Présentation (éditeur)
Un vétéran d’Irak au visage mutilé tombe en panne au milieu de nulle part et se dirige droit vers le premier bar. Peu après, un homme entre avec une femme, puis la passe à tabac. L’ancien soldat défiguré s’interpose, et ils repartent ensemble, elle et lui. C’était son idée, à elle. Comme de confier ensuite au vétéran le montant de l’assurance-vie de son mari qui la bat. Ce qu’elle n’avait pas réalisé, c’était qu’à partir de là, elle était déjà morte.
Ce que j'en pense
Je ressors un peu sonnée de cette lecture. Voilà un bouquin qui ne cherche pas à se rendre aimable, c'est le moins qu'on puisse dire. Il commence comme un roman noir assez classique: un anti-héros abîmé (dans tous les sens du terme) qui fait une halte forcée dans une ville dont le nom est une référence à Jim Thompson, une femme fatale entre victime et garce, et tout cela fait un cocktail saisissant et déjà bien noir. C'est sans compter sur la rupture opérée à environ un tiers du roman, un changement de cap qui entraîne le lecteur au fond de la folie, de la noirceur. La folie pure, voilà ce que génère un mélange étourdissant de bigoterie, de patriotisme mal senti, de névroses familiales: telle est la corrosion du roman, corrosion du corps, de l'esprit, sans retour possible.
Il est certain que je ne recommanderai pas le roman à tout le monde: tant de noirceur n'est pas supportable par tous les lecteurs et Jon Bassoff n'offre rien pour se raccrocher aux branches. Je ne sais pas si je peux dire que j'ai aimé Corrosion, ce n'est pas une lecture qui cherche à susciter un coup de coeur. Je sais que je suis admirative de la maîtrise de la construction, de la force du propos, de l'écriture. Corrosion fait beaucoup parler, à juste titre. On peut ne pas aimer. Mais de mon point de vue, la plongée vaut la peine.
Jon Bassoff, Corrosion (Corrosion), Gallmeister, 2016. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anatole Pons. Publication originale: 2013. Disponible en ebook.
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