Présentation (éditeur)
Condor, c’est l’histoire d’une enquête menée
à tombeau ouvert dans les vastes étendues chiliennes. Une investigation qui
commence dans les bas-fonds de Santiago submergés par la pauvreté et la drogue
pour s’achever dans le désert minéral de l’Atacama, avec comme arrière-plan
l’exploitation illégale de sites protégés…
Condor, c’est une plongée dans l’histoire du
Chili. De la dictature répressive des années 1970 au retour d’une démocratie
plombée par l’héritage politique et économique de Pinochet. Les démons chiliens
ne semblent pas près de quitter la scène…
Condor, c’est surtout une histoire d’amour
entre Gabriela, jeune vidéaste mapuche habitée par la mystique de son peuple,
et Esteban, avocat spécialisé dans les causes perdues, qui porte comme une
croix d’être le fils d’une grande famille à la fortune controversée…
Ce
que j’en pense
De Caryl Férey je n’ai pas
tout lu, loin s’en faut. Mapuche,
loué par Jean-Marc Laherrère, est toujours sur ma PAL, et auparavant j’avais
été soufflée par la puissance de Zulu,
par sa noirceur, la force des émotions provoquées. J’ai lu Condor très vite, et c’est un bon signe. De fait, Condor est efficace en tous
points : personnages bien dessinés et que l’on aime ou que l’on déteste
tout de suite, intrigue bien menée, propos historique et politique clair (sans
être asséné). Pourtant, je ne suis pas totalement emballée. Le roman m’a
intéressée, il m’a fait passer un bon moment de lecture polar, mais je n’en
suis pas ressortie secouée, car j’avais toujours un point d’avance sur
l’intrigue. Pour moi c’est comme si Caryl Férey avait sacrifié de sa force aux
« ficelles » (je n’aime pas ce mot, bien plus péjoratif que ce que je
veux dire ici) du romanesque. Je ne peux développer sous peine de spoiler, mais
je savais (presque) toujours ce qui allait se passer au chapitre suivant, et
cela m’a gâché le plaisir en partie. J’aurais aimé être surprise… Par ailleurs,
j’ai trouvé que Schober aurait gagné à être plus complexe : il ne s’agit
pas de le faire moins salaud, mais il était riche de promesses narratives, non
exploitées. Cependant je comprendrais que ce soit parfaitement volontaire de la
part de Caryl Férey.
Pour autant, je dois
préciser une chose : je pense que Condor
a pâti des lectures époustouflantes qui l’ont précédé dans mes semaines de
lecture (et ceci est en partie subjectif) : Raizer, Jaccaud, j’ai souvent
été décontenancée et ravie. Surtout, je vous recommande malgré mes réserves la
lecture de Condor : somme toute,
je reproche à l’auteur une forme d’efficacité romanesque, ce qui est un comble…
Je fais ma difficile, quoi. Et je vous le dis tout de go, je vais lire Mapuche.
Caryl Férey, Condor, Gallimard/Série Noire, 2016.
Disponible en ebook.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire