Présentation (éditeur)
Depuis toujours, Malia se
sent comme une étrangère dans sa propre famille. Couvée par l'amour excessif
d'une mère qui sait à peine lire et écrire, la jeune fille étouffe. Alors quand
son amie Gisèle lui propose d'emménager avec elle à Paris, ce jour de septembre
1955, Malia accepte. Mais elle promet d'écrire à sa mère tous les jours. Alors
que la jeune femme se construit, entre la Sorbonne, le théâtre, sa rencontre
avec un metteur en scène... ses parents peu à peu s'effondrent, laissant
échapper de lourds secrets..
Mon avis
J’ai abordé ce roman sur la foi d’un billet lu ici. J’ignorais que
l’intrigue prenait place dans les années 1950, ce qui a été une agréable
surprise. Je suis un peu moins enthousiaste qu'Un autre endroit, mais la lecture a été plaisante.
Ce qui m’a gênée tient à la fois à un point de contenu et au style.
J’ai trouvé l’intrigue un peu prévisible. Sans faire de révélation indue à ceux
qui voudraient découvrir le roman, j’avais compris depuis belle lurette qui
était le papa (est-ce assez énigmatique, comme remarque ?), et si je
n’avais pas bien compris ce qu’il en était de la mère, je soupçonnais un truc
du genre… Du coup, l’effet de surprise est tombé un peu à plat. Au début, j’ai
également été gênée par le style de la narration à la troisième personne et par
sa volonté de restituer la parlure rurale et populaire des parents de Malia.
J’en saisis l’intérêt mais cela m’a semblé un peu artificiel. La gêne s’est
estompée au fil des pages toutefois.
Ceci étant dit, j’ai appécié la forme semi-épistolaire, j’aime les
romans épistolaires et j’apprécie toujours l’habileté des romanciers à la
manier, en trouvant l’équilibre entre l’apport d’informations nécessaires au
lecteur et l’implicite lié au fait que les rédacteurs connaissent leur interlocuteur.
Je vous écrirai est plutôt bien fichu
de ce point de vue.
J’ai trouvé touchante la jeune Malia, dans sa fraîcheur, son envie de
connaissance, sa curiosité du monde, sa naïveté même. S’élancer dans la vie
signifie pour elle s’extirper de son milieu, cela ne va pas sans heurts, sans
sentiments douloureux (la honte, par exemple).
J’ai donc suivi ses premiers élans (estudiantins, militants,
sentimentaux, affectifs) avec un vrai plaisir. Il est vrai qu’on se demande à
qui s’adresse réellement ce court roman. Destiné aux adolescents, il me trouble
sur un point : il manie sans toujours vraiment les expliciter (et tant
mieux, ce serait lourd) les références à des moments de l’Histoire :
révolution russe et diaspora des Russes blancs, Seconde guerre mondiale, guerre
d’Algérie… Cela fait beaucoup et je ne suis pas certaine que les adolescents
soient tous familiers de ce qui est plus qu’un contexte ici.
Ce n’est donc pas un coup de cœur, mais une lecture très agréable.
Pour qui ?
Pour de grands adolescents (ayant quelques lueurs sur l’Histoire du
XXème siècle) et les adultes.
Le mot de la fin
Rafraîchissant.
Paule du Bouchet, Je vous écrirai,
Gallimard/Scripto, 2013.
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