Bon. J’ai vu le premier volet du Hobbit.
(là, vous sentez que ça commence mal)
Je n’en avais pas envie, n’ayant pas lu le roman et n’ayant pas
d’appétit particulier pour ce type de récit. Mon cher et tendre souhaitait le
voir, et j’avais initialement prévu d’aller voir un autre film pendant ce temps.
Mais notre Hobbit durant 2h50, la séance était « désynchronisée » des
autres séances, et sauf à attendre une heure, pas moyen de voir autre chose (le
cinéma ne projetait plus le dernier James Bond, quelle honte !). Je me
suis laissée convaincre, après tout je n’avais pas d’envie frénétique de voir John Carter et j’avais passé un
excellent moment.
Je n’ai pas d’avis sur l’adaptation en elle-même, n’ayant pas lu le
roman (je vous dirai plus bas ce qu’en pense mon cher et tendre). Je me
demandais comment on pouvait faire trois films – sans doute de trois heures
chacun – d’un roman d’une longueur moyenne.
Comment dire ça ? Désolée pour ceux qui aiment, mais il n’y a pas
cinquante manières de le dire.
J’ai détesté. Je me suis ennuyée comme rarement. A dire vrai, la
dernière fois que je me suis autant ennuyée pendant un film, c’était devant Rambo 2, en 1985, alors que j’étais
adolescente (sortie entre copains, et j’ai bien failli m’endormir).
Le titre est mensonger : rien d’inattendu dans ce voyage, bien au
contraire…
J’ai trouvé le début (Bilbo âgé avec Frodon) ridicule et inutile.
L’introduction qui met en place les éléments expliquant la quête est tout
aussi inutile, pour ne pas dire contre-productive. Pour quelqu’un qui ne
connaît pas l’argument – moi, donc – c’est un récit trop touffu, presque
confus. Je me serais volontiers contentée d’avoir des éléments d’explication
plus tard et/ou au fur et à mesure. Dans ce long début, on oscille entre trois
époques, et selon moi, tout ça manque sacrément de fluidité.
Le tout est à la fois totalement mou et complètement hystérique, et
certains faits sont effleurés, ou incompréhensibles. Ainsi, au début (si je
puis dire pour un film d’une telle durée), Bilbo subit les nains toute la
soirée, décline leur invitation à se joindre à eux, et à son réveil, il
découvre, ravi, qu’ils ont quitté la maison. L’image d’après, il prend son
baluchon et court les rejoindre. WTF ?! Surtout ne prenez pas la peine,
messieurs les scénaristes, (c’est sûr, vous manquez de temps) de poser le
personnage, dans sa double ascendance et sa double aspiration – au calme de la
vie sédentaire et à une vie d’aventures, préférez l’incohérence, c’est
tellement mieux !
Pour le reste, c’est à mon sens une succession de combats répétitifs et
sans intérêt. Au bout d’un moment, je me disais : « allez, c’est
reparti pour 5 minutes d’hystérie avec des trolls/gobelins/orques ». Je
n’ai rien contre les scènes de combat mais celles-ci m’ont barbée pour deux
raisons essentiellement : la surenchère technique finit par tourner à
vide, il s’agit de faire toujours plus spectaculaire, toujours plus fort (pour
la 3D notamment), mais au lieu de donner un souffle épique à ces scènes, Peter
Jackson les rend simplement pompeuses (et je ne parle pas de la musique,
pénible). Je n’ai vibré qu’une seule fois, lors du sauvetage final par les
aigles : quelques minutes sur 170, croyez-moi, c’est peu. Surtout, les
scènes de combat m’ont souvent semblé confuses : on ne comprend pas grand-chose
à ce qui se passe, faute de voir, on enchaîne les gros plans très rapides, ni
vu ni connu je t’embrouille. Cela me fait penser à certaines comédies musicales
récentes où l’on pallie le manque de métier des acteurs (en matière de danse)
par un cadrage serré et un montage rapide. La seule autre scène que j’ai aimée
est celle du Gollum : je la trouve superbe et très bien faite.
