Présentation (éditeur)
Avec sa patte folle, un tympan et deux
doigts en moins, Jack Taylor n’est plus si vaillant. Pourtant, malgré plusieurs
séjours à l’hôpital, l’hostilité de ses anciens collègues et le chaos dans
lequel l’Irlande est plongée, il va sauver quelques âmes et en laisser partir
d’autres…
Des prêtres se font la malle avec le magot
de leur communauté. Quatre garçons et une fille ont décidé de nettoyer Galway
de ses déshérités. En temps de crise, cela promet un véritable bain de sang.
Certaines
personnes aident les plus pauvres.
D’autres les tuent.
D’autres les tuent.
Bienvenue sur ta tombe, Jack.
Mon avis
De Ken Bruen je ne connais que cette série (je me lancerai un jour dans
R&B) et j’en suis une inconditionnelle. Il m’est arrivé de prendre un
volume des aventures de Jack Taylor à des moments où je n’arrivais pas à lire,
où tout me tombait des mains et à chaque fois, Ken Bruen a un effet
magique : chapitres courts, dialogues percutants, force émotionnelle
extraordinaire, tout concourt à me captiver et à rendre la lecture addictive et
aisée à la fois. Je suis donc ravie à chaque nouvelle parution, même si la
série s’essouffle parfois, aux yeux de certains (j’aime même les volumes un peu
plus faibles, parce qu’ils restent à mes yeux très au-dessus de la moyenne). Pour
moi d’ailleurs, le seul essoufflement concerne les intrigues : dans les tout
derniers volumes, c’est vrai, l’intrigue me semblait moins importante qu’elle
ne l’était au début. Mais cela ne me dérange pas, car ce que j’aime avant tout,
c’est retrouver Jack et les personnages qui forment son entourage, lire des
dialogues qui claquent, savourer l’humour noir de l’auteur, et partager ce
point de vue désabusé sur une société à la dérive. Sur ta tombe ne déroge pas à la règle : c’est du noir,
tragique, résigné face à la catastrophe sociale et politique d’une Irlande
ravagée par la crise et le libéralisme.
On y retrouve ce qui fait le meilleur de la série (après deux volumes
un chouia moins convaincants) : Jack Taylor agité par ses cauchemars, mais
aussi amoureux, râleur et cogneur ; un portrait au vitriol de l’Eglise
catholique en Irlande (seulement en Irlande ?), fermant les yeux sur ses
dérives et en proie plus jamais au démon de l’argent ; un constat amer
face à une Irlande qui a la gueule de bois après un boom économique qui n’a
fait que creuser les écarts entre les riches (très riches et de plus en plus
arrogants) et les autres, qui redécouvrent une pauvreté qu’ils avaient cru
pouvoir oublier. C’est pour cela qu’à mes yeux, Ken Bruen est un grand du roman
noir : il peint une réalité fermement ancrée dans une époque et surtout
dans un pays ; mais ce faisant, il nous parle à tous et touche juste, bien
au-delà des frontières de l’Irlande.
Il est également très fort pour bouleverser le lecteur, manier des émotions
puissantes, offrir un regard désabusé sur l’humanité, tout en offrant un
concentré d’humanité, un zeste d’espoir et une bonne dose d’humour (noir). Je
le confesse, il y a quelque chose de jubilatoire dans la capacité de Jack
Taylor à cogner les affreux et à faire ch… les ordures (une scène d’anthologie
avec son banquier, j’en ris encore). Jubilatoire, je vous dis.
Bon, je suis une inconditionnelle mais je vous jure, ça vaut le détour.
Ken Bruen, Sur ta tombe (Headstone), Fayard Noir, 2013. Traduit
de l’anglais (Irlande) par Catherine Cheval et Marie Ploux. Publication
originale : 2011. Lu en ebook.
6 commentaires:
Le seul que j'ai lu de la série a bien failli me tomber des mains avant la fin et j'en resterai là !
Je lis la série des Jack Taylor tranquillement, son tour viendra...
voilà un Ken Bruen qui manque à ma collection ! erreur qu'il va me falloir corriger très vite car c'est un de mes auteurs préférés ! :)
Cette série me tente depuis longtemps et ton avis ne fait que me conforté dans cette idée !
@Aifelle : ah ça, que dire... Ken Bruen est particulier, on aime ou pas!
@Kathel: et tu as bien de la chance, il t'en reste donc plusieurs à lire!!!
@Petite Souris : désolée, ton commentaire s'était noyé dans la boîte gmail (pas toujours claire)... Ah oui, moi aussi, un de mes auteurs préférés, vraiment. Il faudrait vraiment que je me lance dans les R&B!
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