jeudi 7 janvier 2016

Je suis inconstante (les séries et moi)

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Cela pourrait surprendre, mais parfois j'aimerais être dans l'état du monsieur ci-dessus. Si si. 
Si je fais une consommation excessive d'images télévisuelles, c'est souvent d'un oeil distrait, tout simplement parce qu'en réalité, je suis rivée à l'écran de mon ordinateur portable, occupée à fréquenter mes sites et blogs préférés. 
Je ferais mieux de :
1) lire les BD accumulées ces derniers mois;
2) lire les romans qui me tentent. Songez que je n'ai toujours pas terminé le San Antonio commencé il y a deux jours. En termes de volume, ce n'est pourtant pas Crime et châtiment (et c'est plus rigolo). 

Mais tout simplement, je m'en veux de ne pas avoir le courage, l'énergie, l'appétit de poursuivre les séries commencées, souvent avec enthousiasme. Inconstante je suis dans mon visionnage. Rappelez-vous, j'avais parlé ici de ma décision d'abonner la maisonnée à Netflix, décision que je ne regrette nullement. Ce n'est pas moi qui m'en sers le plus, et à chaque fois que je navigue sur le site, je le regrette, car j'ai mille et une envies. Et puis il y a les séries achetées en DVD, qui patientent pour certaines depuis des lustres. A ce rythme, les lecteurs DVD auront disparu de la planète avant que j'aie vidé mon stock. Sur Netflix, je me suis passionnée pour quelques séries, regardées en entier (pour ce qui était disponible sur Netflix): Longmire, Unbreakable Kimmy Schmidt, The Fall (saison 1). 

Pour quelques séries regardées rapidement (je ne m'adonne cependant pas au binge watching, JE TRAVAILLE ET JE DORS TROP!), combien sont restées sur le bord de la route, non par manque d'intérêt mais parce que je ne parviens pas à "m'y tenir"? 
- American Horror Story: un épisode regardé, plutôt aimé, et puis plus rien.
- Rectify, somptueuse série : trois épisodes de la première saison.
- Better Call Saul: deux épisodes qui m'ont enthousiasmée. 
- Fargo: un épisode, que j'ai adoré.

Et je ne parle pas des films... 

Il fut un temps où, bien que très occupée professionnellement (ce n'est donc pas la raison), je faisais, avant l'heure, du visionnage intensif. Souvenez-vous, les plus de trente ans, c'était l'époque des VHS. J'enregistrais toute une saison d'Ally McBeal ou d'Urgences et je dévorais ça sur mon canapé, par après-midi ou soirées entières. J'en garde un souvenir de plaisir intense, et pourtant je devais ressembler au monsieur sur son canapé là-haut. 

Qu'est-ce qui a changé? 
Je l'ai dit, professionnellement, j'étais déjà très occupée. Je pourrais approfondir et dire que, sans aucun doute, mon travail n'est plus le même, qu'il me mobilise différemment, et qu'il me prend plus d'énergie (éparpillement des tâches, exigence d'une réactivité accrue, emballement des contraintes administratives et organisationnelles). Ceci est lié aussi à mon âge: je n'ai plus l'énergie de ma vingtaine, c'est évident, et je suis sans doute plus fatiguée le soir ou le week-end que je ne l'étais alors (la vieillesse est un naufrage). 
Ma situation personnelle a évolué, mais j'ai un grand consommateur de séries à la maison, donc ce n'est certainement pas mon cher et tendre qui réfrène ma consommation de séries (ou de films, d'ailleurs). 
Le paysage des séries a évolué, mais les années 1990 et le début des années 2000 marquaient le début de ce renouveau général des séries. Friends venait bousculer le champ des sitcoms en ne ciblant plus seulement un public familial ou adolescent, Ally McBeal hybridait de façon inédite à la télévision la comédie romantique et la comédie tout court, Urgences révolutionnait la série dramatique et en particulier la série médicale. Et puis il faut le dire: je suis bon public, et j'ai un péché mignon, les sitcoms; sans aller jusqu'à dire que j'aime n'importe quelle sitcom, je peux bien l'avouer, je n'affectionne pas que les sitcoms "nobles" (Friends, The Big Bang Theory, etc.); j'adore Une nounou d'enfer, et je peux regarder avec plaisir Ma famille d'abord ou d'autres dont j'ai oublié le titre. Ouais, vous pensiez avoir affaire à quelqu'un d'un peu exigeant, et bien pas du tout, ces plaisirs un peu coupables m'enchantent. Pour en revenir à mon propos, j'aime autant les séries mainstream voire cheap que des séries plus exigeantes. Le paysage des séries restant très riche, là n'est pas la cause de mon inconstance. 

Alors quoi?
Je crains autre chose, en réalité. Je crois que c'est moi qui ai changé, dans mes modes de consommation culturelle. Je lis toujours autant, en dépit de moments de creux. Mais je regarde peu de films (alors que dès l'adolescence, j'ai regardé énormément de films, toujours grâce aux VHS et au magnétoscope, et j'allais très souvent au cinéma) et je suis inconstante dans ma fréquentation des séries. Je pense qu'internet a changé les choses, et avec lui le wi-fi. D'abord, je quitte rarement mon ordinateur, et je surfe, parfois sans but: c'est autant de temps que je ne passe pas à faire autre chose. Ensuite et surtout, cette pratique que des spécialistes appellent je crois "sursautante" a des répercussions sur mes facultés de concentration, du moins dans mes pratiques de loisirs. Si je peux lire pendant des heures (encore que, je me vante, là), j'ai bien plus de mal qu'avant à rester devant un film de bout en bout pour le regarder en une fois, et encore plus de mal, évidemment, à suivre assidûment une série. Je peux même morceler un épisode comme on quitte momentanément la lecture d'un roman. Je crois que cela ne me serait jamais venu à l'esprit à l'orée des années 2000. Tout se passe comme si j'avais désormais du mal à me plier à la durée d'un épisode, d'une saison. Je ne vous cache pas que cela me pose question et m'inquiète un peu. 
J'aimerais retrouver ce plaisir d'une immersion dans un univers fictionnel télévisuel, des heures passées devant une série au point qu'on se relève du fauteuil un peu sonné, un peu ahuri par le retour au monde réel. Cela me manque. 

Alors quoi (bis)?
Je sais que les "bonnes" résolutions d'année sont souvent vaines, mais si je devais en prendre concernant les séries, ce serait celles-ci:
- éviter de morceler un épisode (sauf en cas de sommeil triomphant);
- aller au bout d'une saison avant de commencer une autre série (sauf s'il y a désintérêt ou ennui évidemment). 

J'ai regardé ce soir le premier épisode de la série documentaire Making a Murderer sur Netflix, qui m'a passionnée. Si les autres épisodes sont aussi intéressants, je vous en parlerai assurément. Mais je m'engage (hum...) à aller au bout de la saison, autant que possible. 

Allez, tope-là #jemeparlesijeveux. 

(et je prends la résolution aussi de lire au moins une bande dessinée par semaine, pour ce que ça vaut)


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