Voilà.
C’était mon premier Toulouse Polars du Sud, festival international des
littératures policières. Et ce n’est pas le dernier, je vous prie de me
croire !
Impossible
de s’arracher au travail vendredi. Nous avons donc pris la route dès que
possible, mais ce n’est que samedi matin que nous nous sommes rendus au Forum
de la Renaissance pour assister aux réjouissances. Tout d’abord, salve de discours
d’inauguration (dont celui, toujours impeccable, du président Claude Mesplède),
remise des prix et premiers tours sous le chapiteau où se tenaient d’ores et
déjà de nombreux auteurs (liste ici).
Là, une vue du chapiteau entre 10 et 11 heures le samedi matin :
L’après-midi,
nous avons un peu failli à nos devoirs de festivaliers. Le festival s’était associé à la Novela, festival scientifique de la ville de Toulouse : du coup,
certaines tables rondes et rencontres se déroulaient dans le centre de
Toulouse, au Muséum d'histoire naturelle. Cela interessait vivement mon cher et tendre (moi mon coeur balançait entre toutes les rencontres...). Fort bien. Nous
avons donc quitté la Renaissance et Basso Cambo. Mais nous ne sommes pas
toulousains, nous sommes partis sur les chapeaux de roue de notre ville sans
rien préparer, sans même demander des indications aux organisateurs, et
patatras… Nous avons perdu beaucoup de temps pour nous rendre au musée, et
surtout, une fois sur place, nous n’avons pas trouvé le lieu exact de la
rencontre, et personne n’a su nous renseigner (il y avait aussi les
manifestations de la semaine de la science). Un peu découragés et fatigués, nous
sommes partis nous promener dans Toulouse.
Dimanche,
retour au Forum de la Renaissance, et nous avons assisté à deux tables rondes
et avons écouté tour à tour R.J. Ellory, Arni Thorarinsson et Tim Willocks… Je
ne vous parlerai que de ces rencontres (vous n’avez pas toute la vie pour me
lire, non plus).
R.J.
Ellory ne révolutionne sans doute pas le polar, mais il est passionnant :
l’écouter a été de loin le moment le plus fort à mes yeux, parce qu’il a parlé
de ce qui m’intéresse le plus, sa façon de travailler (entre autres choses). Il
a conquis mon cher et tendre, qui a très envie de le lire (attention, il est bien
plus exigeant que moi, on verra ce que ça donne…). Nous sommes allés le voir
ensuite au stand de dédicaces et avons échangé quelques paroles avec lui (il a
la bonté de comprendre mon anglais, God bless R.J. Ellory !) tandis que je
faisais l’acquisition des Anges de New
York, que m’a aussitôt confisqué mon cher et tendre. Bon, j’ai désormais
l’ensemble des œuvres de R.J. Ellory traduites en français. Même si j’ai des
réserves sur les deux romans que j’ai déjà lus, je dois reconnaître que je
prends du plaisir à le lire et que l’homme est tellement sympathique et
intéressant que cela me rend plus indulgente (oui je sais, c’est idiot).
Tim
Willocks m’a beaucoup impressionnée, à tel point que je n’ai pas osé aller le
voir sur son stand (une vraie gamine !) : mais j’ai acheté en
rentrant Bad City Blues, qui m’a
l’air bien tordu, violent et noir… J’ai adoré Doglands, mais je suis peu tentée par La Religion : je n’aime pas beaucoup les fictions historiques,
j’hésite donc à me lancer dans cette somme de 850 pages (vos avis et
encouragements sont toutefois les bienvenus). Je ne suis pas toujours d’accord
avec sa vision de l’humain, du moins telle qu’il l’a exprimée dans l’interview,
mais entre nous, ça lui fait une belle jambe, et ce n’est pas pour ça que je ne
serai pas conquise par Bad City Blues.
J’ai
en revanche été déçue par la rencontre avec Thorarinsson, coincée entre les
deux géants anglais. J’avais pourtant aimé Le
temps de la sorcière, lu il y a un an ou deux. Je n’avais pas éprouvé le
besoin de me précipiter sur les autres volumes de la série, mais je m’étais
promis d’en lire d’autres. A quoi ma déception tient-elle ? L’homme est
adorable, drôle. Mais j’ai eu le sentiment de ne pas apprendre grand-chose sur
sa façon d’écrire, et j’ai trouvé la rencontre un peu poussive,
vaguement ennuyeuse. C’est peut-être moi, ma fatigue, allez savoir.
