Présentation éditeur
La Colombie, plein été. Un groupe de Polonais choisis pour tourner une publicité Coca-Cola passe les vacances de sa vie dans un hôtel de luxe au bord de l’océan. Tous frais payés.
Mais bientôt, le séjour vire au cauchemar : la pub est annulée, et la facture est salée… Pour rembourser leur dette et récupérer leur passeport, les touristes insouciants se voient proposer par les Colombiens une offre difficile à refuser. Et le paradis se transforme en enfer.
Tout le monde ne reviendra pas de ce voyage…
Varsovie, un samedi à l’aube. Le corps d’un homme d’affaires est retrouvé pendu au pont de Gdansk – le ventre déchiré, les mains attachées derrière le dos et une cacahuète à la main. L’inspecteur Mortka, de retour à Varsovie après ses quelques mois de purgatoire, est chargé de l’enquête. Rapidement, le Kub flaire une sale histoire de blanchiment d’argent qui le mènera sur
la piste de réseaux internationaux dont les tentacules s’immiscent jusqu’au coeur de la vie financière polonaise.
Ce que j'en pense
Ah que c'est bon de retrouver le Kub! Je l'avais laissé il y a quelques semaines suspendu à une nouvelle médicale et "exilé", je le retrouve à Varsovie mais toujours plein d'angoisse quant au diagnostic attendu. Le roman s'ouvre pourtant loin de la Pologne, en Colombie, avec une bande de jeunes Polonais gogos qui vont se retrouver sous la coupe de trafiquants, mules d'un jour. Pour mon plus grand bonheur, nous revenons vite en Pologne, et le Kub se trouve plongé dans une enquête compliquée à souhait, qui m'a tenue en haleine jusqu'aux dernières pages.
Oh que j'aime ce personnage! Et comme c'est malin de le flanquer d'une enquêtrice, qui sert de révélateur au sexisme ambiant, et qui nous réserve aussi de belles surprises. Ce que j'aime avec Chmielarz, c'est qu'il n'assène jamais rien, aucun discours moralisateur, à l'image du Kub il est légèrement en retrait, et c'est beaucoup plus efficace que n'importe quel discours à la noix.
Et quelle maîtrise dans la construction narrative! Chmielarz confirme sa maîtrise de livre en livre, c'est remarquable. On ne s'ennuie pas, il n'y a pas d'artifice, on est à la fois dans un polar assez classique et dans un récit qui détourne habilement les codes, bref c'est un régal.
Enfin, bien entendu, il y a cette photographie de la société polonaise urbaine, et cela me plaît énormément. Les contradictions de cette société, l'entrée brutale dans la modernité libérale, les reliques du passé, la difficulté à vivre aujourd'hui, tout est brossé à petites touches. Car comme toujours, l'auteur nous embarque sur une apparemment classique histoire de trafic de drogue, mais au-delà et en dépit de cela, ce qui l'intéresse, c'est la criminalité financière.
Le titre français est très malin, vous verrez pourquoi en allant au bout du roman.
Et je me dis que les éditions Agullo font décidément un travail qui me plaît, permettant à ces voix du polar de parvenir jusqu'à nous. L'inconvénient, c'est que maintenant, je dois attendre un moment avant de retrouver le Kub.
Wojciech Chmielarz, La Colombienne (Przejecie*), Agullo, 2018. Traduit du polonais par Erik Veaux. Disponible en numérique.
* pardon pour l'approximation graphique...
4 commentaires:
Tu donnes envie, ce mélange polono colombien a l'air bien!
Je te recommande chaleureusement cet auteur! Les deux premiers de la série sont désormais disponibles en poche.
je vais essayer de laisser un commentaire sans que ça plante - je me disais déjà de retour le Kub ? bon si un jour j'ai besoin d'une nouvelle série polar ...
Oui, le Kub est de retour!!!
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