Présentation
Ambrose a douze ans et il n’a pas connu son père, mort brutalement
d’une rupture d’anévrisme. C’est un enfant solitaire, qui a du mal à se faire
des amis, surprotégé par sa maman et affligé d’une allergie aux cacahouètes qui
achève d’en faire un enfant à part. Sa mère enseigne au gré des contrats qu’on
lui propose d’université en université, mais elle a bien du mal à joindre les
deux bouts : lorsque s’ouvre le roman, tous deux vivent au rez-de-chaussée,
pour ne pas dire au sous-sol d’une maison, dans un appartement que leur louent
les occupants de la maison, un charmant couple d’origine grecque. Deux
événements vont bouleverser la vie d’Ambrose : il quitte le collège pour
bénéficier de l’enseignement à distance après que des petites terreurs ont
essayé de le tuer en glissant une cacahouète dans son sandwich, et Cosmo, le
fils des propriétaires, sort de prison et vient habiter chez ses parents, ce
qui ne manque pas d’inquiéter la mère d’Ambrose. J’oubliais : le jeune
garçon adore jouer au scrabble, qui a un rôle important dans le récit, et j’ai
beaucoup aimé les titres de chapitres qui jouent avec les règles du jeu !
Mon avis
C’est un délicieux roman que je présente très mal! On s’attache
vite à Ambrose, pré-adolescent souffre-douleur de ses camarades, doté d’une
distance salutaire qui régale le lecteur. Susin Nielsen ne s’embarrasse pas de
réalisme, cela n’a d’ailleurs aucune importance : elle trouve l’équilibre
entre le sourire et l’émotion, et plante ses personnages en quelques phrases.
J’ai lu le livre d’une traite, presque triste d’abandonner là Ambrose et ses
proches. J’ai aimé l’intrigue, les personnages, le ton du roman, ainsi que
l’impression de grande douceur qui s’en dégage. Susin Nielsen sait à la fois
ménager un certain suspense avec quelques rebondissements sympathiques, mais
quelle que soit la gravité objective des événements, le lecteur n’est pas
angoissé, il sait que l’apaisement est proche. Au final, c’est une lecture
réconfortante, car on voit le petit Ambrose évoluer, prendre confiance en lui, s’affirmer.
En passant, j’aime beaucoup la maquette du livre, je découvre en fait les
éditions Hélium, et en dépit de la calculatrice qui ne représente pas celle du
roman, j’ai trouvé la couverture bien travaillée ! Il est certain que je
lirai Dear George Clooney, tu veux pas
épouser ma mère ? du même auteur (toujours chez Hélium), dont tout le
monde dit grand bien.
Pour qui ?
Les adultes comme les jeunes lecteurs devraient prendre plaisir à lire
ce roman. Le récit, linéaire, est fluide, ne posant pas de difficulté
particulière.
Le mot de la fin
Très très bien !
Susin Nielsen, Moi Ambrose roi du
scrabble (Word Nerd), Hélium, 2012 (13,90 €). Traduit de l’anglais (Canada)
par Valérie Le Plouhinec.
2 commentaires:
J'ai lu Dear George Clooney il y a quelques temps et j'avais très envie de lire celui-ci. Tu achèves de me convaincre!
J'espère qu'il te plaira autant que Dear George Clooney: en tout cas ton billet donne très envie!
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