J’arrête
là mes résumés et impressions des rencontres. J’ai raté beaucoup de choses,
vous l’avez compris. D’une certaine manière, c’est bien ainsi. Nous avons été TRES raisonnables dans nos achats, sachant que nous nous sommes restreints :
Silvia Avallone, D'Acier, Liana Levi. Prix Violeta Negra (prix du festival)!!!
Bézian, Trilogie Adam Sarlech, Les Humanoïdes Associés.
R.J. Ellory, Les Anges de New York, Sonatine.
Jean-Hugues Oppel, French Tabloïds et Chaton: trilogie (pour un ami), Rivages/Noir.
Karim Madani, Le "Journal infirme" de Clara Muller,Sarbacane.
Paco Ignacio Taibo II, Défunts disparus (pour mon cher et tendre, grand fan), Rivages/Noir.
Ignacio del Valle, Empereurs des ténèbres, Phébus/Libretto.
Sont
restés dans l’ombre pour moi la plupart des auteurs hispanophones (excepté
Ignacio Del Valle parce que mon cher et tendre était très tenté par l’un de ses
romans, que je lirai aussi, évidemment), c’est dommage, je sais…
D’une
manière générale, j’ai adoré être au festival : il est très bien organisé
(chapeau bas aux organisateurs et aux bénévoles) et il y a quelque chose de
très apaisant dans le fait d’être aux lisières de Toulouse, avec des gens qui
savent pourquoi ils sont venus (tout le monde porte un intérêt au polar, pas de
défilé devant les auteurs comme dans un zoo), dans un chapiteau dont les stands
donnent de furieuses envies de lecture. Je n’ai jamais ressenti cela dans les
festivals ou salons généralistes, que ce soit en province ou à Paris. J’avais
envie de tout essayer, de tout lire (ou presque), je me sentais un peu hors du
monde, hors d’atteinte et c’était bien… Les auteurs sont éminemment abordables,
d’une gentillesse extrême. Certes, je n’ai pas osé aborder Tim Willocks, pas plus que l’immense éditeur François Guérif, parce que j’ai une telle
admiration pour son travail passé chez Rivages que je suis tétanisée face à lui
(et puis que lui dire, sinon des banalités ?).
En
revanche, j’ai guetté et apostrophé le très gentil Karim Madani : je
voulais me faire dédicacer Le Journal
infirme de Clara Muller et je me demandais s’il allait à son stand, captivé
qu’il était par de nombreux autres auteurs et livres. Il a dû se demander qui
étaient ces deux fous qui le pressaient, mais tant pis ! Nous avons
échangé quelques mots sur Le Jour du
fléau, sur ses influences, sur ses projets d’écriture.
J’ai
renoncé à me faire dédicacer Mapuche :
d’abord le dimanche il n’y avait plus un seul exemplaire de La jambe gauche de Joe Strummer, que mon
cher et tendre, en bon fan des Clash, voulait acheter, et surtout, j’ai
l’impression que Caryl Ferey a surtout signé pendant que j’écoutais des tables rondes
et des interviews. Je n’ai pas réussi à le voir à sa table de dédicaces… Tant
pis ! Le sort s’acharne : je l’ai raté dans ma ville lorsqu’il est
venu en dédicace (grève SNCF puis nouvelle date à laquelle j’étais en
déplacement), j’en déduis donc qu’il y a un complot international (au moins)
contre moi… Plus sérieusement, je sais que je lirai Mapuche. Si j’ai été réservée sur Haka, lu il y a fort longtemps et dont j’ai presque tout oublié,
j’ai été « espantée » par Zulu,
que je considère comme un grand roman noir.
J’ai
enfin eu le plaisir de revoir Claude Mesplède et son épouse et d’échanger
quelques mots avec Jean-Marc Laherrère, qui est à mes yeux LA référence
critique en matière de noir depuis des années déjà.