Deux autres choses qui m’ont horripilée : 1° l’humour lourdingue
et bâclé. TRES lourdingue pendant le repas initial chez Bilbo, je ne peux
croire que les nains de Tolkien soient aussi cradingues et mal dégrossis. TRES
bâclé pendant la scène où Bilbo berne les trolls. 2° Ce qui m’amène à l’autre
truc horripilant : Gandalf et ses interventions providentielles. Je ne
doute pas qu’il joue ce rôle dans le roman (je n’en sais rien, en fait), mais
dans le film, il y a un côté « deus ex machina » que je trouve peu
subtil car systématique. Dans la scène que je viens de mentionner, par exemple,
Bilbo n’a pas le temps de bien déployer sa ruse – Bilbo n’est pas un guerrier, au
départ, mais il est rusé et maîtrise le verbe – pour se jouer des trolls,
hop ! Gandalf arrive, fend la montagne pour que le jour pétrifie les
trolls, et zou ! en avant vers de nouvelles aventures… Pas assez spectaculaire
sans doute, Bilbo roulant les trolls dans la farine par la tchatche.
En tout cas, au bout d’une heure, j’ai eu le tort de regarder l’heure
et j’ai eu un grand moment de désespoir en voyant le temps s’écouler si
lentement.
Pour trouver une ultime note positive, je dirais que l’ensemble est
très bien interprété, avec mention spéciale pour Martin Freeman (of
course !), Hugo Weaving et l’immense Christopher Lee, dans une scène
seulement mais Christopher Lee, quoi !
Ah ! j’allais oublier. Mon cher et tendre est ressorti de là
consterné, ajoutant à mes griefs que ce n’était pas, selon lui, une bonne
adaptation, en dépit de sa relative fidélité au roman de Tolkien.
Pour ma part, je lirai peut-être un jour le roman, mais il ne faut pas
compter sur moi pour supporter les deux autres volets cinématographiques. C’est
le dernier film que j’ai vu en 2012 : c’est triste, non ?
Je sais, je sais, certains vont me maudire, tous ceux qui ont aimé le
film. Je suis la plupart du temps très bon public. Je revendique donc le droit,
de temps en temps, de détester ce que tout le monde aime. Promis, je n’en ferai
pas une habitude. Ne soyez pas trop méchants avec moi dans les commentaires, «my
precious»… ;-)
Le Hobbit: Un voyage inattendu (The Hobbit: An Unexpected Journey), film réalisé par Peter Jackson, production MGM, 2012.
6 commentaires:
Franchement j'avais trouvé les trois films du seigneur des anneaux pénibles, poussifs et mal faits, avec une mention spéciales aux trois hobbits qui ont la larme à l'oeil pendant trois quart du temps tellement les dialogues sont nuls. Je ne suis guère surprise que ton avis soit négatif. Rater des films, ça doit être une marque de fabrique chez Peter Jackson.
J'avoue ne jamais avoir vu Le Seigneur des anneaux, et ce n'est pas ce que tu en dis qui me fera changer d'avis! :-)
J'ai plutôt apprécié mais je venais de lire le livre et çà m'a bien aidé quand même à comprendre certaines choses (comme le fait qu'il parte rejoindre les nains-même si moi aussi je me suis dit que si on n'avait pas lu le livre, on y comprendrais rien). Ce qui ne m'a pas empêché de dormir à un moment (mais c'est quand il voit Cate Blanchett et elle n'était pas dans le livre).
Forte de cette expérience, je me suis dit que j'allais revoir le premier film du SDA(que je n'avais pas aimé). Au début, je me suis dit à je comprends çà, c'est comme dans le Hobbit (livre), mais dès qu'ils quittent la Comté, j'ai complètement décroché, ne sachant plus qui était qui. Je rejoins Angelina sur le côté pleureurs des Hobbits que je trouve extrêmement énervant (mais à part çà ils vont sauver le monde). Conclusion, il vaut mieux lire le livre (tu me diras comme quasiment à chaque fois).
Je me suis parfois dit, que le film s'adressait à ceux qui connaissaient bien le SDA, pas de bol pour moi! Et je te rejoins complètement : mieux vaut lire le livre, j'en suis certaine!
J'ai adoré lire le SDA, je dois lire le Hobbit. Je pense toutefois que j'attendrai la sortie DVD pour le voir.
Tu sais, mon avis n'est que... mon avis! En tout cas je crois que c'est mieux de connaître le roman avant de voir le film!
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