samedi 13 juillet 2019
Robicheaux de James Lee Burke
Présentation
Robicheaux laisse ses démons le dominer, car les fantômes du passé sont trop présents: Molly, son épouse tuée sur la route, les soldats confédérés qui parcourent le bayou... Mais par une nuit noyée dans l'alcool, il perd conscience de ce qu'il a fait, et l'homme qui a tué sa femme est retrouvé assassiné. Robicheaux s'interroge: est-il le meurtrier?
Ce que j'en pense
Il y a des séries qui faiblissent avec l'accumulation de volumes, des auteurs qui perdent ce qui faisait l'intérêt premier de leur univers: James Lee Burke n'est pas de ceux-là, malgré quelques volumes en deçà des meilleurs. Presque 30 ans après le démarrage de la série consacrée à son personnage de Dave Robicheaux, il offre ici un nouvel opus déchirant. Comme beaucoup, j'ai découvert le personnage avec Dans la brume électrique avec les morts confédérés, aux alentours de 2000, et j'ai ensuite repris la série dans l'ordre. Robicheaux m'a saisie aux tripes, une fois de plus, en mettant Dave aux prises avec ses démons. Car James Lee Burke ne repeint pas son héros en rose, il l'amène à s'interroger sur sa propre violence, sur son alcoolisme aussi, sans concession. Il y a la splendeur de la Louisiane, ses ciels rouges au couchant, ses orages, son bayou. S'il y a d'authentiques pourritures à peine humaines - ou trop humaines - dans ce roman, il n'y a pourtant rien de manichéen: les êtres se débattent avec leurs contradictions, négocient avec leurs zones d'ombre, et Clete en est un des plus beaux exemples.
Robicheaux était la lecture parfaite pour moi cette semaine, qui m'a permis de retrouver des personnages que j'aime (Clete et Alafair), un univers sombre où les êtres sont d'une complexité défiant les clichés, et des paysages et des lumières qui sont l'écrin parfait pour la mélancolie de Robicheaux.
James Lee Burke, Robicheaux (Robicheaux), Rivages Noir, 2019. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier.
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