Présentation éditeur
« Bien que peu de gens soient assez âgés pour s'en souvenir,
et encore moins assez impolis pour en parler, je fus autrefois vilipendée dans
les feuilles à scandales. […] C'est à cette époque de mon existence que je fus
accusée de fornication, de haute trahison et d'être la plus mauvaise mère de
tout le Scirland. C'est plus que la plupart des femmes peuvent réaliser en
l'espace d'une vie et j'admets que j'éprouve une sorte de fierté perverse à y
être parvenue.
Ce livre est également, bien entendu, le récit de mon
expédition en Érigie. Les avertissements de ma première préface s'appliquent
toujours : si les descriptions d'actions violentes, de maladies, de mets
étrangers au palais des habitants du Scirland, de religions étranges, de nudité
en public ou de gaffes diplomatiques idiotes sont susceptibles de vous gêner,
fermez ce livre et passez à quelque chose de plus plaisant.
Mais je peux
vous assurer que j'ai survécu à tous ces événements ; il est donc probable que
vous survivrez à leur lecture. »
Ce que j’en pense
J’ai acheté Le Tropique des serpents à sa sortie, mais ce n’est
que la semaine dernière que j’ai mis le nez dedans. J’avais besoin de faire une
pause dans mes explorations noires et cette plongée dans un univers de fantasy
plutôt light me semblait parfaite. Bien m’en a pris. J’ai retrouvé ce que j’ai
aimé dans le premier volume. L’arrière-plan victorien (ou supposé tel car nous
sommes dans un pays imaginaire, rappelons-le) est moins appuyé, tout simplement
parce que notre héroïne, Isabelle, quitte vite son pays pour une nouvelle
exploration, qui va cette fois-ci l’amener plus loin de chez elle. Mais pour
autant, les pesanteurs morales de l’époque se font bel et bien sentir, et notre
scientifique passionnée se heurte au machisme d’une société bien guindée, tout
comme Nathalie, sa jeune acolyte dans ce volume (aux côtés de Tom Wilker bien sûr).
C’est une fois de plus un ton qui me séduit, qui déroge aux conventions dans la
représentation de la féminité. Car Isabelle refuse de secrifier sa passion pour
les dragons à son fils, qui l’embarrasse plus qu’autre chose. Il y a quelques
passages bien sentis sur l’obligation faite aux femmes de prendre soin de leur
progéniture, sur l’obligation de se marier (et Nathalie veut absolument
échapper au mariage).
L’intrigue m’a beaucoup plu et Marie Brennan a su renouveler
son univers. La découverte d’un nouvel espace géographique engendre un autre
type de péripéties, de dangers et de chocs culturels. Je ne me suis pas ennuyée
une seconde, et certains passages m’ont fait écarquiller les yeux. Croyez-moi,
ça ne m’arrive pas si souvent.
J’ai déjà dit un truc similaire à la fin du tome 1, mais
tant pis : j’ai hâte de retrouver l’univers de Marie Brennan dans le tome
3.
Marie Brennan, Le
Tropique des serpents (The Tropic of Serpents). Mémoires par Lady Trent tome 2, L’Atalante, 2016. Traduit de l’anglais
(Etats-Unis) par Sylvie Denis. Disponible en ebook sans DRM. Publication
originale : 2014.
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