Présentation de l'éditeur
C’est l’histoire de trois enfants, de leur promesse murmurée sous l’arbre d’un orphelinat de ne jamais se quitter. Mais les promesses n’engagent que ceux qui veulent bien y croire. Treize ans plus tard, Jean découvre une photographie de Claire dans un magazine pornographique américain.
Le jeune homme veut la retrouver, et comprendre, à tout prix. Il entraîne Michel dans son obsession : direction Los Angeles, et ses anges déchus, où l’industrie du sexe prolifère. Pourquoi ne doutent-ils pas de la réalité de cette image corrompue ?
Le jeune homme veut la retrouver, et comprendre, à tout prix. Il entraîne Michel dans son obsession : direction Los Angeles, et ses anges déchus, où l’industrie du sexe prolifère. Pourquoi ne doutent-ils pas de la réalité de cette image corrompue ?
Equinox continue à tracer sa route, avec un auteur découvert jadis par Aurélien Masson à la Série Noire. Frédéric Jaccaud est l'un des auteurs de romans noirs les plus intéressants à mon humble avis, qui, comme Antoine Chainas ou dans un autre style DOA, repousse les limites du genre. Comme Chainas dans Empire des chimères, Jaccaud situe son intrigue au début des années 1980, dans un monde révolu et où s'amorcent les grands changements qui vont mener à ce que nous connaissons.
A travers Jean et Michel, à travers l'industrie du porno à Los Angeles, c'est le grand basculement dans la vacuité morale et intellectuelle de notre monde qui est saisie, d'une plume froide façon scalpel. C'est du Bret Easton Ellis (époque Moins que zéro) refroidi au Georges Bataille que nous lisons, le tout mâtiné de Ballard (Crash est cité de nombreuses fois par la jeunesse désoeuvrée que rencontrent nos deux personnages).
La quête de l'équilibre (du bonheur?) originel, qui s'incarne dans la vaine poursuite de Claire, cramée avant eux aux spots californiens, pourrait donner un sens à l'itinéraire de Jean et de Michel. Mais il n'en est rien, et c'est une anti-quête que nous offre Jaccaud, glaçante et époustouflante tout à la fois. Pourtant, il y a de l'amour dans ce roman : le lien entre Michel et Jean est complexe, aliénation, amitié, amour en somme ; et puis il y a en filigranes l'amour pour Claire, cette photo qui subsiste et qui résiste à toutes les jaquettes de VHS peu reluisantes, la lueur d'un trio impossible à reconstituer mais qui persiste.
Et c'est ainsi que le roman noir est grand.
Frédéric Jaccaud, Glory Hole, Equinox / Les Arènes, 2019.
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