samedi 25 avril 2020

La Cité des rêves de Wojciech Chmielarz



Présentation éditeur
Un des élégants quartiers en vase clos de Varsovie, un petit paradis sur terre dont rêvent tous les polonais se trouve brutalement plongé dans le drame : ce matin, au pied des immeubles modernes tout confort, le gardien a découvert le cadavre d’une étudiante en journalisme. Il suffit d’un instant pour que le paradis se transforme en enfer. Pour Mortka, chargé de l’enquête avec l’aide de la lieutenante Suchocka, le coupable semble d’abord tout désigné. Mais ce qui paraît simple va prendre à mesure des investigations la portée d’un vaste scandale. Ici, comme dans une Pologne en miniature, politique et mafia, sexe et drogue, ambitions et aspirations, secrets et rêves parfois meurtriers se rencontrent... Dans ce nouveau volet des aventures de l’inspecteur Mortka, Chmielarz s’attaque impitoyablement aux faiblesses humaines et jette un regard critique sur le monde fermé des domaines gardés, qui semblent n’avoir surgi de terre que pour chatouiller la vanité des propriétaires de SUV.

Ce que j'en pense
Ah que j'aime retrouver le Kub et la Sèche! Quel bonheur!!!
Chmielarz se pose une nouvelle fois en radiographe de la société polonaise, en évoquant cette fois-ci le rapport des Polonais à "leurs" immigrés, des Ukrainiens fort mal vus (le passé qui ne passe pas, et le racisme ordinaire), la domination de classe et les saloperies des puissants, toujours plus corrompus et agrippés à leurs privilèges, ambiguïtés de la presse et des médias, et comme toujours chez Chmielarz, les violences faites aux femmes, qui revêtent différents visages. Et n'allez pas croire que c'est une salade indigeste, non, le romancier polonais maîtrise son affaire et ne donne jamais l'impression de vouloir en traiter trop.
On retrouve ici Kochan, qui fut le partenaire du Kub et qui est au purgatoire des affaires non élucidées. C'est un sale con de mari violent, mais c'est aussi un excellent enquêteur qui a l'oeil et le flair. Dans ce volume, il semble qu'il amorce une forme de rédemption, avec une salutaire prise de conscience : reviendra-t-il aux côtés du Kub? On verra. Mais c'est une évolution intéressante du personnage.
Quant à la fin, mes aïeux, quelle fin ouverte réussie ! Et nom de zeus, j'ai refermé le volume en me demandant quand nous aurions le volume suivant en français, et je suis déjà en manque.

Wojciech Chmielarz, La Cité des rêves (Osiedle Marzen), Agullo, 2020. Traduit du polonais par Erik Veaux.

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