Bref :
j’ai adoré le festival, mon cher et tendre a pris goût aux dédicaces et aux
échanges avec les auteurs (et il n’était pas convaincu d’avance sur ce point).
Sauf problème, nous retournerons à TPS l’an prochain et je vais même guetter la
constitution de la liste des invités (pressenti : Luis Sepùlveda, dixit
Claude Mesplède dans son discours d’inauguration) comme je surveille la
set-list de Rock en Seine ! Une fan de polars, quoi !
6 commentaires:
Bon, si jamais tu craignais d’avoir fait un billet trop long, je vais te rassurer tout de suite car d’une part il se lit super bien parce qu’on s’y croirait, d’autre part j’aurais encore envie que tu le complètes en donnant un aperçu des propos d’Ellory (notamment pour sa façon de travailler, c’est toujours ce qui m’intéresse chez les auteurs).
Pour « La religion », de Tim Willocks, je n’arrive toujours pas à me décider, et ce n’est pas faute d’avoir entendu des avis élogieux au sujet de ce roman, mais j’ai peur de ne pas tenir la distance car je ne suis pas coutumière non plus des fictions historiques (j’ai abandonné « Les piliers de la terre » en chemin, pour te dire).
Et « espantée », c’est du toulousain ?
A part ça, ce Salon avait l’air vraiment très sympa, comme le sont souvent ces Salons qui se tiennent en région d’après les échos que j’en lis, il y a moins de foule et c’est plus facile d’aborder les auteurs, et c’est cool de pouvoir partager ce type de rencontres avec ton cher et tendre.
Quant à Luis Sepulveda l’année prochaine… euh… eh bien je l’ai entendu deux fois, au Festival America et, si je ne peux nier que ses propos sont intéressants (du moins quand je les ai perçus, tu vas comprendre tout de suite), il a une diction telle (et une tendance à abuser un peu de son temps de parole) que, la seconde fois (attention, séquence HONTE A MOI !), je me suis endormie (fut témoin de cet assoupissement passager mais manifeste une voisine blogueuse, qui a eu la gentillesse de ne pas me dénoncer sur son blog).
P.S : mais comment tu as fait, pour reconnaître Jean-Marc Laherrère ?!
P.S’ : je viens de regarder la liste des auteurs et il y avait Fred Vargas prévue mais annulée, zut (enfin, je ne sais pas si tu aimes les polars de Vargas).
Promis, je complèterai sur Ellory, dès que je ferai un billet sur Les Anges de New York!
Espantée, c'est du sud, en tout cas, et je l'ai entendu sur le festival: ça m'a plu et ça correspondait bien à ce que j'ai ressenti.
Bon, moi qui avais eu envie d'essayer Les Piliers de la terre, je crois que je vais passer mon tour...
Pendant le débat avec Thorarinsson, une dame derrière moi s'est endormie...
Jean-Marc Laherrère, on le voit en photo sur son blog, parfois, avec les auteurs. Il y a une photo qui me fait mourir de jalousie, où il est avec James Ellroy!!!!!!!
Oui, Vargas a renoncé à venir pour des raisons familiales. J'ai beaucoup aimé les romans de Vargas, et j'ai toujours grand plaisir à la relire, mais depuis trois titres (avec Adamsberg), je devine qui est le meurtrier, non parce que je suis intelligente mais parce que ça tourne un peu au procédé... Reste son univers, reste son écriture, ce qui est déjà beaucoup! J'avais un faible pour les trois évangélistes (même si j'aime bien Adamsberg).
Merci et enchanté que le festival t'ait plu.
Pour la Religion, IL FAUT LE LIRE.
Je n'aime pas les romans historiques.
Je me suis tenu à cette déclaration de principe jusqu'à La religion.
On est littéralement emporté par le souffle, la puissance, les émotions, l'écriture.
C'est pour moi un roman comparable à La griffe du chien de Winslow, à La fête au Bouc de Vargas Llosa, aux meilleurs Ellroy.
A l'an prochain donc.
Ouais, alors évidemment, présenté comme ça... OK, je tenterai!
Ça donne très envie d'aller faire un tour du côté de Toulouse l'an prochain!
Tant mieux! :-)
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