jeudi 14 novembre 2019
L'agence de Mike Nicol
Présentation éditeur
Alors que des excès en tout genre illustrent les limites d’un régime présidentiel particulièrement corrompu, à l’Agence, diverses factions intriguent dans l’ombre avec un seul et même objectif : l’argent et le pouvoir.
Vicky, espionne débutante, doit convaincre la belle amie
du fils du président de trahir son amant.
Fish Pescado, détective privé à l’occasion et surfeur à toute heure, cherche à identifier l’instigateur d’un attentat visant le colonel Kolingba, qui préparait au Cap un coup d’État contre son propre pays, la Centrafrique.
Et Henry, survivant de l’époque de la Lutte, s’emploie à fomenter un complot des plus tordus.
Qui va tirer son épingle du jeu? Réponse dans les jardins du palais présidentiel, à la faveur d’une fiesta pyrotechnique.
Ce que j'en pense
C'était la première fois que je lisais Mike Nicol. L'agence est un thriller politique, avec espions et tutti quanti sur fond d'Afrique du Sud post-apartheid. Rien n'est pourtant réglé, et Mike Nicol livre un constat terrible sur la nation arc-en-ciel, sur le pouvoir et ce qu'il génère de saloperies en tout genre, sur les mythologies de la Lutte, sur la complexité du continent africain et les trafics sordides, mêlés à des luttes d'influence et des intérêts économiques bien nauséabonds, qui gangrènent les pays les plus fragiles. Les personnages et les points de vue sont nombreux, avec au premier plan Vicky, qui bosse pour les services secrets tout en enquêtant, bien malgré elle, sur son passé familial. Vicky et Fish forment un beau duo et j'espère qu'on les reverra dans un prochain roman. La force de L'agence, c'est la complexité des personnages, car tout est question de point de vue et comme le fait remarquer l'un des protagonistes, même la pire ordure est quelqu'un de bien aux yeux de certains, être quelqu'un de bien ne signifie donc pas grand-chose. Rien de manichéen chez Nicol, et c'est tant mieux.
Et puis, en dépit de la complexité du roman (avec ses nombreux personnages et ses intrigues imbriquées), on ne s'ennuie pas et on tourne les pages fiévreusement. Alors certes, je suis plus friande de Wessel Ebersohn, plus sombre, plus tragique, mais L'agence est tout de même un sacré bon roman sur l'Afrique du Sud d'aujourd'hui.
Mike Nicol, L'Agence (Agents of the State), Gallimard Série Noire, 2019. Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Jean Esch.
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2 commentaires:
je le note mais je préfère aussi notre bon Judel !!!
Oui sans aucun doute, moi aussi!
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