lundi 5 février 2018

Des bulles mais pas que (Bilan janvier 2018)

Extrait de Tulipe, Sophie Guerrive (éd. 2024)

Non, il ne s'agit pas des bulles de champagne, mais bien de bulles de BD. Janvier aura commencé à Bruxelles et se sera (presque) terminé à Angoulême, et merveille des merveilles, j'ai lu 11 BD en janvier, oui mesdames et messieurs, 11. 

Je ne reviens pas sur Le Bel âge de Merwan, déjà chroniqué, ni sur Ce que le vent apporte de Jaime Martin. Saïgon-Hanoï de Cosey fut aussi un ravissement. 
J'ai relu La courbe inversée des sentiments de Jean-Philippe Peyraud, roman graphique que j'ai beaucoup aimé, comme la première fois. 
J'ai été déçue par Le petit livre oublié sur un banc (relecture du tome 1 et lecture du tome 2), dont le scénario est finalement médiocre (alors que le premier tome me laissait présager une histoire sympa). Jim et Mig, c'est fini entre nous, je vous le dis.


En revanche, il y a eu le sidérant et très maîtrisé Tu sais ce qu'on raconte? de Rochier et Casanave, chez Warum. La rumeur enfle, les gens parlent, s'excitent, et le drame survient. L'imbécillité de la vox populi, qui ne sait rien mais qui parle, qui parle. Le dessin et ses couleurs (noir, rouge, brun) est servi par une construction narrative impeccable. On ne verra jamais le fils honni peut-être de retour (ou pas, d'ailleurs), on ne verra que la versatilité de l'opinion, l'emballement de la rumeur. J'ai refermé Tu sais ce qu'on raconte? avec la sensation d'avoir pris une grande gifle...


Il y a eu la lecture du roman graphique de Daria Bogdanska, Dans le noir (Rackham). Ici le dessin se fait volontairement maladroit ou naïf (j'insiste sur le volontairement, c'est un dessin très maîtrisé), totalement au service d'une histoire de vie banale et extraordinaire tout à la fois. Ce récit autobiographique est l'histoire d'une lutte sociale, un regard politique. Je n'ai pas été déçue, moi qui voulais tant cet ouvrage. Et je suivrai avec attention les futures publications de Daria Bogdanska. 


Enfin en BD, il y a eu le choc, merveilleux et poétique, de Tulipe. Tulipe, c'est un ours créé par Sophie Guerrive, et il y a à ce jour deux albums parus chez 2024. Tulipe, donc, et Les voyages de Tulipe. Ne vous fiez pas au dessin naïf qui semble s'adresser aux enfants. Les enfants peuvent lire ces albums, sans doute, mais les adultes sont aussi ravis et touchés, et c'est à eux que Tulipe parle le mieux, du moins je pense. Ces petites histoires touchent au plus profond, au plus important, c'est d'une poésie incroyable, c'est drôle et touchant à la fois, et l'air de rien, les questionnements de Tulipe et de ses amis font mouche. Je suis fan de Tulipe et je n'ai pas fini de relire les deux volumes, en espérant très fort qu'il y aura un autre tome. 

Mais il n'y a pas eu que des bulles en janvier. Je vous ai parlé des deux Simenon lus, ainsi que du dernier opus de Jean-Philippe Toussaint. Je ne reviendrai pas davantage sur Joan Didion, Jean-Bernard Pouy et Benoît Séverac. Tous ont été chroniqués. 
Il y a eu d'autres lectures : le sympathique Skeud de Dominique Forma, les nouvelles de 16 nuances de première fois, et puis Les Mandarins (tome 1) de Simone de Beauvoir, ou le saisissant, tragique et bouleversant Ils nous trahiront tous de Giorgio Scerbanenco. 

Au total, des lectures romanesques très éclectiques ce mois-ci : 10 romans lus. 

Février démarre bien, avec deux livres et deux BD déjà engloutis. Pourvu que ça dure!

2 commentaires:

Electra a dit…

Un excellent mois ! 10 romans ? tu tapes fort ;-) je note ta BD Tulipe, en ce moment j'en lis beaucoup (après une longue période de sécheresse)
j'espère que Février sera aussi fertile !

Tasha Gennaro a dit…

Oh ce sont presque tous des romans assez brefs, ça tempère, quand même. Les BD, je m'y remets aussi, et d'ailleurs je puise des idées dans tes billets :-)