dimanche 2 avril 2017

19500 dollars la tonne de Jean-Hugues Oppel


Présentation (éditeur)
Mister K affole le monde de la finance et celui du renseignement. Sur les écrans des élites connectées, une newsletter fait irruption régulièrement sans qu’on ne puisse comprendre son origine. Ce n’est pas la teneur de ces messages - des dénonciations des dérives du monde de la finance - qui inquiètent mais les technologies inédites mises en oeuvre. Cet émule de Julien Assange et d’Edouard Snowden devient une cible prioritaire pour la CIA et la NSA.
Se maintenir au top de la technologie, gagner la confiance de ses clients, s’assurer du recouvrement, garder ses avantages concurrentiels…avant d’être un assassin, Falcon est un professionnel. Et dans son secteur d’activité, rémunération confortable ne va pas sans risque.
Analyste à la CIA n’est pas non plus un métier facile : certes reconnue pour ses compétences, et même avec un père militaire de haut rang, Lee doit aussi composer avec ses origines chinoises et les préjugés racistes et sexistes qui vont avec.
Falcon et Lee chacun de leurs côtés font faire ce qu’ils savent faire et bien faire, l’un au Venezuela pour le compte d’un milliardaire américain non dénué d’ambitions politiques, l’autre en Afrique Centrale où ce sont moins ses yeux bridés que son talent de psychologue qui seront encore une fois utilisés.
Et puis c’est à Londres que leurs employeurs les envoient : ce Mister K qui se déjoue de toutes les techniques de pistage devient leur cible.
A moins que cette cible ne soit encore plus redoutable que le pensent ceux qui croient tout savoir…
A noter : sur la page Facebook de la manufacture de livres, une bande-annonce pour le roman, Oppel le présente, c'est court et tout y est. 

Ce que j’en pense
Jean-Hugues Oppel, certains le connaissent pour ses romans noirs bien poisseux, d’autres pour ses romans plus « politique fiction ». On peut aimer les deux veines ou n’en apprécier qu’une. Avec 19500 dollars la tonne, je me suis régalée, on est plutôt dans la deuxième veine. Jean-Hugues Oppel trousse un noir bien serré, rapide, nerveux, rythmé comme on aime. Et admirez le tour de force : il réussit à passionner et à mettre un rythme d’enfer dans un livre qui parle, de manière fort précise et – pour autant que je puisse en juger – très documentée, des marchés financiers. L’enchaînement des chapitres est au cordeau, les personnages ont d’emblée une véritable épaisseur, et il y a ce zeste d’humour à la Oppel (que j’aime vraiment beaucoup) pour ne rien gâcher. 19500 dollars la tonne est un livre tissé d’inquiétude et de colère, mais là où de mauvais auteurs auraient livré une sorte de pamphlet lourdingue, pesant et démonstratif, Oppel utilise des dialogues qui claquent, des scènes rapides et éloquentes, différents personnages qui apparemment n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres mais tous ensemble donnent une vue d’ensemble de notre société capitaliste spéculative, qui jongle avec de l’argent virtuel en dévastant les pays, les hommes et l’environnement avec une férocité inouïe.
Et comme le dit Mister K. :
« Tout a été dit. Mais comme personne n’écoute, il faut recommencer. »

C’est du grand roman noir, c’est du grand roman, c’est du grand Oppel. 

Jean-Hugues Oppel, 19500 dollars la tonne, la manufacture de livres, 2017. Disponible en ebook SANS DRM.  



4 commentaires:

Electra a dit…

toujours un plaisir de te lire surtout quand tu as aimé le livre ! je ne connais pas l'auteur mais l'histoire me tente vraiment !

Tasha Gennaro a dit…

Ecoute ça a été un grand plaisir, et un peu inattendu, étant donné que depuis une semaine, je ne cesse de commencer et d'abandonner des livres (petite panne de lecture).

Maïté a dit…

J'aime beaucoup cet auteur, notamment en Jeunesse.

Tasha Gennaro a dit…

Oui, j'avais notamment beaucoup aimé, en jeunesse, Allers sans retours.