Présentation (éditeur)
Bangkok, futur proche. Des cadavres de touristes sont retrouvés aux quatre coins d'une ville noyée par les pluies d'une mousson déréglée par les changements climatiques - des Occidentaux manifestement plus intéressés par les enfants esclaves que les trésors architecturaux des temples bouddhistes thaïlandais... Or, un tueur en série ciblant les touristes sexuels, c'est mauvais pour le business. Le lieutenant Tannhâuser Ruedpokanon, de la police touristique de Bangkok, est chargé de l'affaire. Qui s'annonce périlleuse, car celui qu'il poursuit, le mystérieux Dragon, en référence aux cartes qu'il laisse sur le lieu des crimes, semble doté de capacités pour le moins hors normes…
Ce que j’en pense
Je connais peu l’oeuvre de Thomas Day, doux euphémisme, puisque je n’avais jusqu’alors lu qu’un roman de cet auteur. Il s’agissait de L’instinct de l’équarrisseur, que j’avais adoré. Autant que le nom de Thomas Day, c’est la nouvelle collection des éditions du Bélial qui a attiré mon oeil, Une Heure-lumière, qui fait le pari de la novella. Enfin, si Dragon a trouvé son heure auprès de moi parmi les nombreuses nouveautés de ma PAL, c’est par son format court, j’avais trop de travail et pas assez d’énergie pour me lancer dans un roman long.
Le format novella est parfaitement adapté au rythme du récit (ou est-ce l’inverse?): ça va vite, ça claque, ça ébranle en peu de pages. L’action prend place dans un futur un peu dystopique et terriblement proche, mais la dominante est bien celle du thriller voire du noir: en termes de sujet, de rythme, de construction, de thématiques, le pessimisme du noir étant accentué, pour moi, par l’environnement dystopique. J’ai été frappée aussi par la capacité de Thomas Day à donner à voir: la ville, ses bas-fonds, la jungle, la boue, les corps. Day a une écriture très visuelle dans Dragon. On étouffe, on sent les odeurs, on sent la pluie torrentielle s’abattre sur nous.
Bangkok se dessine sous nos yeux en une ville hybride, entre modernité et mysticisme traditionnel, entre liberté sexuelle et Moloch… L’un des aspects les plus fascinants de Dragon est cette évocation du corps, du rapport au corps, objet de désir, de plaisir et d’abnégation tout à la fois.
Cependant il y a un bémol pour moi, mais il ne s’agit pas d’un défaut du récit, plutôt des choix opérés par Thomas Day. Je voulais un récit court. Pourtant, à la fin, j’étais un peu frustrée: j’aurais aimé en savoir plus sur Tann, sur Dragon, Day en dit trop ou pas assez, mais je comprends que ce choix sert le propos. Simplement, il ne me convient pas tout à fait…
Thomas Day, Dragon, Editions du Bélial, 2016. Disponible en ebook.
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