Présentation (quatrième de
couverture)
Chaque mercredi soir,
qu'il neige ou qu'il vente, Max accueille dans sa maison huit femmes et son
vieil ami Jean-François, grand amateur de comédies de l'âge d'or du cinéma
américain et animateur passionné de leur ciné-club. Leur bonheur ? Se laisser
emporter ensemble par la magie de ces films qui rendent plus léger le cours des
jours. Mais aussi parler, et de quoi sinon de l'amour, qui leur a parfois joué
des tours amers, mais dont ils attendent, sans trop oser le dire, et parfois
même sans le savoir, le grand retour. Les semaines passent et Max s'inquiète :
pourra-t-il conserver cette vieille maison pleine de charme mais dont il est
incapable de payer les réparations qui s'imposent ? Et qui est Felisa, la
dernière venue du groupe ? Une folle ou une fée ? Toujours est-il que, peu à
peu, tandis que l'on se dirige vers l'été, la vie de chacun va changer de
couleur.
Mon avis
Je suis très partagée et ne saurais dire ce qui, du positif ou du
négatif, l’emporte (enfin, si, c'est le négatif). Cependant, comme le livre a sur moi un effet secondaire que
je juge très positif, je vais commencer par ce que je n’ai pas aimé pour
terminer sur ce qui m’a plu.
Je le dis tout net : je ne trouve pas ce roman très bien
écrit ; il y a à mes yeux des maladresses dans l’écriture, une forme d’affectation
dans le style, des phrases qui m’ont semblé terriblement scolaires, lourdes, sans
parler de certains dialogues qui manquent de naturel. Rien cependant qui m’ait
fait tomber le livre des mains…
Le roman ne m’a pas embarquée comme je l’aurais cru, à cause de ses
personnages ; ils me sont restés étrangers, indifférents, aucun ne m’était
particulièrement sympathique – ni antipathiques – et je n’ai pas réussi à
m’identifier. Je comprends le parti-pris pour ainsi dire anti-romanesque, ou
anti-héroïque, mais dans ce cas précis, je ne le goûte pas. Pire, j’ai trouvé
certaines pages très prévisibles, certains personnages assez convenus. Je n’ai
pas été émue une seule fois.
Enfin, et c’est là bien sujectif, j’en conviens, je ne crois pas un
instant à cette histoire enchantée, à ces personnages débordant de gentillesse,
à cette générosité constante. C’est subjectif et sans doute un tantinet de
mauvaise foi, car j’admets les mêmes éléments – je vais développer – dans de
nombreux films, mais en littérature, ça coince un peu…
Vous savez, il y a au cinéma ce qu’on appelle des « feel-good
movies », ces films qui font qu’on ressort de la projection avec un grand
sourire, le cœur léger. L’étiquette est récente (et assez horrible, non ?
genre anti-dépresseur sur pellicule) mais finalement, elle me semble assez bien
correspondre à nombre de comédies américaines de l’âge d’or. Je pense par
exemple à ces films qu’on range dans la case « contes de Noël », ou
aux comédies romantiques, pour prendre un exemple plus contemporain. Bref, ces
films ont un effet magique sur l’humeur, quitte à s’affranchir quelque peu du
réalisme, voire en sombrant joyeusement dans une invraisemblance que le spectateur
ravi pardonne sans hésiter. Il y a un peu de cela dans l’univers de Francis
Dannemark, et c’est en cela qu’il rejoint, à mon sens, la cohorte de ces romanciers
qui ont connu un grand succès et qui font du bien : Anna Gavalda est le premier
nom qui me vient à l’esprit, Katherine Pancol en est un autre. Ces fictions
consolatoires nous rassurent, réenchantent un monde dur, mettent en avant des
valeurs positives qui permettent de surmonter les pires difficultés. Ce roman
de Francis Dannemark est dans cette veine-là, et croyez-moi, j’aurais aimé
aimer, j’aurais voulu me laisser prendre. Mais je suis restée complètement en
dehors, et les invraisemblances, certes délibérées, m’ont irritée : le
sommet a été atteint (attention spoiler !) avec cet entrepreneur généreux
qui, comme par miracle, rénove la maison de fond en comble pour trois fois
rien, parce qu’il se sent redevable envers l’un des personnages… Le pire, j’en
suis consciente, c’est que j’admets de trucs bien plus invraisemblables dans
des romans jeunesse (cf. Café givré) ou au cinéma (Frank Capra, si tu
m’entends…) mais là, rien à faire.
Comment se fait-il que je sois allée au bout ?
Parce que j'avais envie de ce rythme lent.
Parce que le roman se passe à Bruxelles: c'est peu perceptible, certes, mais comme j'y ai passé quelques jours au détour du jour de l'An, ça m'a fait plaisir.
Parce que le roman
est aussi un hommage à ce cinéma qui fait du bien, au cinéma tout court. Les
personnages se rassemblent chaque semaine dans la maison et regardent un film
soigneusement choisi par un cinéphile passionné. Le roman évoque donc une
multitude de films, cela donne envie de passer ses journées à regarder des DVD…
C’est un merveilleux effet de ce roman : j’ai envie de voir ou revoir des
tas de films, pas forcément ceux qui sont dans le roman et dont le romancier
donne la liste à la fin. J’ai repensé à mes jeunes années, durant lesquelles je
suis beaucoup allée au cinéma, ces années passées à enregistrer des films à la
télévision (et à me ruiner en cassettes VHS). Je me suis souvenue des ces
heures passées, seule ou non, à regarder des œuvres immenses ou mineures, en
oubliant tout, émerveillée, émue. Même si le temps me manque, je suis ressortie
de ce roman avec la ferme intention de reprendre des habitudes en la matière, peut-être pas
au cinéma (les contraintes horaires ne sont pas compatibles avec mon travail et
la fatigue qu’il engendre) mais du côté des DVD. Et ça, ce n’est pas si mal,
non ?
Pour qui ?
Pour des gens moins cyniques que moi, peut-être.
L’avis très positif d’Armalite, qui m’a donné envie de lire le roman,
est ici.
Francis Dannemark, La véritable
vie amoureuse de mes amies en ce moment précis, Robert Laffont, 2012.
6 commentaires:
J'avais très envie de le lire, ce roman (mais rien à la bibli, donc...). Je comprends très bien ce que tu veux dire avec les films de Capra, oh oui oh oui!
Ce qui est fort avec Capra c'est qu'il parvient à être drôle et bouleversant!
Une chose est sûre, tu donnes très envie de voir et revoir des "feel good movies" !! :-)
J'en ai regardé un : ça marche! ;-)
J'ai déjà repéré ce livre, j'attends de le trouver à la bibliothèque (ou une éventuelle sortie en poche). parfois quelque chose à tout pour nous plaire et la mayonnaise ne prend pas, je comprends bien ce sentiment.
Oui, c'est décevant... Je suis passée à côté!
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