vendredi 11 avril 2014

Les éditeurs français


Je suis peu présente sur le blog en ce moment, non que je délaisse la lecture, mais le travail m'empêche de trouver du temps et de l'énergie pour rédiger des billets et aller sur vos blogs... Cela ira peut-être mieux dans quelques semaines. 

Ce matin, j'avais envie de râler : un nouveau Janet Evanovich sort, un recueil de deux nouvelles (ou novellas). Joie, suivie d'une stupeur sans nom : l'édition numérique est plus chère que l'édition papier. On aimerait bien savoir pourquoi, tout de même. 
Je n'ai même pas envie de discuter du prix des livres numériques en France, cela ne me gêne pas plus que cela. Je trouve les livres chers, en général (papier ou numériques); mais j'en achète beaucoup quand même, j'ai la chance de pouvoir me le permettre. En revanche, qu'on ose proposer une nouveauté (donc un livre dont on dispose en fichier numérique, pas un livre qu'on doit retravailler complètement pour préparer une édition numérique) à un prix plus élevé que le format papier dès sa sortie, je trouve que c'est de l'abus pur et simple. J'espère au moins que l'édition numérique est soignée, et non truffée de fautes comme c'est trop souvent le cas avec les éditions numériques françaises. 

Accessoirement, je considère que c'est de l'incitation au piratage. Oui, je pèse mes mots. Que les éditeurs ne jouent pas les vierges effarouchées devant les pratiques illégales quand eux-mêmes traitent les lecteurs de livres numériques avec un tel mépris*. D'ailleurs, sans vouloir sous-estimer l'ampleur du piratage, je voudrais que les éditeurs m'expliquent une chose : ils ne cessent de freiner devant le numérique en arguant du fait que c'est un tout petit marché, que ça ne vaut pas les investissements nécessaires. OK. Et dans le même temps, ils poussent les hauts cris devant l'ampleur du piratage. Lecteurs = pirates mais jamais acheteurs? Ben voyons... 

Pour ma part, je ne lirai pas ce livre. Je n'achète plus beaucoup de livres papier, le moins possible. Et je ne paierai pas plus cher l'édition numérique. 

A l'heure où les études confirment toutes l'érosion de la lecture, les choix des éditeurs français n'en finissent pas de me sidérer. Les libraires se bougent, les bibliothécaires aussi. Heureusement qu'ils sont là, mais eux sont au contact de lecteurs, pour de vrai. Ceci explique sans doute cela. 

* et les lecteurs tout court : où est passée la baisse de la TVA? Sûrement pas dans l'escarcelle des lecteurs, au nom desquels les éditeurs s'offusquaient tant de la précédente hausse. 

4 commentaires:

keisha a dit…

Je n'ai pas de liseuse, et ne suis pas encore bien convaincue par l'objet; de toute façon, j'y mettrais des classiques gratuits. Na.
Oui, c'est scandaleux que le numérique soit plus cher que le papier dans le cas que tu cites.On se demande pourquoi. Surtout qu'on ne peut même pas prêter le numérique à une amie...

Tasha Gennaro a dit…

On ne peut pas prêter à cause des DRM, qui coûtent cher aux éditeurs et qui n'embêtent que les honnêtes acheteurs puisque les pirates savent les retirer aisément... Heureusement, certains éditeurs ne les utilisent pas!

Maïté Bernard a dit…

J'ai un Kindle qu'on m'a offert et que j'aime bien. Ceci dit, je ne l'utilise que pour les romans que je ne peux pas trouver en papier, c'est à dire des romans latinoaméricains en espagnol qui ne sont pas vendus en Espagne. Voilà pour le côté lecteur. Pour le côté écrivain, j'avoue que je suis choquée que mes bouquins soient parfois aussi chers en numérique qu'en papier, soit à peine moins chers. Comme vous le dîtes, l'objet est quand même moins beau qu'un livre et ne peut pas se prêter ou à un nombre réduit de personnes. Et puis disons le franchement, je suis super mal payée sur mes droits numériques alors que je ne vois pas ce que ça a coûté à mon éditeur! Je crois que les éditeurs français sont très mal à l'aise avec le numérique et du coup, n'offrent que des idées tièdes.

Tasha Gennaro a dit…

Ah! c'est intéressant ce que vous dites sur le paiement des droits numériques, en effet, on ne voit pas ce que ça coûte de plus à l'éditeur, et de toute façon, en quoi serait-ce à l'auteur de compenser? Le pourcentage touché par les auteurs (sans qui le livre n'existerait pas) est déjà bien faible... Oui, ils sont sans doute mal à l'aise mais du coup, je trouve qu'ils adoptent les mauvais réflexes adoptés précédemment par l'industrie musicale...