Présentation éditeur
Bernhard Clausen, ancien ouvrier soudeur, membre important du parti travailliste et ex-ministre, meurt soudainement d’une crise cardiaque. Un proche va inspecter son chalet pour s’assurer que rien n’y traîne qui risquerait de compromettre le parti. Il découvre neuf cartons entassés comme à la hâte dans une chambre, remplis de billets datant du début des années 2000 : l’équivalent de quatre-vingts millions de couronnes en euros, livres sterling et dollars.
L’inspecteur Wisting est chargé par le procureur général de Norvège de découvrir leur origine. Rapidement et le plus discrètement possible : les élections approchent.
Mais son enquête prend une nouvelle dimension quand remonte à la surface une lettre anonyme mettant en cause Clausen dans la disparition, en 2003, d’un jeune homme parti pêcher au bord du lac Gjersjøen.
Ce que j'en pense
Pour ceux qui se demanderaient quoi emporter en vacances, voilà du bon polar, bien fichu, bien construit, avec une intrigue prenante et solide. Je le rangerai volontiers dans la catégorie du "procedural", parce qu'on suit Wisting et l'équipe qu'il se compose pour mener l'enquête sur les caisses de devises retrouvées au domicile du politicien mort (de mort naturelle) : et c'est passionnant, vraiment. Le lecteur observe des professionnels à l'oeuvre, une équipe qui fonctionne, une mécanique d'enquête qui avance sans tambour ni trompette, et l'auteur n'a pas besoin d'introduire des éléments de tension interne ou des rebondissements liés à leur vie personnelle pour captiver. C'est un aspect que j'ai adoré.
J'ai beaucoup aimé les personnages, que je découvrais. En effet, je n'ai pas lu le précédent opus de l'auteur, dans lequel il introduisait, je suppose, le personnage de Wisting. On retrouve dans cette série quelque chose qui me semble récurrent chez Horst : les rapports père-fille, mais c'est moins appuyé que dans son autre série. Le procedural l'emporte sur le reste. Pourtant, les personnages prennent corps, n'allez pas croire qu'ils ne sont que des pions un peu vides : mais l'auteur ne cède pas aux facilités de personnages éclatants et improbables.
Pas d'esbrouffe, pas de twist à la noix, pas de scènes spectaculaires et sanglantes, non, une enquête scrupuleuse menée par des pros aux compétences complémentaires, et en arrière-plan, mine de rien, une réflexion sur l'exercice du pouvoir, sur les tiraillements entre intérêts personnels et éthique politique.
Avec des éléments simples, La chambre du fils m'a fait passer un excellent moment, et c'est beaucoup. Si vous voulez en faire de même, n'hésitez pas.
JØRN LIER HORST, La chambre du fils (Det innerste rommet), Gallimard, Série Noire, 2022. Traduit du norvégien par Aude Pasquier.
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