Présentation (éditeur)
Leth
Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a
quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine.
C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever,
loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte
itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète,
l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.
Dans le
panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants
du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes,
réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau
tremper dans le sang…
Ce que j’en pense
C’est par les chaînes de booktubers que j’en suis arrivée à
lire le premier tome d’Aeternia, de Gabriel Katz. Il faut dire qu’une promotion
sur epagine (désormais terminée) a aidé : je ne prenais aucun risque. Je dois
préciser que j’ai lu peu de fantasy dans ma vie de lectrice, je suis plutôt
attirée par la fantasy urbaine, et les combats épiques peuvent me lasser très
vite. Mais dans les avis entendus, quelque chose m’attirait : la noirceur
du propos. Certains diraient que c’est de la dark fantasy. J’ai donc commencé,
curieuse et confiante. Mais je n’avais acheté que le tome 1, songeant que j’enchaînerais
avec un autre univers rapidement. Et puis pas du tout.
La première qualité, la plus évidente, d’Aeternia, c’est d’être
un redoutable page turner : Gabriel Katz s’y entend pour captiver son
lecteur, c’est certain. Je ne pouvais plus lâcher le volume, et la dernière
page, mes amis ! ah ! la dernière page… Car jusqu’à cette dernière
page, j’ai pensé que j’attendrais pour lire le deuxième tome, mais si vous
lisez La Marche du prophète (titre de ce tome 1), vous verrez que c’est
impossible ; je suis restée bouche bée, en me disant : « non ?!
ce n’est pas possible ! » Et magie du numérique, j’ai aussitôt acheté
et enchaîné. Mes autres lectures pouvaient attendre, le monde pouvait attendre,
d’ailleurs. Le tome 2, L’envers du monde, est aussi redoutable que le premier,
sinon plus : je l’ai lu en moins de 24 heures (ce qui ne m'arrive plus si souvent), et j’étais bien contente
que ce soit le week-end et que je puisse me laisser aller à ma lecture. D’ailleurs,
si j’ai un teint d’endive, ce sera bien la faute de Gabriel Katz : je suis
sortie le matin pour faire quelques courses (faut bien manger), mais le reste
du temps, peu m’importait le soleil fracassant et la douceur de l’air. Moi, j’avais
mon canapé, mon plaid, mon roman.
Donc, voilà pour la première qualité : un sens du
rythme, de l’action et de la tension extraordinaire.
Par ailleurs, j’ai tout de suite aimé les personnages. Leth
Marek, Desmeon, pour citer ceux qui m’ont été sympathiques, auxquels je me suis
attachée d’emblée, mais tous les personnages sont très bien brossés, ont tout
de suite une belle épaisseur, qu’ils apparaissent dans deux ou trois chapitres
ou dans l’ensemble du diptyque.
Et évidemment, j’ai aimé le propos d’Aeternia et la façon
dont la thématique est traitée. Le propos sur les guerres de religion est très
actuel, et je suis sensible à cette façon d’exposer l’hypocrisie des dirigeants
religieux, qui instrumentalisent la foi de leurs ouailles pour servir leurs
propres desseins. Au-delà, Aeternia montre les manœuvres du pouvoir
politique/religieux (ici c’est pareil) : l’ambition de Varian, les manœuvres
des prêtres, la folie des éminences grises, la corruption fondamentale des gens
de pouvoir…
Tout cela signifie évidemment un certain degré de violence. Mais si
l’on meurt beaucoup, et pas de façon douce, dans Aeternia, il faut dire que
Gabriel Katz ne manifeste aucune complaisance envers la violence. Et j’en viens
à une dernière qualité d’Aeternia : la capacité que Gabriel Katz a d’avoir
recours à l’ellipse, de ne pas appuyer les effets, de ne pas céder à certaines
facilités d’écriture. Cela lui permet de surprendre le lecteur, mais aussi d’avoir
une certaine sobriété dans la façon de mener son récit.
Voilà, c’est bien sûr l’avis d’une piètre connaisseuse de la
fantasy, et certains lecteurs plus aguerris aux codes me diront peut-être que
Aeternia ne révolutionne pas les codes du genre, mais c’est l’avis d’une
lectrice très enthousiaste, qui n’a pas envie de bouder son plaisir.
Gabriel Katz, Aeternia :
Tome 1 : La
marche du prophète, Scrineo, 2015. Disponible en Pocket. Disponible en
ebook.
Tome 2 : L’envers
du monde, Scrinéo, 2015. Disponible en Pocket. Disponible en ebook.
1 commentaire:
Quel billet ! Un gros coup de cou de cœur qui me donnerait envie de lire de la fantasy !
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