Présentation (éditeur)
Un privé à la dérive, Michael McGill, est embauché pour retrouver une
version de la Constitution des États-Unis comportant des amendements écrits à
l'encre alien invisible. Depuis les années 50, le précieux document est passé
de main en main en échange de services louches. Pour un demi-million de
dollars, McGill entre dans ce que l'Amérique a de plus fou, grotesque, déviant
et hilarant.
Mon avis
Cela faisait un moment que je voulais lire ce roman de Warren Ellis,
disponible à la maison. Il se trouve que j’ai très envie de lire son dernier, Gun Machine, mais je trouvais un peu
idiot de l’acheter aveuglément alors que je pouvais tester avec Artères souterraines. Warren Ellis n’est
pas un inconnu : c’est un grand scénariste (anglais) de comics, à l’œuvre
notamment dans l’immense Planetary,
que je vous recommande vivement. J’étais donc curieuse de voir ce que donnait
son passage au roman. On sent l’influence comics dans Artères souterraines, sans que ce soit un problème. C’est un roman
déjanté, un peu trash, une sorte de road-trip en forme de plongée dans les sept
cercles de l’enfer, avec un rythme soutenu. Jamais on ne s’ennuie et j’ai
beaucoup aimé le détective privé désenchanté qu’il nous propose, désenchanté
mais jamais cynique, toujours un peu étonné face à l’ampleur des turpitudes
humaines. McGill, c’est son nom, est tout de suite attachant, drôle, et je me
suis plue à suivre ses pérégrinations en Amérique, aux côtés de sa très
déjantée partenaire de fortune. Les artères souterraines, ce sont celles de
cette Amérique qui s’affiche comme puritaine et comme un modèle de pensée
mainstream, mais qui peine à contenir ses déviances underground, internet leur
offrant une audience inédite. Il faut les contrôler… C’est pour cela que les
pires pervers, pour ne pas dire les grands fêlés qui peuplent le roman, ont
quelque chose d’attachant, de touchant ou au pire de pathétique. Ils valent
bien les politiciens cyniques (le client de McGill) ou complètement débiles (la
famille de politique que rencontrent nos deux héros)… Sous la gaudriole, une
vraie inquiétude, une vraie réflexion, donc.
Artères souterraines se dévore, et si on devait adresser un reproche à ce roman, ce serait
celui d’une structure un peu lâche, car le récit fonctionne plutôt comme un
agrégat d’aventures délirantes. Mais ce n’est qu’un reproche mineur à ce qui
reste un roman passionnant et qui pose, mine de rien, quelques questions
dérangeantes et intéressantes.
Vous l’aurez compris, je n’hésiterai pas à lire Gun Machine.
Warren Ellis, Artères
souterraines (Crooked Little Vein),
Le Diable Vauvert, 2010. Traduit de l’anglais (Grande Bretagne) par Laura
Derajinski. Publication originale : 2007. Disponible en Livre de Poche.
2 commentaires:
Je note alors, moi qui vient de découvrir cet auteur.
Et moi je lirai Gun Machine!
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