mercredi 8 août 2012

Moi Ambrose roi du scrabble de Susin Nielsen


Présentation
Ambrose a douze ans et il n’a pas connu son père, mort brutalement d’une rupture d’anévrisme. C’est un enfant solitaire, qui a du mal à se faire des amis, surprotégé par sa maman et affligé d’une allergie aux cacahouètes qui achève d’en faire un enfant à part. Sa mère enseigne au gré des contrats qu’on lui propose d’université en université, mais elle a bien du mal à joindre les deux bouts : lorsque s’ouvre le roman, tous deux vivent au rez-de-chaussée, pour ne pas dire au sous-sol d’une maison, dans un appartement que leur louent les occupants de la maison, un charmant couple d’origine grecque. Deux événements vont bouleverser la vie d’Ambrose : il quitte le collège pour bénéficier de l’enseignement à distance après que des petites terreurs ont essayé de le tuer en glissant une cacahouète dans son sandwich, et Cosmo, le fils des propriétaires, sort de prison et vient habiter chez ses parents, ce qui ne manque pas d’inquiéter la mère d’Ambrose. J’oubliais : le jeune garçon adore jouer au scrabble, qui a un rôle important dans le récit, et j’ai beaucoup aimé les titres de chapitres qui jouent avec les règles du jeu !

Mon avis
C’est un délicieux roman que je présente très mal! On s’attache vite à Ambrose, pré-adolescent souffre-douleur de ses camarades, doté d’une distance salutaire qui régale le lecteur. Susin Nielsen ne s’embarrasse pas de réalisme, cela n’a d’ailleurs aucune importance : elle trouve l’équilibre entre le sourire et l’émotion, et plante ses personnages en quelques phrases. J’ai lu le livre d’une traite, presque triste d’abandonner là Ambrose et ses proches. J’ai aimé l’intrigue, les personnages, le ton du roman, ainsi que l’impression de grande douceur qui s’en dégage. Susin Nielsen sait à la fois ménager un certain suspense avec quelques rebondissements sympathiques, mais quelle que soit la gravité objective des événements, le lecteur n’est pas angoissé, il sait que l’apaisement est proche. Au final, c’est une lecture réconfortante, car on voit le petit Ambrose évoluer, prendre confiance en lui, s’affirmer. En passant, j’aime beaucoup la maquette du livre, je découvre en fait les éditions Hélium, et en dépit de la calculatrice qui ne représente pas celle du roman, j’ai trouvé la couverture bien travaillée ! Il est certain que je lirai Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ? du même auteur (toujours chez Hélium), dont tout le monde dit grand bien.

Pour qui ?
Les adultes comme les jeunes lecteurs devraient prendre plaisir à lire ce roman. Le récit, linéaire, est fluide, ne posant pas de difficulté particulière.

Le mot de la fin
Très très bien !

Susin Nielsen, Moi Ambrose roi du scrabble (Word Nerd), Hélium, 2012 (13,90 €). Traduit de l’anglais (Canada) par Valérie Le Plouhinec.

2 commentaires:

Deuzenn a dit…

J'ai lu Dear George Clooney il y a quelques temps et j'avais très envie de lire celui-ci. Tu achèves de me convaincre!

Tasha Gennaro a dit…

J'espère qu'il te plaira autant que Dear George Clooney: en tout cas ton billet donne très envie!