dimanche 28 juillet 2013

Boulevard de Bill Guttentag


Présentation (quatrième de couverture)
À Hollywood, des gamins arrivent de tout le pays, à la poursuite d’un rêve. En plein cœur du mythe, l’hôtel Chateau Marmont domine Sunset Boulevard. On y croise les plus grandes stars, on se raconte sa légende. Mais que se passe-t-il plus bas, sur le Strip, une fois que les touristes ont fini leur pèlerinage à la dalle de ciment dans laquelle sont gravés les pas de Marilyn ? Le Boulevard, la nuit, devient un immense supermarché du sexe interdit, où s’offrent des adolescents qui n’ont plus que ce seul moyen de survie. C’est là que Casey, la jeune fugueuse, découvrira l’amour, l’amitié, la peur. C’est là que Jimmy, le flic, ne cesse de chercher son fils camé, qui est parti. C’est là que leurs histoires se croiseront. Boulevard donne une vision particulièrement violente de l’envers du décor hollywoodien. Mais une vision qui n’est pas d’une noirceur totale : Casey et ses amis, comme les enfants perdus de Peter Pan, constituent une véritable communauté soudée par le malheur et la tendresse.

Mon avis
C’est un roman noir d’une facture assez classique, avec un vrai personnage de roman noir, un flic désabusé qui ne croit plus aux gens bien. Mais le roman est un peu choral, car si nous suivons ce personnage dans son enquête, nous suivons tout autant ces adolescents et ces très jeunes gens, en rupture familiale, attirés par les paillettes d’Hollywood et qui échouent dans la rue, tombant dans la dope, dans la prostitution.
Bill Guttentag happe son lecteur dès le début, et l’enchaîne à coups de chapitres courts, efficaces. L’enquête est sans surprise mais parvient à nous tenir en haleine. Elle n’est pas éclipsée par les personnages, même s’ils constituent à mon sens le principal intérêt du roman.
Bill Guttentag lève les jupons d’Hollywood, il n’est certes pas le premier à le faire mais cela reste fascinant de noirceur. Cependant, quelques lueurs subsistent : l’amour de Jimmy pour sa partenaire, le final qui laisse une ouverture à l’une de ces jeunes filles. Ce n’est pas un happy end : il est probable que Jimmy commet un suicide professionnel en agissant comme il le fait, et rien ne garantit que la jeune fille s’en sortira.
Ce n’est pas le roman noir du siècle mais cela a été un très bon moment de lecture, que je vous recommande.

Pour qui ?
Pour les amateurs de noir américain.

Le mot de la fin

L’envers du rêve hollywoodien.

Bill Guttentag, Boulevard (Boulevard), Gallimard/Série Noire, 2013. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier. Publication originale: Pegasus Books, 2010.

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