Présentation
Mike Hagen et Marilla Brown font connaissance sous le soleil :
c’est le coup de foudre, ils se marient. Il est un journaliste sportif qui
tente de démasquer un individu véreux, elle est une dessinatrice de mode qui
évolue dans un milieu artiste et chic. A leur retour à New York, ils se rendent
compte de leurs différences, sans parler du passé amoureux de Mike Hagen, qui
rompt avec une actrice et danseuse blonde et plantureuse, sans se
résoudre à confier à sa nouvelle épouse cette liaison passée…
C’est l’effet Dannemark qui se fait sentir! Une comédie
brillante, légère, totalement invraisemblable et barrée, une comédie conjugale
délicieuse. Il était prévu, apparemment, que les deux personnages principaux
soient incarnés par James Stewart et Grace Kelly et on comprend bien pourquoi
en voyant le film: le couple improbable (le journaliste sportif et la
dessinatrice de mode évoluant dans le luxe) rappelle évidemment le duo de Fenêtre sur cour (un de mes films
préférés de tous les temps et sûrement celui que j’ai le plus vu). Mais mariage
princier oblige, le casting fut revu, et on ne perd pas au change: c’est
un bonheur de voir Gregory Peck et Lauren Bacall dans le registre de la
comédie.
Le film a un côté joyeux méli-mélo, c'est une comédie avec un zeste de
comédie musicale et un brin de film noir. La trame est celle d’une comédie:
nos deux amoureux et jeunes mariés étant de milieux très différents, le mariage
fait des étincelles, sur fond de jalousie et de mensonges. Mais le mari est
également menacé et a de mauvais garçons à ses trousses (ce qui ajoute aux
cachotteries conjugales), comme dans un film noir – mais pour de rire. Le tout
donne lieu à des scènes parfaitement mises en scène et en rythme, avec l’apogée
de la séquence finale, une bagarre pour le coup très chorégraphiée: Minelli est aux
manettes, que diable !
Le casting est parfait : Gregory Peck est charmant, Lauren Bacall
est à tomber par terre et elle est hilarante, très convaincante pour évoquer le
côté guindé de son personnage. Mais il y a aussi les autres personnages. Je ne
vais pas faire le tour, mais comment ne pas parler de Maxie (joué par Mickey
Shaughnessy)? Ancien boxeur un peu sonné par ses combats, entièrement
dévoué à Mike Hagen, il occasionne chez le spectateur nombre de rires
éclatants. La scène où Mike Hagen croit son protecteur mort (je n’en dis pas
plus) est hilarante…
D’une manière générale, le film est extrêmement fluide et rythmé, on ne
s’ennuie pas une seconde. D’ailleurs, ça démarre fort : l’une des premières
scènes nous montre Mike Hagen se réveillant avec la gueule de bois et chaque
couleur est aveuglante, chaque son est amplifié pour mieux suggérer la
migraine… C’est simple mais d’une efficacité comique redoutable.
Quand les mots « The End » se sont affichés sur l’écran,
j’étais enchantée, j’avais le sourire. Je m’attendais à un petit film (l’ignare
que je suis n’en avait jamais entendu parler) et j’ai découvert une très bonne
comédie, pétillante et légère.
Pour qui ?
Pour tous les amateurs de comédie made in USA, certes plus tardive que
les grandes comédies des années 30 et 40.
Le mot de la fin
Pétillant !
Vincente Minelli, La Femme modèle (Designing Woman), MGM, 1947. Durée : 118 minutes. Disponible en DVD.
Pour en savoir plus, la fiche IMDB.
5 commentaires:
Eh bien, il est possible que je doive aussi bientôt me lancer dans ces comédies américaines (ma mediathèque en propose...)
J'ai manqué ce film alors qu'il passait sur Orange à un moment. Je le regrette encore plus après ton article.
Je te signale que tu as écrit Lauren Bacall au lieu de Grace Kelly au début ;-)
Merci : c'est rectifié! C'est le genre de classique que tu auras l'occasion de revoir à la télé, je pense.
Je ne suis pas sure de l'avoir vu ce film. Si ce n'est pas le cas il faudrait y remédier.
Je me suis demandé comment j'avais pu ignorer son existence. En tout cas je le regarderai à nouveau, c'est sûr!
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