lundi 13 novembre 2017

La philo des super-héros de Elodie Denis et Jonas Mary


Présentation éditeur
Si vous pensez que la philosophie est réservée aux barbus en toge, vous allez être supris ! La philo se niche partout y compris chez les super-héros.Superman, Batman, les X-Men, Hulk, Daredevil et leurs amis vont vous aider à vous passionner pour Kant, Nietzsche, Épicure et bien d'autres. Le bien, le mal, le bonheur, l'identité, la morale apparaissent en filigrane de leurs aventures et de leurs exploits !Comment Hulk fait-il pour se connaître lui-même ? Wonder Woman est-elle une copine de Kant ? En quoi Kick-Ass incarne-t-il la pensée sartrienne ? Dark Vador a-t-il besoin d'une séance chez Freud ? Au fil des pages, vous comprendrez enfin le fameux "Je pense donc je suis", n'aurez plus peur du concept de "bien commun" et volerez sans peine aux côtés de super-philosophes comme Socrate, Spinoza ou Schopenhauer.

Ce que j'en pense
Je le dis tout de suite, je connais les deux auteurs de ce livre, et je les apprécie énormément, ce qui fausse sans doute un peu mon jugement; je vais pourtant m'efforcer de livrer un avis aussi distancié que possible. Dites-vous pour commencer que si je n'avais pas aimé, il n'y aurait point de chronique... 
Il est de bon ton de rejeter la pop philosophie, comprise alors comme une approche qui veut rehausser des objets issus de la pop culture par une lecture philosophique. Selon moi, l'intérêt de La philo des super-héros est double : oui, bien sûr, il démontre avec brio que les comics et l'univers des super-héros ne sont pas des sous-produits pour lecteurs/spectateurs décérébrés et ce n'est pas rien. Si certains veulent y voir une entreprise de distinction de plus, laissons-les à leurs récriminations et ne boudons pas notre plaisir de lecteurs. Ainsi, j'ai adoré le chapitre sur "la morale", où j'ai retrouvé mon cher Batman. J'ai eu un grand plaisir intellectuel, celui de mettre des références et des concepts philosophiques sur l'un des films de Nolan (je ne connaissais pas le dilemme du trolley). L'autre intérêt, plus directement didactique, est de rendre concrètes, compréhensibles et passionnantes des notions philosophiques. Cela intéressera aussi bien les néophytes en philo (et les lycéens au premier chef) que les philosophes plus chevronnés. Les chapitres se dévorent, c'est vif, drôle, efficace. J'ai souvent ri (le chapitre sur la paresse), j'ai apprécié la remise en perspective des réflexions d'Umberto Eco, datées et en partie désuètes au regard de l'évolution complexe des super-héros, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Les chapitres se succèdent sans jamais égarer le lecteur, avec des encadrés, des "on fait le point" (ou l'hilarant Point Flash p. 281), et en fin de volume, une galerie des personnages, super-philosophes puis super-héros. 
Et ne vous y trompez pas : La philo des super-héros montre une maîtrise bluffante du continent gigantesque des super-héros et une expertise évidente de la philosophie. L'un n'est jamais instrumentalisé au profit de l'autre (et vice-versa), le sérieux du propos n'est jamais sacrifié à la facette ludique, qui mine certaines entreprises de pop philosophie. On ressort de cette lecture plus savant et le sourire aux lèvres. Que demander de plus? 

Elodie Denis et Jonas Mary, La philo des super-héros, Les Editions de l'Opportun, 2017. 


4 commentaires:

Electra a dit…

J'ai adoré étudier la philo (7 heures par semaine à mon époque..) et j'adore les livres de "vulgarisation" où tu peux apprendre la philo sans t'ennuyer mortellement donc je le note !
ps : contente de te retrouver sur ton blog !

Tasha Gennaro a dit…

Ah pour moi aussi c'était 7 heures par semaine! J'ai passé un bon moment avec ce livre. Ravie de revenir aussi, j'espère que l'envie va durer!!!

Miss Cornelia a dit…

Ok moi je suis donc The mamie...8 h de philo dont le samedi matin, tant qu'à faire...ta recommandation, je vais la suivre avec enthousiasme!!!!

Tasha Gennaro a dit…

Je pense que tu aimeras!