lundi 21 avril 2014

Dark City d'Alex Proyas


Présentation
Tout commence dans une salle de bain. On y voit un homme sur le front duquel perle une goutte de sang, dans une baignoire. Une lampe vacille, l'homme se réveille. Confusion et incompréhension sont alors son lot lorsqu'il s'aperçoit qu'il est dans un étrange hôtel et qu'il est recherché pour des meurtres dont il n'a aucun souvenir. 
(extrait de la fiche wikipédia du film)

Mon avis
Cela fait des années que je me promets de voir ce film : pourquoi ai-je tant attendu, mystère… Je pense en tout cas que je le reverrai. Qu’est-ce qui m’a plu ? A peu près tout…
1° Nous sommes dans un univers science-fictionnel qui a quelque chose de dystopique, ce qui n’est pas pour me déplaire. On y retrouve en tout cas des éléments de la dystopie : une cité régie par une armada d’individus (venus d’ailleurs) « clonesques » et effrayants, qui asservissent l’humanité à des fins scientifiques. Le pouvoir est tyrannique, absolu. Face à ces « étrangers », un homme, notre héros, John Murdoch. Il est le grain de sable qui, bien involontairement, va enrayer la machine : il n’est pas comme les autres humains, il résiste aux expérimentations, il pose donc problème et il va falloir l’éliminer. Au final, il pourrait bien faire vaciller le pouvoir établi. Cela va donner lieu à une scène d’affrontement extraordinaire…

2° L’univers esthétique d’Alex Proyas est sublime. On est dans la belle période de Proyas, qui n’a certes pas démérité depuis, mais dont l’univers a pu être, parfois, digéré par les codes des blockbusters hollywoodiens (cf. I, Robot, au demeurant un bon film). Cette cité aux allures de ville américaine des années 50, plongée dans une nuit perpétuelle (Dark City), crépusculaire, est d’une beauté saisissante. Le film se pare d’une ambiance de film noir de la grande époque du genre, en maniant d’ailleurs certains codes (le flic, la série de crimes, la belle épouse aux allures de femme fatale, etc.). Le film est bardé d’effets spéciaux, mais sans l’effet de surenchère qui m’étourdit parfois dans certains blockbusters. Et pour tout vous dire, pour la non-spécialiste que je suis, sur cet aspect technologique, le film n’a pas pris une ride, alors qu’il date de 1998, tout de même. Quand je revois certains films ou séries de cette époque-là, les effets spéciaux me font hurler de rire : là, pas du tout.

3° Les acteurs sont excellents. Rufus Sewell, dont c’était le premier grand rôle, est parfait dans la peau de ce fugitif amnésique et rétif aux expériences menées sur les humains. Kiefer Sutherland est très convaincant dans son costume de savant asservi – mais pas trop – et boitillant, bien loin des emplois survitaminés et testéronés (Jack Bauer, si tu m’entends…). Jennifer Connelly est magnifique, alliant l’innocence d’une très jeune femme (elle a l’air d’avoir 18 ans !) et le magnétisme d’une femme fatale. Enfin, que dire de William Hurt, fantastique dans le rôle du flic, comme d’habitude…


4° Surtout, il y a dans Dark City ce romantisme flamboyant du Alex Proyas première manière, un romantisme que j’aime : à partir d’un thème de SF quasi-dickien, la mémoire, les souvenirs, la personnalité, il nous propose un film éblouissant et bouleversant. Les « étrangers » n’ont rien compris, ils n’ont pas cherché au bon endroit, comme le leur dit John à la fin : ils voulaient percer le secret de l’humanité : qui sommes-nous ? que sommes-nous ? qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains dotés d’une âme ? qu’est-ce que l’âme ? La scène de rencontre finale, dans un monde débarrassé des ténèbres, est d’une beauté folle, d’un romantisme échevelé, sans mièvrerie aucune…
Le film a été en son temps un échec commercial terrible, ce que je ne m’explique pas. Reste la possibilité de le découvrir en DVD (ou en BluRay), heureusement…

Pour qui ?
Pour tous les amateurs de SF mais aussi pour tous les romantiques pas nunuches. Et pour les gens qui aiment le cinéma, tout simplement.

Alex Proyas, Dark City, produit par Mystery Clock Cinema et New Line Cinema (USA/Australie), 1998. Disponible en DVD (Metropolitan Vidéo).


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