2020
Fin de siècle de Sébastien Gendron
Présentation éditeur
2024, Bassin méditerranéen : depuis une dizaine d'années, les ultra-riches se sont concentrés là, le seul endroit où ne sévissent pas les mégalodons, ces requins géants revenus, de façon inexplicable, du fond des âges et des océans. À Gibraltar et à Port Saïd, on a construit deux herses immenses. Depuis, le bassin est clos, sans danger. Alors que le reste du monde tente de survivre, ici, c'est luxe, calme et volupté pour une grosse poignée de privilégiés. Mais voilà! l'entreprise publique qui gérait les herses vient d'être vendue à un fonds de pension canadien. L'entretien laisse à désirer, la grille de Gibraltar vient de céder, le carnage se profile...
Ce que j'en pense
J'avais adoré Révolution (désormais disponible en poche) et j'ai passé un excellent moment avec Fin de siècle. Sébastien Gendron nous offre un joyeux délire (?) jubilatoire de bout en bout, un livre inclassable et c'est tant mieux. J'ai souri, ri, mais n'allez pas croire que c'est une pantalonnade : sous ses dehors de joyeux et méchant n'importe quoi, le roman fait souvent mouche. La Méditerranée, enclave pour riches, est une sorte de forteresse marine protégeant les nantis de la terre des mégalodons surgis des profondeurs avec une taille anormale qui leur permet de bouffer et de broyer à peu près n'importe quoi. C'est aussi, du même coup, une sorte de pédiluve géant qui contient toute la crasse humaine. Alors évidemment, on a envie en lisant Fin de siècle que pète un peu plus ce monde déjà post-apocalyptique, et une fois n'est pas coutume, on a l'espoir mauvais que les personnages ne s'en tirent pas. Et alerte spoiler, ils ne s'en tirent pas. Sébastien Gendron pointe nos petits travers et nos grandes saloperies, avec humour toujours. La scène avec Jean-Claude m'a fait hurler de rire, et le petit bruit pathétique de la chute du milliardaire qui se pique d'expériences scientifiques en forme de records sans intérêt est le point d'orgue du roman. Le roman est bourré de références, je pense en avoir raté la plupart, ignare que je suis. Et il y a même un post-générique, en quelque sorte, faites attention.
Sébastien Gendron, Fin de siècle, Gallimard Série noire, 2020.
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2 commentaires:
Merci pour cette belle chronique, juste de bout en bout, qui plus est.
Et merci aussi pour la piste qui mène au post-générique, ce truc justement placé là pour ceux qui quitte la salle trop tôt.
Mes amitiés.
Merci! En voyant le post-générique, en quelque sorte, je me suis dit : bon, y a des gens qui se lèvent en salle dès que la dernière image disparaît, mais y a-t-il des lecteurs qui ne tournent pas les pages jusqu'au bout? 😳
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