mercredi 8 février 2017

Le tropique des serpents de Marie Brennan



Présentation éditeur
« Bien que peu de gens soient assez âgés pour s'en souvenir, et encore moins assez impolis pour en parler, je fus autrefois vilipendée dans les feuilles à scandales. […] C'est à cette époque de mon existence que je fus accusée de fornication, de haute trahison et d'être la plus mauvaise mère de tout le Scirland. C'est plus que la plupart des femmes peuvent réaliser en l'espace d'une vie et j'admets que j'éprouve une sorte de fierté perverse à y être parvenue.
Ce livre est également, bien entendu, le récit de mon expédition en Érigie. Les avertissements de ma première préface s'appliquent toujours : si les descriptions d'actions violentes, de maladies, de mets étrangers au palais des habitants du Scirland, de religions étranges, de nudité en public ou de gaffes diplomatiques idiotes sont susceptibles de vous gêner, fermez ce livre et passez à quelque chose de plus plaisant.
Mais je peux vous assurer que j'ai survécu à tous ces événements ; il est donc probable que vous survivrez à leur lecture. »

Ce que j’en pense
J’ai acheté Le Tropique des serpents à sa sortie, mais ce n’est que la semaine dernière que j’ai mis le nez dedans. J’avais besoin de faire une pause dans mes explorations noires et cette plongée dans un univers de fantasy plutôt light me semblait parfaite. Bien m’en a pris. J’ai retrouvé ce que j’ai aimé dans le premier volume. L’arrière-plan victorien (ou supposé tel car nous sommes dans un pays imaginaire, rappelons-le) est moins appuyé, tout simplement parce que notre héroïne, Isabelle, quitte vite son pays pour une nouvelle exploration, qui va cette fois-ci l’amener plus loin de chez elle. Mais pour autant, les pesanteurs morales de l’époque se font bel et bien sentir, et notre scientifique passionnée se heurte au machisme d’une société bien guindée, tout comme Nathalie, sa jeune acolyte dans ce volume (aux côtés de Tom Wilker bien sûr). C’est une fois de plus un ton qui me séduit, qui déroge aux conventions dans la représentation de la féminité. Car Isabelle refuse de secrifier sa passion pour les dragons à son fils, qui l’embarrasse plus qu’autre chose. Il y a quelques passages bien sentis sur l’obligation faite aux femmes de prendre soin de leur progéniture, sur l’obligation de se marier (et Nathalie veut absolument échapper au mariage).
L’intrigue m’a beaucoup plu et Marie Brennan a su renouveler son univers. La découverte d’un nouvel espace géographique engendre un autre type de péripéties, de dangers et de chocs culturels. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, et certains passages m’ont fait écarquiller les yeux. Croyez-moi, ça ne m’arrive pas si souvent.
J’ai déjà dit un truc similaire à la fin du tome 1, mais tant pis : j’ai hâte de retrouver l’univers de Marie Brennan dans le tome 3.
                                                      

Marie Brennan, Le Tropique des serpents (The Tropic of Serpents). Mémoires par Lady Trent tome 2, L’Atalante, 2016. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sylvie Denis. Disponible en ebook sans DRM. Publication originale : 2014.

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