Présentation
Paris, début du 20e siècle. Un homme découvre un cadavre empalé au
centre de Paris: mais qui est cet homme et comment a-t-il pu se retrouver dans
cette fâcheuse posture? Le célèbre détective anglais, Mr Bobby, est consulté:
il est formel, il s’agit du boxeur Coxward. Oui mais… le boxeur a combattu la
veille à Londres et n’aurait donc pu être trouvé mort à Paris à l’aube… Comment
diable cela est-il possible?
Mon avis
C’est tout à fait par hasard que j’ai téléchargé ce petit roman, dans
le domaine public puisque publié en 1913 ; j’étais attirée par l’argument
de roman policier et j’avais envie de dépaysement après des lectures plus
contemporaines et plus rudes. Sans être un grand roman populaire, L’Effrayante aventure est un plaisant
roman, qui joue avec les codes de la littérature populaire de l’époque,
mélangeant sans hésitation des genres alors en pleine vogue. En effet, ça
commence comme un roman policier, avec ce mystérieux cadavre qu’un célèbre
détective anglais va tenter d’identifier ; ça continue comme un roman de
science-fiction avec la fabuleuse invention d’un savant farfelu, britannique
lui aussi (et on se croirait dans du Tardi). Et ça se termine dans une autre
veine, qui lorgne du côté de la « terre creuse » et du « monde
perdu », qu’on peut supposer bien connus des lecteurs d’alors. Cela
pourrait avoir terriblement vieilli et être illisible mais la plume de Jules
Lermina est vive, alerte, pleine de drôlerie, et j’ai trouvé cela très
plaisant. Je précise que c’est sans doute plus savoureux quand on est un peu
coutumier du roman populaire de l’époque (et du 19ème siècle).
En outre, Jules Lermina s’amuse (en bon libertaire qu’il est) à jouer
avec les représentations nationales, nationalistes, pour ne pas dire clairement
chauvines des uns et des autres : si les Anglais sont dans un premier
temps tournés en dérision par des Français bien sûrs de leur fait, c’est
ensuite au tour des Français d’être ridicules à souhait, et Jules Lermina
renvoie tout le monde dos à dos, égratignant au passage les institutions et les
représentants du pouvoir. Il y a aussi quelques passages bien sentis sur les
médias de l’époque, leur soif du scoop à tout prix et leur manque de profondeur
informationnelle et franchement, on pourrait les reprendre à notre compte (c’est
du moins mon humble avis).
Bref, j’ai passé un excellent moment avec Jules Lermina et il est
probable que je jetterai un œil sur d’autres de ses romans.
Pour qui ?
Les amoureux du roman populaire.
Jules Lermina, L’effrayante
aventure, 1913. Lu en ebook, dans l’édition réalisée par Feedbooks.
3 commentaires:
ça m'a l'air fort sympathique !
ça m'a l'air fort sympathique !
C'est rigolo comme tout, évidemment désuet...
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