Présentation
En 1957, dans un atelier d’écriture où le pédantisme le dispute au
ridicule, Frances Reardon et Bernard Elliot se rencontrent. Ces deux jeunes
écrivains américains commencent à correspondre, et leurs échanges amicaux se
muent peu à peu en histoire d’amour. Cette histoire est inspirée par l’amitié
amoureuse entre le poète Lowell et la romancière Flannery O’Connor.
Mon avis
J’avais lu une critique ou un billet sur ce roman épistolaire lors de
sa sortie (je n’arrive pas à me souvenir où) et l’idée de lire la chronique
épistolaire d’une amitié amoureuse m’avait séduite. En fait, il s’agit
clairement d’une histoire d’amour, même si elle se nourrit d’un respect et
d’une complicité qui sont aussi le socle de l’amitié des personnages. La forme
épistolaire fonctionne dès la première lettre. Carlene Bauer donne une voix à
ses personnages, et par cette voix, un corps, un regard sur le monde, un ton.
Et j’ai aimé qu’elle joue sur cette forme épistolaire pour créer des silences,
des non-dits, de même qu’elle utilise très bien les ellipses.
J’aime bien les personnages, Frances et Bernard, mais aussi Claire,
John et Ted. J’ai eu un peu de mal, surtout au début, à apprécier le personnage
de Claire, engoncée dans des considérations religieuses qui confinent à la
bigoterie, mais elle se libère quelque peu, et je la comprends alors mieux.
N’empêche que je préfère Bernard, séduisant, un peu (beaucoup) toqué, vif,
drôle, tourmenté aussi.
Le seul bémol pour moi, c’est l’importance qu’a la foi chez ces deux-là,
non qu’elle me gêne mais elle prend beaucoup de place, et j’ai du mal à adhérer
à cela (impie que je suis !). J’en comprends la nécessité dans cette
histoire, surtout pour Frances, mais leurs débats en la matière ne m’emballent
pas.
Je ne sais ce qu’il me restera dans quelques semaines, dans quelques
mois, de ce roman, mais j’ai apprécié cette lecture, rapide, séduisante,
empreinte à la fois de légèreté et de gravité.
Pour qui ?
Pour tous ceux qui goûtent la forme épistolaire, maniée avec virtuosité
ici.
Le mot de la fin
Les histoires d’amour finissent mal, en général.
Carlene Bauer, Frances &
Bernard (Frances & Bernard),
Calmann-Lévy, 2013. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marie-Odile
Fortier-Masek. Publication originelle : Houghton Mifflin Harcourt Company,
2013.
2 commentaires:
Arggh ! La forme épistolaire me tente (et ce que tu dis du roman), moins l'aspect religieux (impie que je suis aussi !)...
Ouais, je ne m'attendais pas à cet aspect et bon, bof pour moi! Si tu veux que je t'envoie le roman, n'hésite pas!
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