mercredi 16 avril 2014

La mort préfère Ava de Maïté Bernard



Présentation (éditeur)
Ava se rend sur Guernesey, où elle doit participer à l'assemblée annuelle des consolateurs de fantômes. Elle espère obtenir des réponses aux questions qui la tracassent. À commencer par celle-ci : comment peut-on avoir une vie sentimentale quand on doit cacher à ses proches qu'on a le don de voir les morts ? Un sujet qu'il va devenir urgent de creuser car Ava loge chez un garçon si beau qu'il est presque impossible de le regarder et de l'écouter en même temps... Sans compter que les fantômes raffolent des histoires d'amour, et n'hésitent pas à se mêler de celles d'Ava.

Mon avis
Vous le savez, j’aime cette série jeunesse, son univers, le personnage d’Ava, et l’écriture de Maïté Bernard. Ces derniers temps, je lis beaucoup par nécessité professionnelle et ce n’est pas toujours enthousiasmant. J’ai soudain eu envie de retrouver un univers littéraire dans lequel je me sentais bien. J’avais parcouru un peu rapidement La mort préfère Ava et je m’étais promis d’y revenir en lui consacrant un peu plus d’attention. C’est chose faite et j’ai passé un très bon moment, une vraie parenthèse enchantée au milieu de mes devoirs de lecture.
J’ai donc retrouvé Ava, l’île de Jersey mais aussi celle de Guernesey, Harald (mais il se fait plus discret dans ce volume), Cecilia (au centre du volume, au contraire), quelques nouveaux venus, des fantômes, des consolateurs et aussi et surtout Alistair, dont la beauté coupe le souffle à Ava…
Ce nouveau volume m’a captivée, enchantée, émue, et j’aime particulièrement la manière dont l’auteure allie une forme de légèreté à la gravité du propos. Car il est question du lourd secret de Cecilia, de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, rien de moins. Maïté Bernard est tout sauf manichéenne, elle porte un regard plein de douceur sur ses personnages, donnant aux (jeunes) lecteurs un bel exemple d’humanité. La confession de Cecilia est une très belle scène, terrible mais saisissante, dénuée de pathos (au mauvais sens du terme). Surtout, elle intègre tout cela à l’action avec un grand naturel, sans infliger de lourds développements moralisateurs au lecteur.
Et puis il y a la légèreté de cet univers, des scènes toujours aussi drôles (la rencontre hilarante entre Alistair et une Ava surprise par sa propre franchise), un rythme soutenu, bref, tout ce qui fait que j’aime la série. Je ne vous cache pas que j’aime également la façon dont l’auteure parle des îles anglo-normandes, de leur beauté, de leur douceur, de l’art de vivre britannique. J’ai toujours envie en lisant les Ava de m’installer dans un fauteuil cosy près d’une bow-window avec vue sur la mer, en grignotant des scones et en sirotant un thé ! J’avais envie d’un fish and chips quand Cecilia et Ava en mangent… Cela peut sembler anecdotique mais cela signifie pour moi que Maïté Bernard crée des atmosphères, et ce n’est pas rien.
Enfin, le volume se clôt sur une péripétie dramatique (mais pas trop non plus) qui donne envie de se jeter sur le volume suivant, Ava préfère l’amour, qui vient de sortir.
Je remercie les éditions Syros qui m’ont fait parvenir les trois premiers volumes*. Sur ce, je vais plonger dans le quatrième !

Maïté Bernard, La mort préfère Ava, Syros, 2013.


* ainsi qu’un tote-bag aux couleurs d’Ava que j’adore !

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