Présentation éditeur
Londres,
avril 1812. Lady Helen Wrexhall s'apprête à faire son entrée dans le
monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec
l'espoir de faire un beau mariage. Mais d'étranges faits surviennent
qui la plongent soudain dans les ombres de la Régence : une bonne de
la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et Helen fait la
connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse.
Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de
combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société.
Lady Helen est dotée d'étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de
renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour basculer dans
un monde terrifiant ?
Ce que j’en pense
J’ai acheté ce roman jeunesse sans avoir la moindre idée de
ce qu’il racontait, ni même du genre auquel il pouvait se rattacher. Je l’ai
choisi sur sa bonne mine, sur la foi d’un environnement Régence qui me
promettait un dépaysement de bon aloi.
On y retrouve des ingrédients déjà rencontrés maintes fois :
une jeune fille de l’aristocratie sur le point de faire son entrer dans le
monde, un milieu familial qui tend à la trouver impétueuse, une attirance pour
un homme mystérieux et ténébreux. Si ces topoï d’une certaine littérature de
jeunesse vous rebutent, passez votre chemin. Pour ma part, à condition de ne
pas voir les clichés de style s’ajouter aux motifs vus et revus, ça me va. L’héroïne
m’a plu d’emblée, et Alison Goodman l’entoure d’une galerie de personnages
passionnants : si l’oncle (et tuteur) est unanimement odieux (c’est un
homme de son temps et sa classe sociale, ce qui suffit à en faire un crétin
patenté), la tante est plus intéressante et authentiquement bienveillante,
Darby est une trouvaille de domestique, et les membres du Club des mauvais
jours et leurs alliés forment une belle galerie romanesque.
Alison Goodman prend son temps pour installer l’histoire, et
comme je ne savais pas à quel genre de récit m’attendre (je ne savais pas que c’était
de la fantasy), arrivée à un tiers du roman, j’étais à un cheveu de m’agacer ou
de me lasser. Et puis nom d’un petit bonhomme, au tiers du roman, les choses
démarrent pour de bon, après une longue mise en place qui s’avère nécessaire.
Pour le coup, se confirme une impression jusque là peu appuyée, celle d’être
dans un univers de fantasy, sans loup-garous ni vampires, je le précise, mais
avec des créatures nuisibles qui prennent des corps humains pour commettre
leurs méfaits, avec des héros justement nommés « Vigilants ».
Alors évidemment, je pourrais trouver des raisons très
sérieuses de trouver ce roman sympathique : en particulier sa façon de
brosser le portrait d’une époque et d’un milieu social (l’aristocratie
britannique) terriblement misogynes. Les femmes, quel que soit leur rang et
leur titre, n’ont aucune liberté. Fille ou femme, elles sont des mineures, des
enfants, des êtres dénués de la capacité à décider par leurs propres moyens. Et
par conséquent, comme d’autres héroïnes de romans jeunesse ou Young Adult se
situant au XIXème siècle, Lady Helen déroge aux règles imposées à son sexe.
Mais entre nous, si je trouve cette dimension intéressante
et bienvenue dès lors qu’on songe que le roman s’adresse à de jeunes lectrices
(des ados), je ne prétendrai pas y avoir cherché un propos féministe. Je
voulais me laisser emporter par un univers riche, foisonnant, par des
personnages solidement campés et séduisants, par une intrigue bien menée. Et le
roman d’Alison Goodman a été parfait pour cela, passé le petit coup de mou
ressenti à un tiers du récit. Je sais qu’en VO, un deuxième volume est paru :
j’ai hâte qu’il soit traduit.
Alison Goodman, Lady Helen. Le Club des mauvais jours (The Dark Days Club), Gallimard Jeunesse, 2016. Traduit de l'anglais (Australie) par Philippe Giraudon. Parution originale: 2016.
4 commentaires:
Je passe mon tour - j'aime bien l'idée de découvrir un roman, y aller ainsi presque les yeux fermés !
Ravie qu'il t'ait plu, perso quel régal!!!!
@Electra: oui ça ne m'arrive plus si souvent!!
@MissCornelia: oh la la, oui!
J'ai essayé ce roman parce que j'avais aimé les précédents du même auteur, la série "Eon", mais comme vous le dîtes, la msie en place est longue...et je l'ai écarté.
Bon, il faudra peut-être que je m'y remette...
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