dimanche 1 février 2015

Vernon Subutex de Virginie Despentes


Présentation (éditeur)
Qui est Vernon Subutex?
Une légende urbaine.
Un ange déchu.
Un disparu qui ne cesse de ressurgir.
Le détenteur d'un secret.
Le dernier témoin d'un monde disparu.
L'ultime visage de notre comédie humaine.
Notre fantôme à tous.

Ce que j'en pense
J’aime les romans de Virginie Despentes depuis le début. Oui, depuis Baise-moi et Les Chiennes savantes. Un seul a à ce jour échappé à ma fan-attitude, Bye-bye Blondie, lacune que je vais bientôt combler. King Kong Théorie, offert par N. en 2006, m’a passionnée et c’est une excellente introduction aux théories féministes, avec un peu de chair et de sang en plus. Bref, je suis un peu fan de Virginie Despentes.
J’attendais donc avec impatience la sortie de ce nouvel opus, qui m’a passionnée. N’attendez pas des rebondissements palpitants, dans ce premier volume il ne se passe que des choses tristement ordinaires, un personnage, Vernon, perd son appartement et se clochardise peu à peu. Un chanteur est mort et rappelle ceux qui l’ont connu à leurs jeunes années, les confrontant à ce qu’ils sont devenus. Il est question de bandes où il se raconte, ce sera un fil rouge dans le roman, prévu sur trois volumes, mais dans ce premier tome, ça ne génère pas une tension narrative folle. 
L’essentiel est ailleurs dans ce roman générationnel: dans les portraits qui se succèdent, dans l’époque révolue confrontée à l’époque actuelle. C’est fort, c’est beau, c’est triste. Tout au plus ai-je senti un léger essoufflement vers les 2/3 du roman, mais ça repart ensuite et la fin est somptueuse. Le tour de force de Despentes est que ce premier volume se clôt vraiment, et d’ailleurs, on pourrait envisager qu’il n’y ait pas de suite, tant la fin prend à la gorge, uniquement par la force de l’écriture (n’attendez pas une fin tire-larmes, ce n’est pas le genre de la maison).
Il y a les références musicales égrenées tout au long du roman et c’est chouette, émouvant, l’effet de connivence est générationnel.
Il y a la Hyène, que j’adore, et que j’aimerais d’ailleurs voir davantage. 
Je sais que l’on n’a nul besoin d’activer des catégories génériques pour aborder ce roman. Néanmoins, l’écriture, dès le début, m’a fait penser à celle d’un Hammett: sèche, presque béhavioriste dans la manière de saisir le monde. De ce fait, pour moi, Virginie Despentes reste très marquée par le roman noir. Et j’aime ça!
Jusque là, Les Jolies choses, magnifique roman noir sur la domination masculine, entre autres choses, était mon préféré: maintenant, je ne sais plus, ça se discute… 
A la maison, le roman est déjà entre les mains de mon cher et tendre, et je l’envie d’être encore dans la découverte. Mais je sais qu’en mars il y aura le tome 2, et cela me ravit!


Virginie Despentes, Vernon Subutex, vol.1, Grasset, 2015. Disponible en ebook.

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