lundi 29 juillet 2019

Maharajah de M.J. Carter


Présentation éditeur
Calcutta, 1837. Le pays est sous la régence de la Compagnie britannique des Indes orientales. Figure haute en couleur chez les expatriés anglais, l’écrivain Xavier Mountstuart vient de disparaître dans les profondeurs de la jungle, alors qu’il faisait des recherches sur une secte d’assassins, les thugs. L’armée de la Compagnie envoie à sa recherche Jeremiah Blake, un agent spécial, grand spécialiste des mœurs du pays, accompagné d’un jeune officier, William Avery. C’est le début d’une aventure passionnante au pays des temples et des maharajahs. En approchant de la région où Mountstuart a disparu, celle des thugs, adorateurs de Kali, déesse de la mort et de la destruction, Blake et Avery vont bientôt découvrir une incroyable conspiration.

Ce que j'en pense
Voilà sans aucun doute un livre que je n'aurais jamais eu l'idée d'acheter si ma chère Miss Cornélia ne m'en avait pas parlé. Je serais passée à côté d'un grand bonheur de lecture. C'est avec Maharajah que j'ai inauguré mes vacances et quelques jours de lecture frénétique. 
C'est un formidable roman d'aventures, exotique à souhait, mais c'est un roman d'aventures d'aujourd'hui, soigneusement documenté - ce qui ne nuit nullement au romanesque - et sombre comme j'aime. M.J. Carter saisit l'histoire coloniale de l'Inde à un moment de changement, changement dans la manière qu'a le colonisateur de se comporter avec les populations locales: violences, mépris, manipulation de la vérité pour construire un roman colonial propice à toutes les exploitations (humaines, économiques). M.J. Carter n'est cependant pas manichéenne, et l'on a quelques beaux portraits de Britanniques lucides, et surtout, elle saisit ce que la colonisation avait parfois de sincèrement bien intentionné... 
S'il exprime un vrai point de vue sur la colonisation, Maharajah n'en oublie pas pour autant d'être un authentique roman d'aventures, riche en péripéties, captivant de bout en bout, avec des morceaux de bravoure rondement menés. C'est un roman que l'on a du mal à lâcher, et ça c'est formidable! On parcourt différentes couches sociales de l'Inde, on vibre lors de poursuites et d'attaques dans la nature flamboyante, on visite des palais, on déjoue des complots... 
Le duo de personnages est fantastique, le vieux (pas si vieux d'ailleurs) bougon qui connaît l'Inde à merveille, le jeune Britannique qui rêve de retourner à ses vertes prairies anglaises, l'antagonisme classique fonctionne très bien et l'on s'attache très vite à eux. J'ai été ravie de constater que M.J. Carter leur consacrait en fait une série, et j'ai hâte que 10/18 publie la suite. 

M.J. Carter, Maharajah (The Stranger Vine), 10/18 Grands Détectives, 2019. Traduit de l'anglais par Karine Lalechère. Précédemment paru au Cherche-Midi Editeur (2017). 

2 commentaires:

Electra a dit…

je suis rentrée il y a peu et je découvre tous ces posts chez toi ! youpi ! bon je viens de réserver Whitesand à la BM et j'étais persuadée que tu l'avais lu (Lionel Salaün) ça te parle ? je file lire tes autres billets

Tasha Gennaro a dit…

Pas du tout, mais tu penses bien que je vais regarder!!!!