mercredi 7 décembre 2016

Miss Peregrine et les enfants particuliers (T01 à 03) de Ransom Riggs


Présentation éditeur
Jacob Portman, 16 ans, écoute depuis son enfance les récits fabuleux de son grand-père. Ce dernier, un juif polonais, a passé une partie de sa vie sur une minuscule île du pays de Galles, où ses parents l’avaient envoyé pour le protéger de la menace nazie. Le jeune Abe Portman y a été recueilli par Miss Peregrine Faucon, la directrice d’un orphelinat pour enfants « particuliers ». Selon ses dires, Abe y côtoyait une ribambelle d’enfants doués de capacités surnaturelles, censées les protéger des « Monstres ».Un soir, Jacob trouve son grand-père mortellement blessé par une créature qui s’enfuit sous ses yeux. Bouleversé, Jacob part en quête de vérité sur l’île si chère à son grand-père. En découvrant le pensionnat en ruines, il n’a plus aucun doute : les enfants particuliers ont réellement existé. Mais étaient-ils dangereux ? Pourquoi vivaient-ils ainsi reclus, cachés de tous ? Et s’ils étaient toujours en vie, aussi étrange que cela puisse paraître…

Ce que j’en pense
Lorsque le premier tome de cette série est paru en français, je l’avais acheté sur la foi de son atypique couverture, de son titre intriguant, sans rien savoir de l’histoire, et jusqu’à peu, je ne savais rien, mais absolument rien de l’histoire. C’est la sortie du film de Tim Burton (que je n’ai pas vu !)  et mes petites déconvenues de novembre qui m’ont convaincue de me jeter dans cette trilogie. Mon avis est partagé, mais il faut bien préciser que c’est un point de vue de lectrice adulte que je vais livrer, et je pense que de jeunes lecteurs seront conquis de bout en bout par cette œuvre.
Je commence par mes réserves : elles concernent l’intrigue, qui démarre sur les chapeaux de roue, mais qui retombe ensuite dans quelque chose de plus convenu. Dès la fin du tome 1, Miss Peregrine retrouve le chemin d’un classique roman d’aventures et de fantasy, avec sa quête, ses retournements, son suspense. Sans être prévisible dans ses détails, l’histoire est sans surprise dans son déroulement général. Par ailleurs, sans m’être ennuyée, j’avoue m’être lassée dans le tome 2 de ces incessantes poursuites, de ces répétitifs affrontements avec les Creux…
Mon impression affecte aussi ma saisie des personnages : je perçois réellement Jake comme un adolescent dans le tome 1, mais dès la fin du tome 1, je le perçois plutôt comme un pré-adolescent, ou en tout cas un jeune ado. Sans doute parce que la quête me semble ressembler à celle de héros de séries plus jeunes. Et puis il y a dans nos personnages des rappels de ceux de la saga de J.K. Rowling : la façon dont Jake se découvre capable de parler la langue des Creux, le tempérament d’Emma… et j’en passe.
Cependant, le bilan est bien mitigé, pas négatif. Cette sensation de lassitude était forte dans le tome 2 mais le tome 3 l’a estompée (sans la faire disparaître tout à fait). Dès lors que Jake comprend quel est son pouvoir particulier, je trouve que l’action regagne en intérêt, en tout cas suffisamment pour que j’aie envie de poursuivre ma lecture. Mais le tome 1 m’avait tellement emballée ! Le début avec le grand-père, l’humour léger mais bien présent, l’univers de fantasy qui se dévoile peu à peu, tout cela m’a captivée, charmée, intriguée. Maintenir mon intérêt pendant 1500 pages de manière égale était quasiment impossible.
Reste que l’univers est séduisant. J’aime les photographies, qui créent bien une ambiance Freaks, qui convoquent par certains aspects l’univers de David Lynch, de Diane Arbus. Elles sont parfaitement intégrées au récit et le ponctuent tout à la fois, et ne sont pas pour rien dans l’atmopshère poétique et étrange du roman. Si certains événements et traits de l’univers peuvent sembler convenus, d’autres, plus nombreux, sont étonnants et m’ont beaucoup plu. Ransom Riggs a assurément de l’imagination à revendre, pour le plus grand bonheur du lecteur.
Enfin, j’aime assez les références que charrie Miss Peregrine, celles que j’ai mentionnées ci-dessus, mais aussi, dans l’histoire, des personnages comme Sharon, qui fait traverser les étendues d’eau de ces Arpents infernaux sur sa barque, et cette histoire des Particuliers qui convoquent, par certains aspects (ou est-ce moi qui interprète un peu trop), la diaspora juive, le rêve d’une nation-refuge, les persécutions.
Somme toute, je suis loin d’être aussi enchantée en refermant ces volumes qu’en les ouvrant, mais je suis contente d’avoir embarqué aux côtés de Ranson Riggs.

Ranson Riggs, Miss Peregrine et les enfants particuliers :
Tome 1, Miss Peregrine et les enfants particuliers (Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children), Bayard Jeunesse, 2012. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sidonie Van den Dries. Publication originale : 2011. Disponible en ebook.
Tome 2, Hollow City (Hollow City), Bayard Jeunesse, 2014. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sidonie Van den Dries. Publication originale : 2014. Disponible en ebook.
Tome 3, La bibliothèque des âmes (Library of Souls). Bayard Jeunesse, 2016. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sidonie Van den Dries. Publication originale : 2015. Disponible en ebook.



3 commentaires:

Electra a dit…

je n'ai lu que le tome 1 acheté pour les photos il y a quelques années aux USA j'avais bien aimé l'atmosphère particulière et je l'ai toujours. Jamais lu la suite mais je vais m'y mettre et voir si j'en viens à bout !

Brize a dit…

Bon ... Ton avis n'est pas assez enthousiaste pour que je me lance (d'autant que je viens de finir pé-ni-ble-ment un pavé de SF, donc je vais la jouer plus light pour ma prochaine lecture). Tu n'as pas inscrit "La passe-miroir" (2 tomes parus) dans ta liste à lire (je ne me souviens plus) ? ça te plairait, j'en suis sûre !

Tasha Gennaro a dit…

@Electra : si tu t'y mets, tu me diras. Mais encore une fois, c'est un point de vue d'adulte que je livre sur l'intrigue.
@Brize : ah que ça me fait plaisir de te lire! Je n'osais plus te faire signe, j'ai si peu été présente ces derniers mois... Ah je te comprends, il en va des livres comme des films, c'est parfois LONG LONG LONG... Et la SF est friande des pavés, parfois ça me décourage. Ah non, je ne connais pas (où alors je deviens vraiment amnésique, ce qui est toujours possible), mais je vais regarder ça de ce pas. Bises!